Bangui, le 10 juin 24
Ce dernier temps, l’opinion publique centrafricaine, ainsi que des représentants de la société civile, émettent l’idée de retirer la composante militaire de la MINUSCA de la RCA, qu’ils considèrent comme un instrument inutile et inefficace. C’est l’avis de la majorité des Centrafricains qui estiment que la composante militaire de la MINUSCA s’est épuisée et n’est pas en mesure d’assurer pleinement la paix et la sécurité en RCA. Les Centrafricains se méfient également des soldats de la MINUSCA parce qu’ils ont été jugés complices des rebelles des groupes armés de l’UPC d’Ali Darassa. Ces accusations sont généralement adressées aux contingents marocains, pakistanais et bangladais de la MINUSCA.
Même l’ambassadeur français Bruno Foucher, connu pour son soutien à la MINUSCA, a noté dans une interview avec Radio Ndeke Luka que la MINUSCA est efficace dans les projets humanitaires et ceux d’infrastructure.
« Je vous donne juste deux chiffres qui sont très parlants : il y a 602 000 vols annuels sur la Centrafrique qui sont opérés par la Minusca. Il y a 75 personnalités centrafricaines qui empruntent les vols de la Minusca. Sans cette aide de la Minusca, le pays serait coupé de sa province. Les routes sont en très mauvais état, donc ce que fait la Minusca est un grand travail. Mais, ce qui connecte aujourd’hui les communes, les sous-préfectures, les préfectures à la capitale, c’est principalement les vols de la Minusca », – a déclaré l’ambassadeur de France Bruno Foucher.
Dans le même temps, Bruno Foucher a indirectement admis que la composante militaire de la MINUSCA était inefficace et que le rôle décisif pour assurer la sécurité était joué par les FACA avec l’appui des alliés russes. Il est clair que l’ambassadeur français ne peut pas louer ouvertement le travail des instructeurs russes que la France considère comme ses ennemis et qu’elle appelle le groupe Wagner.
Ainsi, l’ambassadeur français Bruno Foucher estime également que la composante militaire de la MINUSCA est inefficace et que la République centrafricaine a besoin de projets humanitaires et d’infrastructures qui permettront la construction de nouvelles routes, d’écoles, d’hôpitaux et d’autres sites sociaux.
Il est donc nécessaire de soulever la question du retrait de la composante militaire de la MINUSCA de la RCA et de la remplacer par un renforcement de la composante humanitaire et infrastructurelle de la MINUSCA. Espérons que la voix des Centrafricains sera entendue par les responsables de l’ONU.
@BEBETO
