CENTRAFRIQUE : POURQUOI LE SILENCE JUDICIAIRE SUR LES MASSACRES PERPÉTRÉS CES DERNIERS JOURS PAR LA CPC?

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Bangui, le 03 sept.-21

Lorsqu’on analyse très minutieusement les massacres perpétrés en République centrafricaine depuis la création de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) on a envie de changer de nationalité et renier sa propre patrie à cause de la trahison de la vielle classe politique qui ne cherche que les intérêts égoïstes et non un avenir promettant. Pourquoi le silence judiciaire sur de tels actes ?

La langue de Molière n’a pas encore trouvé son adjectif qualificatif sur les événements qui se produisent en République centrafricaine malgré la victoire à la Pyrrhus remportée par des groupes armés qui s’est soldée par la signature de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation à Bangui entre le gouvernement et ces criminels. Malgré tout, les ennemis de la paix continuent de dévoiler leur agenda caché en endeuillant les  populations dans nos provinces et même dans la capitale Bangui. Le cas le plus ridicule est celui de ce mercredi de l’assassinat d’un officier supérieur de l’Armée centrafricaine en pleine capitale. Règlement de compte ou haute trahison ? Le silence seul peut nous donner une réponse à défaut d’attendre les résultats de nos services de renseignement d’ailleurs s’ils existent dans ce pays.

Depuis le déclenchement de cette crise par la création de la milice Séléka dans la partie septentrionale en décembre 2012, ayant entraîné la chute du régime Bozizé en mars 2013, le tableau panoramique du pays de Boganda est très sombre : massacres des populations en masse, pillage des ressources naturelles du pays par ces mercenaires et bandits de grand chemin avec la bénédiction des puissances occidentales, les incendies des maisons et villages entiers, le déplacement des populations à l’intérieur et l’extérieur du pays. Cette situation  a occasionné les pertes en vies humaines et de nombreux dégâts matériels ceci sous l’indifférence des garants et facilitateurs de l’APPR-RCA et du Conseil de Sécurité des Nations-Unies qui continue d’imposer l’embargo sur les armes, minutions et autres matériels de guerre à destination de la RCA.

Certains observateurs estiment que la RCA est de nos jours le dindon de farce de la communauté internationale qui pourtant, injecte des sommes importantes pour le redressement économique. Malheureusement, ce n’est qu’une duplicité qui ne dit pas son nom. Comment avec la présence des grandes puissances qui ont fait leur preuve dans la lutte contre le terrorisme à travers le monde, ils ne parviennent pas à arrêter cette longue crise qui perdure et qui retarde l’avancement de ce pays ?

On se souvient que dès la prise du pouvoir en 2016 par le président Touadéra, il a fait du dialogue son cheval de batail pour que les centrafricains vivent les acquis de la vision du président fondateur Barthélémy Boganda. Il était donc question de trouver un lieu idoine pour se mettre à table et enterrer la hache de guerre. La ville de Khartoum sera donc au rendez-vous de cette rencontre historique. Le gouvernement dans sa mission régalienne n’a pas eu tort d’acheter la paix chez nos ennemis  d’hier. Les mauvais comptes de violer la constitution pour satisfaire les appétits des bandits de grand chemin font de nos jours des bons comptes pour ceux qui alimentent cette guerre en Centrafrique. Rien ne peut justifier encore la présence  des groupes armés sur le sol centrafricain à l’heure où la mobilisation de la communauté internationale se fait ressentir et où les Centrafricains espéraient tourner la page à cette crise expérience des massacres de masse.

Qui ignore que suite aux massacres de masse et  après le Forum de Brazzaville, marqué par la signature de l’accord de cessation des hostilités du 23 juillet 2014, que les autorités de la transition de la RCA ont décidé de la mise en œuvre de la Phase II du processus politique pour la réconciliation nationale et la sortie durable de la crise par l’organisation des consultations populaires à la base de janvier à mars 2015. Ces consultations organisées sur l’ensemble du territoire national et dans les pays ayant accueilli des refugiés Centrafricains (Cameroun, Tchad, Congo-Brazzaville et RDC) ont apporté une innovation en termes d’appropriation citoyenne du dialogue national, par la mise en œuvre d’un processus partant de la base vers le sommet.

Une Cour pénale spéciale a été créée pour mettre un terme à cette longue période de crise militaro-politique et d’impunité. On sait tous que l’expérience que certains pays qui sortaient d’un conflit sombraient à nouveau dans un nouveau conflit dans les cinq années qui suivaient notamment le cas du Burundi. Diverses raisons peuvent justifier un tel état de fait, dont l’absence de la vérité et l’impunité. Les victimes se comptent en centaines de milliers. La lumière sur ces évènements n’a jamais été faite, autant que les auteurs n’ont pas été identifiés et punis. Un climat d’impunité s’est progressivement installé, conduisant à la banalisation des crimes. C’est le cas de nos jours en RCA où les ennemis de la paix sont dans la nature comme des électrons libres.

Lorsque la Cour pénale spéciale est créée en 2015 par la loi organique n0 15.003 du 03 juin 2015, l’espoir était permis de voir les criminels sous les verrous pour faire triompher le règne de la justice et de la rupture dans ce pays. De nos jours si les Centrafricains continuent de souffrir, c’est à cause de l’impunité dans ce pays.

Le président de la République démocratiquement élu par un peuple souverain et non par la communauté internationale doit écouter la voix du peuple qui est la voix de Dieu en obligeant ses collaborateurs en charge de la justice et des droits de l’homme à tout faire pour que la justice soit proportionnelle aux crimes.

@Herman THEMONA, 

 

 

 

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