Centrafrique : Le ministre Ange-Maxime Kazagui tient encore un échec suite au renvoi par les députés de la loi relative à la liberté de la communication

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Bangui, le 11 juillet 20

La 2ème session extraordinaire de l’Assemblée Nationale de l’année vient de terminer ses travaux ce jeudi, 09 juillet  2020. 7 projets de loi ont été soumis à l’examen et l’adoption par les députés dont celle relative à la liberté de la communication en Centrafrique. C’est, malheureusement, cette loi présentée et défendue par le ministre de la Communication et des média, Ange-Maxime Kazagui qui ne sera pas adoptée par les députés qui ont décidé de la renvoyer à la commission en charge de la communication et des média pour une analyse profonde.

 La session extraordinaire de l’Assemblée nationale dont les travaux viennent de prendre fin ce jeudi, 09 juillet 2020, aurait été couronnée de plein succès, si et seulement si, la loi relative à la liberté de la communication dans le pays n’avait pas été sévèrement critiquée par les députés, au point d’être renvoyée à la commission en charge de la communication et des médias pour une sérieuse relecture.

Le renvoi de ce texte pour une profonde relecture a été motivé par  des insuffisances notoires qui feront que cette loi, adoptée telle quelle, risque de poser de multitudes et sérieux problèmes dans son applicabilité puisque restreinte, elle a laissé de côté plusieurs aspects qui devaient être pris en considération.

Ce renvoi suscite beaucoup d’interrogations sur le sérieux avec lequel a été conçu et élaboré le projet de loi qui a fait un fiasco indescriptible alors que toutes les six autres, sont néanmoins passées entre les mailles tant bien même qu’elles avaient fait objets d’âpres débats controversés à l’exemple de la loi organique de l’ANE.

A qui peut-on attribuer les raisons de ce fiasco qui n’honore pas le Département de la Communication et des Média ? En première ligne, c’est bien entendu, le ministre Kazagui qui a fait, ces derniers temps-ci, la « une » des journaux de la place concernant un dossier de détournements voire confiscation de matériels de la TVCA.

Comment admettre et chercher à comprendre qu’une si importante loi soit conçue et rédigée à la va-vite, sans large implication de toutes les personnes ressources nécessaires aux fins que le résultat soit aussi piètre ? Le ministre Kazagui ne dispose-t-il pas de collaborateurs sérieux, bien calés dans le domaine en question, qui puissent l’aider à produire un formidable travail ?

A dire vrai, il ne manque pas dans le Département de cadres intelligents, doués de capacités et de talons professionnels pour ce travail. Mais l’isolement et l’entêtement  de cette personnalité  a eu raison de ses proches collaborateurs qui, peut-être exaspérés, se sont retirés et l’ont laissé seul conduire la barque vers un résultat dont nous connaissons le résultat. Oui, du véritable déshonneur lorsque d’autres projets de loi, tant bien même que trop controversés, ont été examinés et adoptés avec amendements, alors que la sienne a lamentablement connu, et avec fracas, un rejet camouflé sous forme de renvoi à la commission.

L’Assemblée Nationale d’aujourd’hui n’est pas celle des anciennes mandatures qui est truffée de députés comédiens, qui ne font qu’applaudir les quelques intervenants éclairés pour, en fin de compte, voter par acclamation des lois dont ils n’y comprennent absolument rien.

Les députés d’aujourd’hui, en dehors de quelques-uns bien sûr, sont de véritables théoriciens et chercheurs qui fouillent et refouillent dans les coins reculés de leurs méninges avant de décider quoi que ce soit, juste dans l’intérêt de la grande majorité qu’est le peuple Centrafricain. Leur décision de renvoyer le texte de loi sur la liberté de la communication en RCA est sage et clairvoyante puisqu’il s’agit d’un domaine d’activité très sensible pour la vie d’un peuple et d’une nation.

Hormis le fait que ce renvoi témoigne de l’immaturité quelconque à diriger aussi un important Département que celui de la Communication et des Média, il protège tous les professionnels des média, ceux-là qui sont les premières victimes des entorses de la communication, souvent considérées par la plus part des autorités comme délits et sanctionnées au-delà du degré de la faute commise.

Courage et bonne chance à nos députés qui ne cessent de surprendre le centrafricain lambda, même quand on sait que bon nombre d’entre eux, sont de la majorité et tiennent à ce que tous les projets de loi du gouvernement qui parviennent à l’Assemblée Nationale soient adoptés en l’état.

@Hervé BINAH, 

 

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