LE GABONAIS ONA ONDO N’EST-IL PAS CONTENT DU RETOUR DU SIEGE DE LA CEMAC A BANGUI ?

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Bangui, le 16 mars 23

Ce lundi en fin d’après-midi, le président de la République Faustin Archange Touadéra a remis officiellement et symboliquement la clé de la cité CEMAC –où sont réhabilitées des maisons devant abriter les cadres expatriés de cette organisation sous régionale. Mais depuis, rien, aucun message traduisant une satisfaction n’est publié sur les pages et comptes de ladite organisation en dehors de quelques lignes qui annoncent de manière implicite et sans trait de joie le retour du siège à Bangui.

Faut-il le rappeler d’abord, en 2018 alors que les autorités centrafricaines étaient en train de marquer des avancées dans la direction de la normalisation de la situation socio politico sécuritaire, le président de la Commission de la CEMAC, le Gabonais Daniel Ona Ondo, ancien premier ministre dans son pays, a cru bon dans une manœuvre digne de caméléon, de se retrancher subrepticement à Malabo capitale de la Guinée équatoriale, refusant de retourner à Bangui alors que ses collaborateurs se lassaient de son absence prolongée. Jusqu’à ce que l’on apprenne la frustrante décision de retrait à la RCA du siège de la CEMAC.

La Guinée Equatoriale de Theodoro Obiang Nguema devenait contre toute attente le siège de l’instrument d’intégration économique de la sous-région. Provisoirement. L’acte était ressenti à Bangui comme un coup de poignard dans le dos !

La présidence de la Commission a justifié –tant bien que mal, qu’en sus du prétexte d’incertitude sécuritaire, il y a aussi ce manque de siège pour les cadres de l’organisation. Faut-il crier au scandale pour un pays qui se battait désespérément pour sortir d’une crise qui frappait à tous les niveaux (sécuritaire, économique et sociale, à quoi il convenait d’ajouter les balbutiements politiques vers l’équilibre) ? Ce qui correspondrait à ce qu’un médecin regardant un fou se met à crier ô le fou ! Il importait d’aider la RCA à surmonter sa crise multiforme tout simplement…

Mais le président de la Commission CEMAC comme un opportuniste, a cru bon profiter de la vulnérabilité d’un Etat Centrafricain alors ramassant ses lambeaux pour les recoller, pour aller chercher le confort au royaume des Obiang où il ne fait jamais nuit.

Malgré ses difficultés, le gouvernement a pris ses responsabilités pour engager sa souveraineté en actant la réhabilitation des villas résidentielles pour les cadres des cinq autres pays membres, condition essentielle, pour le retour du siège à la RCA.

Le premier fait que l’on a constaté allant dans le sens de percevoir une certaine hésitation dans l’intention du président de la Commission CEMAC, ce qu’il n’est arrivé à Bangui que la veille de la cérémonie officielle de remise de la clé de la cité, qui plus est, dans l’après-midi. Deuxièmement, en dehors des discours solennels prononcés le jour de l’évènement, les pages et comptes officiels n’ont pratiquement pas relayé cet évènement qui apparait pourtant comme très important. Il a fallu attendre le lendemain pour que quelques deux phrases annoncent laconiquement en substance que la CEMAC se prépare à regagner son siège à Bangui. Contrairement à la Présidence de la République centrafricaine qui a publié des extraits des déclarations officielles avec plusieurs photos d’illustration.

La Commission de la CEMAC par ailleurs, bien qu’ayant annoncé une rubrique couverture médiatique, mais elle n’a pas du tout mobilisé la presse autour de l’évènement. Dans ce contexte, comment est-ce que les ressortissants de la zone CEMAC peuvent se sentir fiers de leur principal outil d’intégration sous régionale ?

@Herman THEMONA

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