Centrafrique : Le futur gouvernement doit se faire sur la base de la méritocratie

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Bangui, le 19 avr. 22

Certes, lorsqu’il prend le pouvoir en 2016 après  une élection démocratique, le président Faustin Archange Touadéra opte pour la main tendue et la récompense des alliés politiques. Malheureusement, les arrivistes vont s’opposer à la volonté citoyenne. Que faut-il faire ?

Une question est posée mais la repose reste du côté des politiques. Depuis quelques semaines, la RCA dispose d’un nouveau Premier ministre à la tête du gouvernement. Il s’agit de Félix Moloua qui remplace Henri-Marie Dondra. Après le dialogue républicain qui vient de se tenir, il se pourrait qu’un remaniement technique du gouvernement plus resserré voie le jour. En vue de renforcer l’efficacité de l’action gouvernementale et pour tenir compte de la conjoncture économique mondiale actuelle, le locataire du Palais de la Renaissance aura  à décider de la réduction du nombre de ministres du gouvernement dont l’action sera réorientée vers la résilience sociale, la sécurité, le développement et les compétences selon le vœu si cher d’un peuple souverain.

 Cela dit, en attendant de connaître la composition de la future équipe gouvernementale dans les jours qui suivent, on peut se féliciter de la décision prise par Touadéra de se séparer de certains de ses ministres dont il dénonçait, dit-on, en privé, le manque d’efficacité et qui ne répondrait pas à sa vision pour son peuple. Pourtant, l’équipe gouvernementale sera si incompétente qu’elle générait parfois des conflits entre certains ministres qui s’accusaient mutuellement de marcher sur les plates-bandes des uns et des autres. Toute chose qui, naturellement, ne pouvait que jouer négativement sur leur rendement et qui doit se séparer de la bonne graine.

La recherche de l’efficacité sur fond d’austérité, se présentait donc comme l’un des impératifs nouveaux dont le président centrafricain ne pouvait se passer si tant est qu’il veuille d’une gouvernance basée sur des résultats. Touadéra a vu juste et doit changer de donne.  La preuve, même dans les grandes démocraties que l’on n’a de cesse de copier, rarement l’on a vu un gouvernement au-delà d’une vingtaine de membres surtout en récompense au médiocre. Pour autant, ces pays ne s’en portent pas moins bien que les nôtres où la fonction de ministre est perçue par certains comme une fin en soi alors que c’est un service rendu à son peuple.

Tout se passe, en effet, comme si l’on ne peut servir l’Etat ailleurs si ce n’est qu’en étant dans le gouvernement.  En tout cas, le remaniement en cours en Centrafrique, était très attendu par un peuple souverain qui voudrait se faire entendre par des recommandations formulées lors du dialogue républicain.  Chuchoté il y’a quelques jours après la tenue du dialogue républicain ceux qui ne sont pas  à la hauteur de cette tâche et qui veulent se maintenir dans la mangeoire.  Il interviendra finalement le moment opportun. Félix Moloua sera-t-il reconduit ? Dans le cas contraire, quel sera son prochain point de chute ? Et qui pour  lui succéder ? Quelqu’un d’autre de la majorité présidentielle ? De la société civile ? De l’opposition démocratique de l’aile modérée ? Autant de questions que bien des Centrafricains se posent.

Mais tout porte à croire que les réponses à ces questions ne devront pas tarder puisque le président Touadéra se pencherait sur ce dossier d’un nouveau gouvernement dès les jours suivants. On imagine donc qu’il le fera au bon moment. Ce que l’on souhaite tous, c’est pour faire le choix des gens qu’il faut à la place qu’il faut. L’intérêt essentiel attendu est la prise en compte de la dimension politique de l’heure afin que le pays puisse progresser dans son élan de stabiliser et du développement de son pays.

@Evancia-Esther BADO

 

 

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