Il est de notoriété publique que les véritables ennemis de la République centrafricaine soient entre autres la division, le tribalisme et l’égoïsme ayant engendré le redouble ennemi que sont les crises militaro-politiques avec toutes ses conséquences sur le pays. C’est là où les étrangers profitent.
C’est ainsi que la RCA est aujourd’hui caractérisée par un retard chronique de développement socio-économique faisant de notre pays le plus pauvre au monde en dépit des immenses ressources naturelles dont elle dispose. Ceci, à cause de mauvaise vision politique de différents régimes qui se sont succédé. Heureusement quelques efforts se font par le régime de Bangui.
A l’issue de l’accession du président Touadéra à la magistrature suprême en 2016 et sa réélection en 2020, par la volonté d’un peuple souverain, ce dernier après avoir retrouvé ce pays sur les cendres des décombres macabres et des cadavres assassinés par les mercenaires étrangers qui essaiment dans le pays comme des champignons multiplient des efforts pour sa reconstruction.
Plus le président Touadéra cherche à sécuriser le pays par la politique de la main tendue synonyme du dialogue entre les Centrafricains, plus les groupes armés ne cherchent qu’à pérenniser la crise au point où on ne peut rien présumer de bon pour le futur de la République centrafricaine tant que ces bandits restent actifs sous la bénédiction de certaines puissances occidentales.
Cependant la récréation est terminée, car la résilience centrafricaine n’est plus de mise. C’est pourquoi on assiste au retour de certains leaders de ces groupes armés dans la 7eme République. Un retour qui doit interpeller les autorités de la place à faire preuve de réserve dans leur décision. Le diable est plus malin. Le peuple centrafricain connait très bien cet adage de chez nous : « karkandji a za ngbingo ti lo ape ».
Ces derniers temps, on assiste à des demandes de dialogues, accord sur accord, croyez-vous réellement que la coalition des rebelles reversera la vapeur et donnera-t-elle le temps pour la reconstruction d’un pays qu’ils ne font que supplicier ? Même avec ce qu’ils ont pillé dans ce pays et qu’ils gardent de nos jours comme fond de caisse pour les prochains mouvements armés car, il suffit de relire les cycles de violences et constater que depuis une bonne décennie, à chaque dix ans, une rébellion mafieuse à la quête du palais de la Renaissance se crée. Mais pour quel but? La réponse est claire : exploiter les ressources naturelles et maintenir le pays dans l’instabilité chronique. Il suffit de faire allusion à la réparation, justice et la responsabilité pour que les aiguilles des montres ne donnent plus la même heure et que le son des cloches annonce une nouvelle ère pour notre cher et beau pays.
La mentalité des ennemis de la paix sans foi ni loi et leurs combattants est aux antipodes de l’effort de reconstruction mené par le capitaine du bateau centrafricain le Pr. Faustin Archange Touadéra depuis son accession à la magistrature suprême.
Il suffit de se rendre compte du comment ils malmènent les efforts de la restauration de la paix et de la cohésion nationale, du redéploiement des FACA sur toute l’étendue du territoire national, sans oublier qu’ils ne lâchent rien en se cramponnant à leurs revendications stériles non négociables qu’il faut toujours prendre en compte pour sauver les vies des populations civiles, car la paix n’a pas de prix a toujours souligné le Chef de l’Etat.
Aujourd’hui, il faut noter que le retour de certains chefs rebelles pour faire la paix est accompagné par des conditions. C’est pourquoi, nous profitons à travers cet article de presse pour souligner que tout n’est pas négociable car, l’Etat n’a pas de pareil. Une mentalité guerrière et meurtrière, une véritable politique de la terre brûlée, de la prédation et de la destruction démographique du pays doivent être sanctionnées pour servir d’exemple. Sinon les autres vont utiliser les mêmes procédures pour nous plonger encore dans le pétrin et par la voie de conséquence, ils demanderont pardon ou présenter des excuses comme c’est le cas aujourd’hui avec Ali Ndarassa de l’UPC et Kader Bobbo de 3R. C’est vraiment triste de voir les bourreaux se promener devant la victime. C’est la réalité centrafricaine. Malheureusement pour eux, l’amnistie n’est pas accordée aux rebelles. Ce qui signifie que quelque soit la durée du temps, la justice de Dieu apparaitra.
Le dilemme de nos jours est lié au fait que les Centrafricains ne savent plus s’il faudrait boire dans cette coupe pleine jusqu’à la lie ou bien il faut se décider à jeter tout son contenu puisque amer et par conséquent imbuvable ? Personne plus précisément aucun Centrafricain sensé n’osera boire de cette eau tant qu’elle restera composite et désagréable pour le salut de tout un peuple. Le pays pourrait aller mieux et se développer sans la présence des aventuriers criminels et intransigeants. Or, avec leur présence en terre centrafricaine, l’économie sera toujours en berne et même l’avenir de la reconstruction hypothétique.
Que nous le voulons ou pas, notre mémoire collective aura attrapé un grand coup avec ces différents types de mentalité qui se sont répandus sur le territoire national. La culture de la violence, de la haine, de la prédation ou de l’iniquité, du mensonge, de la manipulation des jeunes désœuvrés, des préjugés et des rumeurs, du régionalisme grégaire et de l’instrumentalisation de la religion, de l’incivisme sauvage, de l’apologie des antivaleurs, de l’immoralisme et d’un humanisme à l’envers, du régionalisme, bref, le pays ne peut pas se reconstruire sur la base de ces séquelles. Il faut trouver un contrepoison de ce venin qui est ancré dans le sang des Centrafricains. Leur réaction et leur instinct de leur vie n’est pas une réponse directe à la coalition des rebelles mais à leurs faits et gestes qui niaient les autres et détruisaient non seulement leur histoire, leurs milliers de vie, mais aussi leur culture.
Autant dire que ce sont ces maux cités ayant engendré les crises militaro-politiques qui sont les véritables ennemis du peuple centrafricain. Les étrangers ne sont pas nos premiers ennemis. Ce ne sont que des profito-situationnistes. Il suffit que nous prenions conscience. Nous devons également faire bloc à l’ingérence étrangère suite à notre faiblesse tout en reconnaissant quelques efforts consentis par les autorités de la place.
La Rédaction