Centrafrique : L’ONU ce «colon » centrafricain se soucie-t-il de l’avenir de ce pays ?

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Bangui, le 14 sept. 20

Après avoir entretenu le doute pendant plus de 7 ans, une période marquée par les pillages, les braquage, les viols, les incendies des maisons et villages entiers, les enlèvements,  les détournements, les déplacements massifs, et la corruption tout azimut bref la perte de la dignité du peuple centrafricain, une nouvelle ère doit surgir pour le Centrafrique sous la houlette du Premier ministre Firmin Ngrébada et du commandant du bateau politique, Faustin  Archange Touadéra. Malheureusement, le colon centrafricain l’ONU impose encore un embargo sur les  armes, minutions et autres matériels de guerre à destination de ce pays supplicié par les groupes armés. Une nouvelle stratégie s’impose.

Dans l’introduction à la Phénoménologie de l’Esprit, Hegel affirme que «suivre sa conviction propre vaut certainement mieux que se rendre à l’autorité ; mais par la transformation d’une croyance fondée sur sa propre conviction, le contenu de la croyance n’est pas nécessairement substituée à l’erreur. Dans le domaine de l’opinion et des préjugés, s’attacher à l’autorité des autres ou à la conviction propre diffère seulement par la vanité inhérente à la seconde matière ». Dans ces phrases, est brièvement résumé le problème de l’homme marqué par «l’Aufklanung » centrafricain moderne : l’autorité comme instance contraire à la liberté de l’auto-détermination humaine. Pourtant, vue la limitation constitutive de l’existence humaine, l’homme ne peut se soustraire complètement, d’une manière effective et significative, dans sa connaissance et son activité volontaire, à l’influence étrangère. Le problème devient plus difficile là où l’autorité, est considérée sous la forme socio-institutionnelle, et qu’alors, certains hommes, en tant que détenteurs de l’autorité, se trouvent en face d’autres hommes soumis à ces détenteurs de l’autorité.

En Centrafrique, cette «colonie onusienne», n’est pas en marge. Certes, tous les changements de régime, toutes les révolutions et toutes les libérations qui ont été propices aux jugements passionnés et les condamnations hâtives de ceux qui les profèrent sont parfois les résistants de la vingt-cinquième heure. L’admirable slogan globalisante «Zo Kwè Zo» qui a débouché sur l’effondrement  du pays de Boganda par la naturalisation des mercenaires étrangers qui font aujourd’hui, la pluie et le beau temps sur un peuple souverain sous la couverture d’une guerre de religion entre la Séléka et les Anti-Balaka.

Le pays doit se libérer de ses chaines d’esclavages pour se donner une nouvelle image. Cependant, la domination onusienne est un véritable handicap pour son auto-détermination. Le régime en place malgré sa volonté de trouver les solutions de sortie de crise, les groupes criminels mieux armés sans foi ni loi réduisent les populations civiles en esclavage. Pourtant, l’exemple du Cameroun doit servir d’exemple pour imposer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national. On se souvient que dans les années 90 lors de l’évènement «des villes mortes», le président camerounais, Paul Biya avait imposé  avec vivacité  à ses concitoyennes, l’autorité de l’Etat en ces termes : «l’ordre règnera par tous les moyens dans ce pays de droit» et quelques jours seulement après cette déclaration, l’armée avait pris ses fonctions pour dégager les ordures sur toutes les routes du pays dans le but d’imposer l’obéissance à  l’autorité de l’Etat. C’est ce que le gouvernement centrafricain doit faire de nos jours avec le peu des moyens dont dispose l’armée nationale afin de chasser de ce pays, tous les groupes armés et singulièrement les mercenaires étrangers. Bien vrai qu’une autorité réduite à une position de force ne peut plus être ressentie, comme favorisant la liberté, mais seulement comme menaçant cette dernière sinon comme l’opprimant.

Cependant, dans le cas où l’insécurité continue à se faire ressentir dans nos provinces à quelques mois seulement des élections couplées, il y a lieu de s’inquiéter sur le rôle du Conseil de Sécurité des Nations-Unies dans la protection des populations. La puissance du président dans ce cadre comme on le constate dans l’histoire est essentiellement ambivalente.  Elle peut servir à désigner  les rapports légitimes de la domination. Mais elle peut aussi dans le sens de la définition accordée par Max Weber, de simplifier «cette chance au sein d’un rapport social, de faire prévaloir son pouvoir propre même contre une résistance peu importe sur quoi repose cette chance».

Cependant, on ne doit pas se tromper sur les concepts. C’est là où puissance et force sont identifiées qu’un sentiment d’injustice se retrouve au premier plan. Par contre le pouvoir en tant que cas particulier de la puissance est considéré comme la chance,  pour un ordre d’un contenu déterminé. Le peuple centrafricain doit se reconstruire et le Conseil de Sécurité des Nations-Unies doit se pencher de toute urgence pour sauver les vies en RCA.

@Hervé BINAH,

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