Centrafrique : Les agitations des groupes armés une simple distraction à la veille du dialogue républicain

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Bangui, le 04 aout 21

Les groupes armés à défaut de reconquérir le pouvoir de Bangui et se mettre à l’abri des poursuites judiciaires se donnent pour objectif de planifier les actes d’intimidation dans tout le pays afin de bénéficier la  miséricorde du président Faustin Archange Touadéra et gagner les amnisties.

On sait tous que le mal centrafricain provient de l’impunité considérée comme une norme de gouvernance dans ce pays. Depuis plusieurs décennies, les groupes armés écorchent gracieusement les accords de cessez-le-feu signés avec le gouvernement. Ne dit-on pas que le plus fort dicte sa loi dans un régime de la terreur ?

Lorsque le mathématicien centrafricain Faustin Archange Touadéra prend les commandes du pays de Boganda en 2016 après une longue période de transition politique, l’homme de Boy-Rabe reconnaît la faiblesse de son armée qui est un instrument de souveraineté. Malheureusement, les FACA laissées par son prédécesseur formaient une armée politisée, ethnicisée divisée et incapable de défendre l’intégrité nationale. La preuve se justifie en mars 2013, lorsque la Coalition Séléka s’empare du pouvoir sans aucune résistance où les FACA fuyaient dans toutes les directions niant au passage leur identité et leur statut pour ceux qui avaient le courage de pointer le nez dehors lors du passage des éléments de Michel Djotodia.

Le président Touadéra conscient des lacunes de son armée, va tendre les mains aux groupes armés puisqu’il n’avait pas le choix et ne pouvait pas se lancer dans une guerre contre les hommes mieux armés et mieux structurés.

Selon la maxime la mieux connue dans ce genre de situation et qui donne la sagesse et la prudence « qui veut la paix, prépare la guerre », l’homme va tendre la main en direction de la capitale soudanaise Khartoum et négocier la paix à tout prix et non à tous les prix, un débat houleux de plusieurs heures donnera naissance à un document qui sera paraphé le 5 février 2019 dans cette ville et sera déroulé et signé le 06 février 2019 dans la capitale centrafricaine, Bangui sous le nom de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA) entre le gouvernement et les groupes armés qui essaimaient dans le pays comme des abeilles.

Le temps pour le mathématicien centrafricain de structurer son armée par des recrutements de masse tout en respectant la représentativité régionale. L’armée ne sera plus ethnique mais nationale comme le souhaitait l’homme de Bérengo, le premier Maréchal centrafricain Jean-Bedel Bokassa, père fondateur d’une armée loyaliste centrafricaine.

Après cette vague de recrutements, le temps était réservé à la formation et à la dotation en matériel de guerre. C’est donc ainsi que certains partenaires comme la France, la Chine, les Etats-Unis, la Russie et les organisations internationales comme l’Union-européenne ont donné le meilleur d’eux-mêmes non seulement par une formation de taille (EUTM, les instructeurs russes etc.) la peur va donc changer de camp.

Pour preuve, lorsque le général d’opérette François Bozizé, voit sa candidature être invalidée par la cour constitutionnelle suite à ses multiples forfaits commis avant, pendant et après son règne, il va entrer dans les maquis pour reconquérir le pouvoir perdu en 2013 entre les mains d’un civil. Une humiliation sans pareil.

Voulant entrer dans la ville de Bangui en janvier, il a trouvé une résistance d’une nouvelle armée patriotique prête à défendre la patrie par tous les moyens. C’est ainsi qu’il est tombé dans son propre piège et devient de nos jours sans abri.

Cependant, comme il ne peut pas rester longtemps dans les brousses surtout à cause de son état de santé, ce général d’opérette et ancien chef d’Etat n’est pas humble pour demander pardon au peuple souverain et revenir s’installer dans son pays pour bénéficier d’un statut du chef d’Etat et avoir des obsèques dignes de ce nom.

A bon malin, malin et demi, il a placé ses hommes dans la brousse centrafricaine afin de poser des actes de criminalité et  forcer la main du président pour gagner l’amnistie. Erreur ! Le pays n’est plus dans cette posture, la roue a changé de direction.

Aujourd’hui, le peuple centrafricain exige l’application des recommandations du Forum de Bangui et les exigences de la Constitution du 30 mars 2016. Il ne sera plus question des amnisties.

@Jacques KOSSINGOU, 

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