Bangui, le 19 nov. 17
Kaga-Bandoro C’est peut-être à titre indicatif car c’est en réalité l’ensemble du processus de la restauration de l’autorité de l’Etat qui est ici sujet à caution. Kaga-Bandoro, c’est parce que c’est dans ce chef-lieu de la Nana-Gribizi que la défiance au sens sauvage et anarchiste du terme a eu lieu. Le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) de Alkatim et le Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC) de Noureddine Adam s’opposent à l’installation du nouveau préfet de la localité.
Si la première conditionne ce redéploiement de l’administration à la limitation à deux fantassins maximum l’effectif des aides-camp du préfet, le second lui, ne voudrait carrément pas entendre parler d’autorités administratives dans cette partie de la République centrafricaine. Voilà où l’extrémisme musulman rêve de conduire la République centrafricaine. Sauf euphémisme, ce psychodrame a l’odeur de la partition velléitaire qui grise depuis belle lurette le sinistre Noureddine et ses ouailles.
La question aujourd’hui est celle du comment contenir ces éboulements anarchistes si la logique du président Touadéra n’est pas de se servir de la violence légitime pour faire respecter les clauses conclues avec le gouvernement et en cela, donner du cachet à l’autorité de l’Etat ? C’est d’ailleurs sans rime ni raison que de savoir que ces groupes armés versatiles sont bel et bien signataires des accords de paix avec le gouvernement. On ne saurait être une chose et son contraire à la fois. Et, le remède d’une telle duplicité ne réside guère dans le dialogue avec des entités de façon indiscriminée surtout que la preuve de la mauvaise foi de certaines de ces interlocuteurs n’est plus à démontrer.
Qu’à cela ne tienne, à quelque chose, malheur est bon. La défiance de Kaga-Bndoro requiert une portée pédagogique pour les autorités du pays. Faudrait-il encore que ces autorités soient imbues de sens de challenge. Les limites de leur option lapidaire étant prouvées par ce qui vient de se passer dans la partie du territoire sous contrôle des groupes armés sécessionnistes, il ne reste plus pour les dirigeants actuels de se raviser. Faute de quoi, les sécessionnistes joueront aussi longtemps au chat et à la souris avec l’Etat histoire de tirer en longueur la reconstruction nationale.
Le Potentiel Centrafricain,