Dans une interview accordée par Deutsche Welle (Dw) à la ministre centrafricaine des Affaires étrangères et des Centrafricains de l’étranger Sylvie Baïpo Temon, celle-ci a dénoncé une initiative de dialogue de l’Union africaine qui est mal vue par le pouvoir de Bangui. D’après les informations reçues, le Groupe des sages de l’Union africaine compte organiser un dialogue inter-centrafricain.
Sauf le report de dernière minute, le Groupe des sages de l’Union africaine va réunir à Bujumbura du 2 au 7 Octobre prochain, une brochette d’acteurs politiques et de la société civile centrafricaine.
Malheureusement cette initiative ne semble pas être du goût de la diplomatie centrafricaine. C’est ainsi que dans cette interview, Sylvie Baïpo Temon, ministre centrafricaine des Affaires étrangères confirme la tenue de cette rencontre mais dénonce la façon dont elle a été planifiée : sans concertation préalable avec le gouvernement centrafricain, pourtant principal concerné.
« Le Groupe des sages de l’Union africaine nous a adressé une note verbale nous informant de l’organisation d’un dialogue inter-centrafricain sans la concertation ou un travail préalable avec le gouvernement. Les organisateurs doivent surseoir à cette démarche qui vise à nous déstabiliser. C’est un manque de respect à l’égard de notre pays », a déclaré la ministre Baïpo.
Cette démarque démontre les limites de ces organisations africaines, le décalage entre ce qui est recherché, la base de la création de ces organisations et la pratique, la manière de travailler. Il n’est pas qu’une organisation, soit-elle sous régionale, continentale, internationale ou autre décider de sa grande tour d’ivoire comment les choses doivent se passer dans un Etat.
Le gouvernement centrafricain n’a pas été saisi par qui que ce soit. Il a juste reçu une note verbale lui signifiant qu’il y aura un dialogue inter-centrafricain qui va se tenir à Bujumbura. L’on se demande quelle est l’arrière-pensée de ce comité de sages. Mais il est clair que c’est une pratique de déstabilisation de la République centrafricaine. Parce que tout ce qui est fait sans le gouvernement centrafricain est contre le gouvernement.
Il y a un point d’entrée en République centrafricaine qui est le ministère des Affaires étrangères. Donc la pratique voudrait qu’on avertisse d’abord au préalable ce ministère et s’organiser pour venir rencontrer le patron dudit ministère.
Les organisations ont des principes et des procédures de travail. Elles ne peuvent pas décider d’elles-mêmes que ça ne va pas et surtout à des milliers de kilomètres. Cela apparaît du coup comme une manière de déstabiliser le pays concerné. D’où nécessité pour les initiateurs de ce dialogue de surseoir. Car cette initiative d’organiser cette rencontre paraît être une initiative tendant à déstabiliser et qui va à l’encontre de tous les efforts que le gouvernement centrafricain est en train de mener et qui sont reconnus par les Nations-Unies.
Il va sans dire que la voie de stabilisation entreprise par le gouvernement centrafricain déplaît à certains. C’est pourquoi, il serait judicieux pour les initiateurs de cette rencontre de revenir à la raison et de redescendre sur terre pour avoir une démarche de travail qui soit beaucoup plus constructive et non une démarche qui cherche à nuire.
Cependant, la question que se posent les observateurs avertis est celle de savoir, de quel dialogue parle le comité de sage de l’UA ? La souveraineté d’un Etat est inviolable. Sauf que la République Centrafricaine vit toujours sous la pression marginale de ceux qui l’ont maintenue dans la léthargie.
Le peuple centrafricain est à bout de souffle et est fatigué des organisations criminelles qui n’ont d’autres missions que de déstabiliser ce pays.
Au Congo Brazzaville, au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, lorsqu’il y a eu la révision constitutionnelle, est-ce que ce fameux comité des sages de l’UA organise un dialogue dans lesdits pays ?
L’on se demande qu’est-ce qui se cache derrière cette initiative ? Est-ce que les Centrafricains ne sont pas matures pour régler leurs différends ? Dialogue avec l’opposition pour quel intérêt ? N’est-ce pas un autre plan de déstabilisation des institutions de la République ?
Tout compte fait, on voit la main invisible de l’occident derrière ce dialogue qui n’est autre chose qu’une mise en scène politique en vue de créer un couloir de déstabilisation du pouvoir en place.
Les nombreux dialogues et autres grandes rencontres organisés en Centrafrique par le pouvoir en place ne suffisent pas pour éclairer ce comité de sages ?
Le peuple centrafricain est fatigué par la manipulation de l’extérieur. L’occident qui a longtemps réclamé coûte que coûte le départ des alliés russes, revient par un autre moyen pour déstabiliser le pouvoir en place. Mais, les Centrafricains ont compris les manipulations déstabilisatrices et les tractations suicidaires de l’occident contre la République centrafricaine.