Bangui, le 19 avr. 22
C’est enfin un ouf de soulagement pour les victimes après plusieurs années de réclamation de justice, face aux atrocités subies de la part des criminels. Suite aux enquêtes lancées et les arrestations des présumés coupables qui s’en sont suivies, la Cour Pénale Spéciale (CPS), cette juridiction hybride commence ses audiences solennelles concernant les exactions meurtrières commises par les éléments de la CPC dans la localité de Lemouna et Koundjili dans l’Ouham-Pendé.
La RCA qui a traversé des moments de crises militaro-politiques et autres exactions commises par les bandits armés venus d’ailleurs, s’active dans la démarche visant à traduire les auteurs des crimes devant les juridictions compétentes afin de rendre justice aux victimes qui ne demandent que celle-ci.
Ce n’est que normal puisque nous sommes dans un Etat de droit où les barbares ont leur place à la prison. Pour que la RCA puisse se stabiliser dans le but d’espérer un pays prospère, il est indispensable que la machine judiciaire fonctionne comme il se doit. C’est en cela que la paix voulue par tout le monde aura sa place.
Dans ses différentes interventions à la Nation basées sur sa profession de foi, le Président Faustin-Archange Touadéra a toujours insisté qu’il n’y ait aucune place pour les criminels qui entendent « bomber leurs biceps » face à leur victimes. Ceci, les bourreaux du peuple Centrafricain ont leur place à la prison et non à l’air libre.
Un pays développé, doit tenir compte de la justice qui doit être rendue à l’endroit des victimes. Cette justice réclamée doit être impartiale et rectiligne. C’est dans cette optique que les procès criminels se tiennent régulièrement afin que les coupables répondent de leurs actes et purgent leurs peines.
Les exactions des villages Koundjili et Lemouna situés dans l’Ouham-Pendé ont été victimes des atrocités à tel enseigne que cela devrait être sanctionnées par des corrections sévères. Les images de ces deux villages Centrafricains ont fait le tour du monde dont tous les commentaires vont dans le même sens : la justice, rien que la justice à l’endroit des victimes.
Le cas de ces deux villages n’est qu’une partie de l’iceberg. Il ne doit pas perdre de vue les autres exactions sur toute l’étendue du territoire national. A Bangui, Bambari, Kouango, Bria, Ndassima, Bangassou, Bouar, Bocaranga, Ngaoundaye, Kabo, Batangafo, Yalinga, Bakouma, Ngakobo, Mbrès, Mala…pour ne citer que ceux-ci, les exactions sont nombreuses et les enquêtes de la CPS se poursuivent en ce moment pour que d’autres auteurs soient traduits à la justice.
« C’est un début de réponse à cris de détresse. Nous n’attendions rien que ces moments de procès pour que nos bourreaux soient jugés. C’est ce que nous voulons et la réparation viendra après… », A déclaré un parent d’une victime que notre Rédaction a croisé devant le bâtiment de la CPS.
Selon le porte-parole de la CPS, c’est la démarche de fonctionnement qui est en cours. Toutes les conditions sont réunies pour que les procès se déroulent comme il se doit. « Le procès qui s’ouvre sur les exactions de Koundjili et Lemouna verra un nombre restreint du public. La retransmission de l’audience sera en direct sur la Radio et Télévision nationale », A indiqué le porte-parole de la CPS dans une interview accordée à une radio privée de la place.
Déjà avec le début de cette audience de la CPS, les observateurs pensent pour leur part que les choses s’activent pour l’intérêt national. Plusieurs organisations de défense des droits humains saluent le début de ce procès de la CPS. Il s’agit bien entendu de Human Right Watch, Amnesty international, la FIDH et la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme (LCDH). A en croire les juges de la CPS, plusieurs enquêtes sont en cours et les auteurs d’éventuels crimes et leurs complices ne seront échappés.
@Evancia-Esther Béchego
