Centrafrique : Le surendettement frôle la servitude et pourquoi on est-on arrivé là ?

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Bangui, le 11 mai 20

Que la RCA ne soit pas le pays le plus riche, on n’est pas sans le savoir. Mais si la dette extérieure du pays dépasse 620 milliards de FCFA, c’est quelque chose qui est aberrant. Le chiffre a de quoi donner le vertige : 620 milliards ! Y pensez-vous ! Selon la Direction des affaires économiques et sociales, la population actuelle de la RCA serait de 5.380.000 habitants.

Dans le contexte de la dette, cela revient à  dire qu’on soit chacun 115 mille francs, y compris les nouveau-nés. La mère leur a donné le jour, et le gouvernement-la dette. Ce sont des endettés de naissance. Pourtant, leur dette n’est pas hier.

Ce qui nous pousse dans cet état déplorable, c’est la politique étourdie, irrépréhensible et scélérate en matière d’économie de l’ancien président François Bozizé. Les hauts fonctionnaires de l’Etat qui l’entouraient à l’époque, nous parlaient de la dette nationale comme quelque chose de naturel voire même de négligeable, consacrant ainsi une politique d’irresponsabilité et de cynisme. Etranger à toute économie, Bozizé ne regardait pas à la dépense.

Bozizé ne déboursait rien que pour lui et son service présidentiel, entre 50 et 70 millions de Dollars par an ! Loin d’optimiser les frais, il contractait emprunt sur emprunt, sans que les bailleurs lui posent la moindre question. C’est ainsi qu’il a entrainé le pays dans un gouffre de surendettement, à 620 milliards de FCFA de profondeur.

Tout ce qui reste à faire maintenant pour le pouvoir en place, c’est de s’acquitter des dettes reçues en héritage. Dès le premier jour de son investiture, le président Touadéra s’est fixé pour objectif d’alléger le fardeau de la dette extérieure. En l’espace de son premier quinquennat en cours, la RCA a payé plus d’une dizaine de milliards d’intérêts sur les dettes de Bozizé.

Plus de 2 milliards de FCFA sont engagés au remboursement de la dette sur le budget de l’Etat de l’exercice 2020. Une somme trop faible, comparée à celle de la dette.

Mais c’est la preuve que le gouvernement a bien l’intention de s’en sortir. D’aucuns pourraient proposer de ne pas payer du temps, mais la RCA serait alors inscrite sur la liste des pays peu crédibles, discrédités, faillis, auxquels personne ne peut s’y rend pour investir. Cela n’arrangerait pas les centrafricains, évidemment. Ce dont la RCA a besoin vraiment, c’est la relance économique et sociale.

Il est donc impératif pour les centrafricains de s’atteler dès à présent sur ce travail, avec la bonne foi et la mutualisation des efforts. Car, ce ne sont pas les compétences qui manquent dans ce pays. Ni les ressources non plus. Grâce au soutien international au président Touadéra et son gouvernement, la RCA bénéficie d’une aide au développement des partenaires extérieurs. Sans cela, il soit nécessaire de s’enliser dans les dettes. Si jamais un François Bozizé assoiffé du pouvoir vous tombe dessus, demandez-lui simplement : « Et mes 115 milles FCFA c’est pour quand ? ».

@JACKO 1er, 

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