Centrafrique : Le bilan de la gestion du premier mandat du président lui donne la chance de gagner les élections au premier tour avec une majorité écrasante

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Bangui, le 15 déc. 20

Les Centrafricains ne sont pas des hypocrites. Tout le monde sait que depuis la prise de pouvoir par l’ancien candidat indépendant Faustin Archange Touadéra avec le slogan « Tous Zo a té Yé », l’homme s’est montré entreprenant car, étant le seul candidat qui a fédéré avec toute la population du nord au sud, et de l’est à l’ouest. Ce n’est pas un miracle, mais une volonté politique qui lui donne la chance d’un chao au premier tour. Et pour preuve ?

On se souvient s’il faut relire l’histoire de ce pays et témoigner de son bilan lors de son investiture par son parti Mouvement Cœurs-Unis au stade 20.000 place que l’histoire récente de la République Centrafricaine et de vous prendre à témoins des faits et réalités vécus ensemble à l’aune de ma prise de fonction, le 30 mars 2016.

Notre pays, souvenons-nous, avait trop souffert de l’instabilité politique à laquelle il a été en proie depuis les premières années de son indépendance. Cette instabilité l’a conduit à de reculs qui lui ont été d’un préjudice que nous mettrons de temps à réparer.

Pire, depuis décembre 2012, notre pays était plongé dans un chaos indescriptible, sans précédent.

L’Etat avait disparu pour laisser place à l’anarchie, à des violations graves, massives et répétées des droits de l’Homme, notamment des crimes de sang, des exécutions extrajudiciaires, des arrestations illégales et séquestrations de personnes, des prises d’otage, des viols, des incendies et destructions des maisons d’habitation, des édifices publics et privés, des édifices religieux et des récoltes ; la liste est tragiquement longue.

A ma prise de fonction le 30 mars 2016, le contexte socio-politique et économique était toujours marqué par des crises récurrentes et paralysantes : présence massive des groupes armés sur l’ensemble du territoire, échec du processus de réconciliation et de désarmement, déplacement forcé des populations vers des sites de fortune appelés pudiquement « Ledger », avec pour corolaire une atmosphère d’angoisse et d’insécurité généralisée.

Les organisations humanitaires avaient dénombré plus de 800.000 réfugiés et personnes déplacées à l’intérieur du pays, pour se retrouver dans des sites précaires et des enclaves qui subissaient, malheureusement, de fréquentes attaques des groupes armés.

Certains observateurs affirmaient, non sans raison, que plus de 80% du territoire était occupé par des groupes armés.

Sur le plan économique et de la gouvernance publique, nous avons constaté, médusés, la destruction du tissu économique, la prédation et le pillage des ressources minières et fauniques du pays, les détournements des biens publics et la prévarication, crimes qui ont d’ailleurs défrayé la chronique.

Le taux du PIB était de – 36%. Tous les indicateurs étaient au rouge.

Le règne des groupes armés qui se sont emparées du pouvoir de l’Etat a entraîné, entre autres, la fragilité et la désorganisation du pouvoir judiciaire avec comme corollaire l’impunité et le recours à la justice privée.

Sur le plan social, nous avons hérité de la dégradation de toutes les infrastructures sociales, notamment les écoles, les lycées, les établissements d’enseignement supérieur et les hôpitaux.

Aussi, les nombreuses années d’arriérés de salaires, de bourses, de pensions, de dettes intérieures et de coton ont entraîné la détérioration des termes de l’échange des fonctionnaires et paysans, condamnant ainsi le peuple centrafricain à vivre dans des conditions les plus inhumaines.

La cohésion sociale, le vivre ensemble et l’unité qui sont le socle de notre Nation ont été durement ébranlés, la crise ayant pris un relent de conflit communautaire.

L’Armée Nationale, symbole de notre souveraineté, était tombée en déconfiture et croupissait sous l’embargo décidé par le Conseil de Sécurité de l’ONU, laissant ainsi le peuple sans défense.

Le 30 mars 2016, le pays ne disposait d’aucun groupe de combat, d’aucun bataillon, d’aucune poudrière ni d’infrastructures de formation et d’encadrement de l’Armée.

Sur le plan sécuritaire, les groupes armés avaient transformé des régions entières du pays en des zones de non-droit et soumis des innocentes populations à des souffrances indicibles.

Les sièges des Cours et Tribunaux, les Brigades de Gendarmerie, des Douanes, des Eaux et Forêts, les Commissariats de Police et les bâtiments administratifs étaient tenus par des éléments des groupes armés.

Les Préfets et Sous-préfets, dépositaires de l’autorité de l’Etat ainsi que les fonctionnaires et agents de l’Etat ne pouvaient rejoindre leurs postes d’affectation. L’autorité de l’Etat était donc bafouée.

Ni le Forum de Bangui de mai 2015 ni les gouvernements successifs de Transition n’ont pu réduire la capacité de nuisance des groupes armés qui ont, en revanche, continué à étendre leurs influencer sur le territoire et constitué une enclave au cœur de la capitale, au PK5, au Camp BEAL et au PK11.

La jeunesse, fer de lance du pays, était déboussolée et avait perdu tout espoir et confiance en ses dirigeants qui n’arrivaient plus à lui offrir des perspectives meilleures et un avenir radieux. Le chômage des jeunes avait atteint son paroxysme.

Pour ce faire, il est certain que le président Faustin Archange Touadéra et selon le sondage du service secret américain CIA qui donne la chance au champion du MCU de continuer ce qu’il a si bien commencé pour l’amour de sa patrie. Le pays qui était l’ombre de lui-même, progressivement revêt les couleurs d’une marche vers sa prospérité.

@Bienvenu ANDALLA, 

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