Centrafrique : Les opposants se soucient-ils de l’avenir de la population ?

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Bangui, le 27 nov. 21

La crise centrafricaine est sans doute d’une grande complexité, mais ce qui l’a rendu encore plus indéchiffrable à bien des niveaux est son environnement et le schéma dans lequel on cherche à la résoudre. Certains Centrafricains qui se disent détenteurs du titre foncier du pays, ne veulent pas répondre aux aspirations d’un peuple souverain. Les cas de nos jours est ce bras de fer entre le pouvoir central et les leaders partis politiques d’opposition qui ne veulent pas servir une recette d’apaisement à la population en faisant du prochain dialogue une rencontre de réconciliation nationale.

Au fil des tutelles coloniales, néocoloniales et régionales, l’Etat centrafricain, jamais vraiment construit, s’est dissout dans la militarisation de sa politique et l’ethnicisation de ses pouvoirs respectifs. Même si certains chefs d’Etat furent élus démocratiquement par un peuple souverain, la gestion brutale et prébendier du pouvoir ne pouvait qu’entretenir des rebellions permanentes. De nos jours, la République centrafricaine est l’un des seuls pays au monde en proie à plus de quatorze rébellions tolérées à cause de la politique politicienne de ses propres fils.

De nos jours, le pays tire le diable par la queue du simple fait que le pouvoir et les partis politiques de l’opposition nagent à contre-courant ceci au moment où le peuple attend tout du prochain dialogue. Le président Touadéra dans sa logique a décidé de faire du dialogue son cheval de bataille car, l’homme reste et demeure un animal social et sociable. Avec  cette qualité, il doit se mettre en communion avec ses semblables. Comment comprendre que ceux qui se disent œuvrer au nom du peuple, refusent catégoriquement que la justice fasse son travail ?

Depuis le Forum de Bangui jusqu’à l’actuelle constitution, les Centrafricains ont clairement exprimé leur volonté de mettre un terme à l’impunité considérée comme la source de plusieurs maux qui gangrènent le retard du développement de ce pays si cher au président fondateur Barthélémy Boganda. Les Centrafricains prennent-ils conscience du mal pernicieux qui frappe ce pays malgré une panoplie des ressources naturelles ? Le problème centrafricain de nos jours inquiète tout le monde au point où l’on se demande si ce pays n’est pas malade de ses propres fils. A quelques jours de la célébration de la fête de l’indépendance, les querelles entre le pourvoir et l’opposition démocratique ne rassurent toujours pas sur la réussite de la grande rencontre de la dernière chance où les Centrafricains doivent par eux-mêmes trouver les raisons de leur appartenance à ce beau pays. La RCA est-elle une nation ?

En dépit de ses innombrables richesses en diamant, or, uranium, café, produit de la forêt etc. Depuis son investiture la République centrafricaine est un pays plongé dans une crise sécuritaire chronique. Au lieu d’être investi dans le bien-être de la population une grande partie des recettes générées par ces richesses est détournée dans les coups d’Etat successifs, des rebellions armées, des conflits intercommunautaires et interconfessionnels.

Aujourd’hui ce sont les étrangers qui doivent nous dire l’importance de la paix comme condition sine qua none pour le développement de ce pays comme l’a si bien souligné l’artiste ivoirien Michel Gohou : « Les Centrafricains ne doivent pas tomber dans le piège des divisions, de la haine, mais doivent apprendre à sa parler face à face. Ce n’est pas un mythe, c’est une volonté patriotique. Il faut donc profiter du dialogue initié par le président de la République pour faire valoir la résilience qui était à la base des valeurs de ce pays autrefois la Suisse africaine ».

C’est une exigence que tous les Centrafricains doivent prendre en compte s’ils veulent le développement de leur pays car, point de développement favorable sans la paix. Il n’est donc pas question de céder au pessimisme et aux manœuvres de diversion qui pourraient mettre en péril la perspective d’un retour à une paix durable en Centrafrique. Cette paix durable, à laquelle nous aspirons tous et pour laquelle nous devons consacrer toute mon énergie, est avant tout une responsabilité nationale. Les Centrafricains sont capables de transcender leurs divergences et leurs intérêts égoïstes et de se mettre résolument au travail pour la relance économique de notre pays grâce à leur résilience : « Si nous persistons dans les luttes fratricides, dans d’éternels débats et autres diatribes pour la revendication du pouvoir politique, il est à craindre que nous occultions l’essentiel, à savoir le développement socio-économique de notre pays »Faustin Archange Touadéra.

@Hervé BINAH, 

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