Centrafrique : Le Ministre Jousso déclaré personne non grata par le personnel du Ministère des Transports

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Bangui 11 octobre 18

Théodore Jousso Ministre des transports et de l’Aviation Civile

C’est sur le slogan de  » Jousso voleur et Jousso dehors » que le personnel du Département en charge des Transports a manifesté hier lundi 8 octobre 2018, sa colère contre leur propre Ministre qu’ils qualifient de voleur.

En effet, la scène était d’une exception difficilement descriptible car c’est pour la première fois dans l’histoire de la RCA de voir le personnel d’un département ministériel se soulever comme un seul Homme pour réclamer le départ sans condition de leur ministre de tutelle qu’il accuse d’être auteur de nombreuses malversations financières et autres pratiques non conformes aux textes de loi qui régissent l’administration publique.

L’on se souviendra que c’est notre consœur Radio Ndeke-Luka qui, après avoir accédé à la copie du rapport des députés sur la situation de la gestion des fonds de la Société de développement des infrastructures aéroportuaires en Centrafrique (SODIAC) qui a rendu public l’essentiel du contenu de ce rapport qui incrimine le Ministre Théodore Jousso en charge des Transports et de l’Aviation civile.

A en croire le développement fait par notre consœur Ndeke-Luka, ce rapport parlementaire remonte au mois de juin 2018 et fait mention d’un réseau impliqué dans les malversations et corruption des fonds de la SODIAC dont le Ministre Jousso est le chef d’orchestre. Sont également cités dans ce réseau, les Ministères de la Sécurité Publique, de la Défense Nationale ainsi que l’ex-Ministre Abazene.

En effet, tout ce monde roule dans la gestion scabreuse des fonds qui relèvent de la taxe d’un montant de vingt mille francs (20.000 F CFA) par passager à l’aéroport Bangui M’Poko lequel fonds a été institué en 2002 pour lutter contre le terrorisme et entretenir les infrastructures aéroportuaires bref.

Selon notre consœur de Ndeke-luka, le rapport parlementaire fait mention de l’utilisation à d’autres fins de ce fonds dont la valeur annuelle est d’un milliard de francs CFA (1.000.000.000 CFA) alors que la loi des finances en cours a exigé que cette colossale somme d’argent soit versée dans la caisse de l’Etat notamment au Trésor public car, il s’est avéré que depuis l’époque du régime de Bozizé ce fonds servait illégalement les poches de certaines personnalités. hélas! c’est toujours la continuité de la gestion illégale qui perdure et ce, en dépit de la loi des finances encore en vigueur.

Les montants dilapidés qui sont énoncés dans ce rapport parlementaire sont effroyables car l’on peut noter entre autres, 50 millions CFA qui sont partagés entre le Ministre Jousso et ses proches collaborateurs, 4 millions CFA dont 3 millions de prime de responsabilités d’un Comité de sûreté aéroportuaire et 1 million d’une autre prime perçus chaque mois par le seul Ministre Jousso, 20 millions CFA affectés par complaisance au ministère de la Défense et pire encore une somme de 4 milliards CFA extorqués dans le compte de la SODIAC en Suisse pour un soit disant achats de deux véhicules, des matériels inutilisables et le financement qualifié d’illégal des bâtiments.

Voilà bien autant de choses qui au regard de la loi sont d’une gravité qui ne peuvent passer inaperçu aux yeux des parlementaires qui sont ceux-là qui ont cette lourde charge de voter les lois des finances et de contrôler les actions du gouvernement. C’est ainsi que la Commission Finances de l’Assemblée Nationale est saisie afin d’interpeller en plénière le Ministre Théodore Jousso à cet effet.

Dossier à suivre…

Herman THEMONA, 

 

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