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CENTRAFRIQUE/NGAOUNDAYE : OU EN SOMMES-NOUS AVEC LA SITUATION DE DEUX POLICIERS ENLEVES PAR SIDIKI ABASS DES 3R

Bangui, le 09 septembre 20

L’incertitude est toujours totale dans le pays de Barthélémy Boganda sur les possibilités de sortie de crise politique dans lequel  le pays est plongé depuis décembre 2012. Les groupes armés continuent de défier lamentablement l’autorité de l’Etat sans pour autant qu’ils soient inquiétés. Les populations dont l’espoir s’est étiolé depuis fort longtemps broient toujours du noir et au final, elles ne savent plus à quel  saint se vouer malgré la signature d’un Accord de « dernière chance » comme aiment le présenter ses initiateurs. Le cas des enlèvements des deux policiers au poste de Mbéré situé à 7 km de Ngaoundaye est inquiétant à quelques mois  des élections.

Selon une source digne de foi, depuis que le mercenaire peuhl camerounais a décidé reprendre avec sa politique de terre brûlée dans les zones soumises à son autorité, toute la préfecture de l’Ouham Pendé est soumise sous une nouvelle forme de colonisation qui ne dit pas son nom. C’est dans ce contexte que le commun des Centrafricains affirme que rien ne semble plus arrêter cet ennemi de la paix dans son métier des massacres, des viols, des enlèvements et de l’exploitation illicite des ressources naturelles du pays : « tout a commencé depuis que ce mercenaire criminel a décidé de reprendre le chemin des maquis pour distraire la communauté nationale et internationale n’ayant plus des moyens pour présenter des revendications qui ne tiennent pas avec la situation de l’heure. Ainsi, dans sa politique expansionniste, les éléments des 3R lourdement armés que les quelques policiers et gendarmes déployés dans la localité, ont contraints ces FSI d’abandonner les deux brigades de gendarmerie pour le poste de Mbéré situé à 7 km de Ngaoundaye où dimanche dans la nuit, un policier et son auxiliaire ont été enlevés. Les parents de ces deux patriotes qui étaient au service de la population, sont dans une inquiétude quand on sait la capacité de nuisance des éléments des 3R. Le gouvernement et la Minusca doivent prendre leurs responsabilités pour libérer ces deux fils du pays ».

Nous pensons que la crise centrafricaine est profonde et complexe que nous n’avons pas besoin de nous illustrer par des calculs politiciens qui ne profitent jamais aux pauvres populations centrafricaines. Si l’Accord de Khartoum n’arrive pas à arrêter l’hémorragie humaine en République centrafricaine et limiter les actes d’humiliation d’un peuple souverain plus d’un an après sa signature, quel sens alors donner à la signature de tels documents dans ce pays ? Force est donc de constater que ce ne sont pas les simples papiers signés qui apporteront la paix dans ce pays.

Car, tout le monde s’accorde à affirmer à tort ou à raison que l’Accord de Khartoum/Bangui qui est le 8e du genre depuis le déclenchement de cette crise et qui devrait être un parchemin pour la relance économique en République centrafricaine, n’arrive pas à un consensus où à convaincre les uns et les autres sur la nécessité de se cristalliser autour des enjeux de la paix et la tenue prochaine des élections démocratiques, libres et transparentes ce, malgré le travail de fond du gouvernement et de l’ANE. Les groupes armés et surtout ceux issus de l’ex-coalition Séléka restent dans leur posture.

C’est le lieu d’imputer la responsabilité de l’impasse politique actuelle aux politiques, garants, facilitateurs et groupes armés qui ne vibrent pas au rythme du franc jeu avec le gouvernement et cela ne peut qu’enfoncer le pays dans une crise qui, déjà est assez grave pour les populations en majorité paysanne. Cela étant, les trois camps sont à blâmer. Car, le nouveau blocage traduit la crise de la domination de l’intérêt général et prouve même à suffisance qu’il est une race d’hommes qui n’est pas disposée hic et nunc à se départir des atermoiements et des calculs étroits alors que les Centrafricains vont droit au lit taraudé par les soucis et le spectre d’un avenir incertain.

Face à la situation dramatique marquée par les exactions commises partout dans le pays par les groupes armés à la solde de certains politiques centrafricains parrainés par certaines grandes puissances en quête des ressources naturelles du pays, il urge de repenser une nouvelle politique de force pour extraire les criminels dans ce pays avant les prochaines échéances électorales de décembre 2020.

@Hervé BINAH,

 

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