CENTRAFRIQUE : LE GOUVERNEMENT DOIT SE METTRE AU PAS POUR SANCTIONNER LES FONCTIONNAIRES QUI PARALYSENT L’ADMINISTRATION

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Bangui, le 13 janv. 22

Depuis la réélection du Président Touadéra pour son second mandat et la mise en place de l’actuel gouvernement que dirige le Premier ministre Henri-Marie Dondra, l’administration publique semble complètement paralysée. Certains fonctionnaires et agents de l’Etat ne sont pas assidus au travail. L’on se demande pourquoi une telle paralysie au sein de l’administration publique centrafricaine ?

L’administration publique centrafricaine connaît depuis un certain temps un véritable dysfonctionnement en son sein. Tout se passe comme s’il n’y a pas de contrôle effectif fait par les différents services de ressources humaines.  C’est le constat que se fait le Centrafricain lambda depuis la réélection du Président Touadéra à la magistrature suprême de l’Etat.

L’on se souvient que dès l’accession du Président à la magistrature suprême de l’Etat suivi de la mise en place de son premier gouvernement dirigé à l’époque par l’actuel Président de l’Assemblée nationale, un signal fort avait été  donné par la visite surprise de ce dernier dans certains départements. L’objectif était de pousser les fonctionnaires à se rendre tôt au travail en respectant les horaires de travail et également pour contrôler de leur assiduité au travail.

Ces contrôles de routine avaient permis non seulement de rameuter les fonctionnaires et agents mais aussi les pousser à produire des résultats. Cela a permis de rassurer les partenaires internationaux qui ont perçu cela comme une volonté du gouvernement centrafricain de se donner à fond pour la reconstruction du pays après les années de crises qui avaient plombé le pays.

Aujourd’hui force est de constater que les fonctionnaires centrafricains sont gagnés par la paresse criarde qui risquerait d’impacter gravement le bon fonctionnement de l’administration publique et par ricochet tout le pays. Il suffit de faire un tour dans certains départements ministériels et autres services administratifs pour constater de visu que les fonctionnaires et agents de l’Etat ne viennent pas à temps dans leurs services, et en plus ils ne respectent plus les horaires du travail tels édictés par le code de travail.

Dans certains départements, déjà au début d’après-midi, certains fonctionnaires profitent de la pause pour disparaître définitivement de leurs bureaux. En gros il y a un absentéisme chronique qui est constaté dans l’administration publique centrafricaine et il n’y a aucune mesure prise par les services de ressources humaines pour mettre fin à ce phénomène.

C’est seulement au niveau de certaines institutions du pays tels que le Palais de la Renaissance, l’Assemblée nationales et la Primature que l’on constate qu’il y a un engouement des fonctionnaires au travail. Ajouté à ces institutions le ministère des finances bien évidemment parce que c’est le seul ministère où les fonctionnaires et agents de l’Etat qui y travaillent peuvent espérer avoir de bakchichs puisque l’argent y circule.

L’on se demande, qu’est ce qui est vraiment à l’origine de ce désordre qui est en voie d’être institutionnalisé dans toute l’administration centrafricaine ? De l’avis des observateurs lucides, ce dysfonctionnement découle du fait que depuis la mise en place de l’actuel gouvernement aucun mouvement n’est encore fait au sein des différents départements. Ce qui fait que les fonctionnaires qui ont été nommés dans les différents services essaient de saboter le travail avec l’arrivée de nouveaux ministres à la tête de différents départements ministériels.

Certains pensent qu’ils sont sur la sellette et que ça ne sert à rien de se donner à fond dans l’accomplissement de leurs différentes tâches administratives. D’autres estiment que le gouvernement ne les a pas récompensés et que ça ne vaut pas la peine de consacrer toutes leurs énergies dans l’œuvre de la reconstruction nationale. Soit le régime en place ne leur est pas favorable ! Voilà autant des raisons farfelues qui justifient la paralysie de l’administration publique en ce moment.

Comment peut-on agir ainsi quand on sait que la responsabilité de la reconstruction du pays incombe à tous les Centrafricains qui sont appelés à travail dans l’administration publique centrafricaine quelles que soient leurs origines et leurs appartenances politique ?

Au regard de ces tares sociales il est souhaitable que le gouvernement que dirige Henri-Marie Dondra puisse prendre ses responsabilités pour mettre un terme à ce dysfonctionnement s’il veut bien réussir sa mission. Pour cela, les services de ressources humaines de différents départements ministériels doivent procéder à des contrôles effectifs et prononcer des sanctions à certains fonctionnaires qui enfreindraient à leurs obligations.

Au moment où le pays connaît des difficultés de tous ordres dues à des mesures de suspension des aides extérieures, l’ardeur au travail est le seul gage pour mener le pays vers le progrès et constitue un signal fort à l’endroit de certains partenaires.

@HERVE BINAH, 

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