Bangui, le 25 février 23
Actualité oblige, la situation de Sikikédé, continue de nous interpeller. Une vingtaine de militaires centrafricains ont été pris en otage et leurs images tournent en boucle sur les réseaux sociaux. Presque toutes les maisons du village ont été incendiées ou pillées. La population est en débandade et vit en brousse comme des animaux. Ceux-là, qu’est-ce qu’ils ont à voir avec le pouvoir ? Un exemple palpable de ce que des innocents sont en train de payer le prix fort de la rébellion animée par des pouvoiristes qui pensent qu’ils ont le titre foncier de la République centrafricaine et le monopole de la violence.
Les Centrafricains sont fatigués des rébellions qui continuent de se créer et qui mettent à mal la quiétude de la population civile, de l’économie du pays et des symboles de l’Etat. Pillages et destruction des villes et villages, prise d’otage, vol de bétail, viol et autres exactions dignes d’une République bananière. Des gens qui ont hier perdu le pouvoir et qui tiennent coûte que coûte à le récupérer comme si dans toute la République, ils ont été les seuls à fréquenter une école spécialisée dans la formation des présidents et autres ministres. Toute honte bue, ces maquisards ne comptent pas lâcher et continuent de verser le sang des Centrafricains. Meurtres et désolation constituent le quotidien de ces derniers qui ne savent à quel saint se vouer. Il ne manque pas de jour que les rebelles se font parler d’eux par des actes crapuleux les uns plus graves que les autres.
Ils font des victimes partout et n’importe où juste, pour assouvir leur soif du pouvoir. L’un des prêtres qui ont sauté sur les mines antipersonnel s’est fait amputé alors qu’il était dans l’accomplissement de son ministère. Qu’est-ce qu’il a à voir avec la politique ou le pouvoir ? Une victime anonyme comme des milliers d’autres. Comme à Béloko, des personnes innocentes ont perdu gratuitement leur vie alors qu’elles vaquaient à leur activité pour prendre en charge leur famille. A Ngaoundaye, Sikikédé etc. des braves pères de familles qui n’ont commis comme seul péché, de se battre pour subvenir aux besoins de leur famille, perdent leur vie à cause des rebelles. Une rébellion qui ne connaît pas ses cibles ou ses ennemis, n’est pas une rébellion responsable. Comme le dit la citation, « science, sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Si l’on a choisi le maquis, c’est pour un but bien précis. L’on ne peut pas prendre le maquis rien que pour s’en prendre à la population civile.
Qu’est-ce que les habitants de Sikikédé ont fait pour mériter ce sort ? Voir leurs maisons qui représentent tout pour eux, partir en fumée avec leur récolte, leur semence, leurs vêtements voire leur petite économie comme ils n’ont pas accès à des institutions bancaires ? Est-ce responsable de la part de ces prétendus rebelles qui ont cette ambition de prendre un jour le pouvoir et de l’exercer de s’en prendre gratuitement à la population civile qu’ils sont censés gouverner un jour ? Si ce n’est du pur terrorisme, ce n’est rien d’autre à notre avis. La désolation que sèment ces groupes armés afflige fortement les familles centrafricaines. Des orphelins, des veuves et autres démunis parsèment le parcours de ces hommes armés sans foi ni loi qui savent pertinemment qu’ils ne peuvent accéder au pouvoir à Bangui.
Pourquoi donc s’entêter pour plonger la population civile dans le deuil, la misère et la désolation ? Dans l’affaire de la prise des otages des militaires centrafricains, ces derniers sont formés pour vivre de telle situation certes mais, leurs enfants, leurs femmes, leurs parents peuvent-ils supporter cette situation ? Encore des innocents qui souffrent simplement parce qu’ils sont des Centrafricains alors qu’ils n’ont pas choisi d’être nées centrafricains. Avec ce nouveau mode d’opération des rebelles de la CPC, personne n’est à l’abri. Tout un chacun est exposé lors de ses déplacements aux mines antipersonnel, à la prise d’otage etc. De grâce!
@JLG
