Bangui, le 04 décembre 21
Lorsque le pays en 2019 allait frôler sa descente aux enfers, le président Faustin Archange Touadéra a trouvé une équation qui consiste à faire sortir ses populations de ces massacres. La solution salutaire était alors le dialogue ce qui a conduit aux assises de Khartoum entre le gouvernement et les quatorze groupes armés qui essaimaient officiellement dans cette marée humaine qu’est la RCA. Un document sera paraphé et signé dans la capitale centrafricaine le 6 février 2019 au nom de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA). Quels en sont les résultats ?
La durée d’un tronc d’arbre dans l’eau ne lui donne pas la valeur d’un poisson. Ceci signifie que la présence d’un criminel dans une église ne lui confère pas le statut d’un saint. Lorsque les Centrafricains furent transportés dans un avion en direction de Khartoum pour acheter la paix à tout prix et même à tous les prix, les observateurs de la vie politique centrafricaine affirmaient à tort ou à raison que le dialogue avec les mercenaires ne sera qu’une rencontre de plus.
Ce n’est donc pas un secret pour personne si Ali Darass annonce sa rupture avec cet accord autrefois considéré comme l’Accord de dernière chance. Oui ! cette expression de dernière chance a sa place de nos jours quand on sait que les garants et facilitateurs ont imposé au régime de Bangui de nommer les criminels étrangers dans les grands postes de responsabilité au sein des institutions républicaines en leur donnant une bonne chance d’exploiter les ressources naturelles et en échange narguer les autorités démocratiquement élues.
Dans ce monde à l’envers, Ali Darass, un ancien conseiller militaire dans un pays qui a plus d’intellectuelles a été installé dans ses fonctions dans l’Ouaka à grand pompe devant une force onusienne coupable de son laxisme et sa complicité avec ce criminel au col blanc.
De qui se prend Ali Darass Mahamat lorsqu’il prend le luxe de donner de leçons de morale au chef de l’Etat démocratiquement élu par un peuple souverain dans un communiqué signé le 29 novembre 2021 à Bokolobo taxant au passage le locataire du palais de la Renaissance de complicité de meurtre par le canal des FACA et les forces alliées russes : «… Le 09/11/2021, les hommes de Touadéra ont attaqué les positions de l’UPC arrêté une dizaine de civiles et tués 5 civiles peuhls ; le 13/11/2021 dans la ville de Bria, les hommes de Monsieur Touadéra, ont tué 4 jeunes, arrêté plusieurs dont certains qui s’étaient désarmés un mois auparavant et ont pillé les biens de la population ; le 17 novembre dans le village de KOKI, les mercenaires WAGNER de monsieur Touadéra, ont massacré 27 civiles ont incendié des commerces et brûlé des civils vif ; le 19 novembre 2021 dans un campement peuhl, éleveurs dans la Nana-Mamberé, les mercenaires Wagner de Touadéra ont massacré toute une famille de 19 personnes dont 03 femmes et 05 enfants, tous des peuhls éleveurs… ces meurtres et actes de vandalisme perpétrés par les mercenaires de la société WAGNER, agissant seuls ou en compagnie des FACA, dont la présente énumération est loin d’être exhaustive, prennent chaque jour plus d’ampleur et atteint des sommets sur l’échelle de l’horreur… Ainsi, le 17 novembre 2021 vers KOUKI, les éléments déployés des FACA et les mercenaires de la société WAGNER, dont peut se demander lesquels sont les supplétifs des autres, ont massacré et brulé des paisibles occupant d’un site d’orpaillage artisanal »
Pourquoi sommes-nous arrivé jusque-là ? La réponse est claire ! La communauté internationale ne joue pas franc jeu avec les autorités centrafricaines. On se dit très préoccupé de notre sort et on donne des ailes des anges aux groupes armés comme le cas de la CIRGL, qui voulant ramener la paix tourne le dos aux sanctions. Dans quel pays au monde, un criminel étranger peut s’adresser à un chef de l’Etat sans respect ? N’est-ce pas une manière de dénigrer tout un peuple ?
@Herman THEMONA,