CGTN Français a convié des journalistes africains autour d’une table ronde dans l’émission « Décryptons la Chine moderne ». Venus de Sao Tomé et Principe, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, les participants à la discussion ont porté leur regard sur le 9e Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC), les résultats de la coopération Chine-Afrique en 2024 et la coopération Sud global.
L’Afrique et la Chine poursuivent une coopération exemplaire qui permet à chaque partie de tirer des bénéfices mutuels. Au cours de l’année 2024, le 9e Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC) s’est tenu avec succès à Beijing, réaffirmant une volonté commune des deux parties de cheminer ensemble pour affronter les défis du développement, de la paix et du changement climatique. Pour apprécier le dynamisme des liens de coopération entre l’Afrique et la Chine, CGTN Français a donné la parole à des journalistes africains. Il s’agit d’Abel Tavares da Veiga, Fondateur et Rédacteur en chef du journal Tela Non de Sao Tomé et Principe, Souleymane Diam Sy, journaliste du quotidien Le Soleil au Sénégal et Agbadou Tanguy Gildas Gahie, journaliste à l’Agence Ivoirienne de Presse en Côte d’Ivoire. La table ronde, co-présentée par les journalistes de CGTN Français Wu Mengyu et Karim Badolo, a ouvert les échanges sur le FOCAC 2024. Dans l’ensemble, les trois participants ont salué la tenue de ce grand rendez-vous diplomatique entre l’Afrique et la Chine.
Aux dires d’Abel Tavares da Veiga, la coopération sino-africaine a un impact considérable dans la marche de l’économie mondiale. À travers un cadre d’échanges comme le FOCAC, la Chine et les 53 pays africains ont leur mot à dire dans le développement mondial. Pour lui, l’Afrique dispose d’un énorme potentiel agricole qui a besoin d’être mis en valeur par le biais de la modernisation du secteur. Et la Chine est un partenaire idéal dans ce processus de modernisation agricole. En prenant l’exemple de son pays, Sao Tomé et Principe, M. Tavares a indiqué que la Chine a contribué à la modernisation du secteur agricole. Selon lui, la Chine applique le principe « apprendre à pêcher au lieu de donner du poisson » dans sa coopération avec l’Afrique. Cette philosophie, a-t-il dit, a laissé des empreintes visibles dans son pays à travers l’autonomisation des femmes et des initiatives de développement des secteurs de l’agriculture et de l’élevage. Abel Tavares da Veiga a rappelé que l’Afrique et la Chine ont toujours entretenu des liens économiques par le biais des anciennes Routes de la Soie. De son avis, la dernière édition du FOCAC a été un succès dans la mesure où les relations diplomatiques entre les pays africains et la Chine ont été élevées au rang de partenariat stratégique.
Sur la même lancée, Agbadou Tanguy Gildas Gahie de l’Agence Ivoirienne de Presse a déclaré que les dix actions de partenariats au profit de l’Afrique pour les trois prochaines années, couvrent un large spectre de domaines allant de l’économie à la culture, en passant par la sécurité, la santé et l’environnement. « L’Action de partenariat pour les échanges humains et culturels reflète une stratégie de coopération renforcée entre la Chine et l’Afrique dans les domaines de la formation professionnelle, de l’éducation, de la culture et de l’innovation technologique. En ce qui concerne mon pays, la Côte d’Ivoire, nous espérons tirer des avantages considérables de cette coopération multiforme avec la Chine », a souhaité M. Gahie. À l’entendre, les résultats de la coopération Chine-Afrique sont intéressants dans la mesure où la Chine finance de grands projets de développement sur le continent. « Les perspectives d’avenir de la coopération sino-africaine sont prometteuses, car la relation économique Chine-Afrique connaît une évolution remarquable. Au-delà des chiffres impressionnants des échanges commerciaux, c’est un partenariat stratégique qui se construit et qui est marqué par de nouvelles ambitions et de nouveaux défis », a laissé entendre le journaliste ivoirien.
« Retombées fort appréciables »
Pour Souleymane Diam Sy du quotidien Le Soleil au Sénégal, la 9e édition du FOCAC a été couronnée de succès avec des retombées fort appréciables au plan économique. Le fait pour la Chine de débloquer 50 milliards de dollars au profit de l’Afrique atteste, selon lui, du dynamisme de la coopération entre les deux parties. « Le plan d’action de Beijing du FOCAC (2025-2027) intègre l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA) de la Banque africaine de développement et la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) dans le FOCAC. Il a salué le dynamisme de la coopération bilatérale entre le Sénégal et la Chine. Selon le journaliste sénégalais, la Chine a largement contribué à accélérer le processus d’ancrage du continent dans la modernité. Son souhait, a-t-il dit, c’est de voir ce partenariat continuer et que les retombées puissent profiter aux populations. « La coopération sino-africaine est dynamique. Elle est appelée à se renforcer. Le tarif douanier zéro sur 100% des produits africains qui est déjà entré en vigueur pour une trentaine de pays et pour d’autres incessamment, constitue une belle perspective. Les consommateurs chinois ont besoin des produits africains. On doit leur faciliter l’achat de ces produits », a indiqué Souleymane Diam Sy.
À propos de la coopération Sud global, les trois confrères ont soutenu que cette configuration appelle à un équilibre dans la gouvernance mondiale. Le Sud global doit se faire entendre et défendre ses intérêts. De l’avis de Souleymane Diam Sy, le Sud global renvoie un peu à un ordre international multipolaire et multilatéral et il est impossible de parler du développement mondial sans tenir compte des aspirations du Sud global qui est une réalité.
Un nouveau souffle contre la pauvreté
La création de l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté à l’occasion du sommet du G20 marque, aux dires du journaliste ivoirien, une mobilisation sans précédent pour éradiquer ces fléaux d’ici à 2030. « L’Alliance s’est donné pour mission de renforcer la sécurité alimentaire, la lutte contre la malnutrition, de soutenir les petits agriculteurs et de promouvoir l’inclusion financière. Pour moi, l’ambition de l’Alliance est louable », a précisé M. Gahie.
Concernant les huit actions lancées par le président chinois Xi Jinping lors du sommet du G20, Souleymane Diam Sy a soutenu qu’elles s’inscrivent dans trois initiatives majeures que sont le développement mondial, la paix mondiale et les civilisations mondiales. Pour Abel Tavares da Veiga, les huit actions proposées par le président chinois sont des initiatives structurantes, car elles visent à promouvoir le développement durable et inclusif du monde. En plus, les priorités de l’Afrique sont prises en compte dans ces actions.
Les trois journalistes ont également évoqué le rôle que doivent jouer les médias dans la promotion de la coopération Sud global. Pour eux, les médias doivent être les porte-voix de ce grand ensemble qui plaide pour une gouvernance inclusive où les intérêts de toutes les parties sont pris en compte.
À propos du 10e anniversaire du concept de la diplomatie de grand pays de la Chine, les participants à la table ronde ont unanimement reconnu le rôle du leader de la Chine dans la promotion d’un monde stable et prospère. Pour eux, la diplomatie chinoise est soucieuse de la paix et du développement dans le monde au profit d’une communauté de destin partagé pour l’humanité.