Centrafrique : La ville de Batangafo toujours prise en otage par les groupes armés

0

Bangui, le 02 mars 21

Depuis le déclenchement de la dernière crise militaro-politique avec la formation en 2012 de la coalition Séléka de Michel Djotodia et la naissance des mouvements Anti-Balaka  de François Bozizé en 2014, la République centrafricaine a sombré dans une spirale des violences qui banalisent la dignité humaine.  C’est dans ce contexte que la ville de Batangafo est tombée entre les mains de ces hommes sans foi ni loi.

L’insécurité encore l’insécurité et le peuple centrafricaine en général en soupe chaque jour comme lot de consolidation dans un pays conquis jadis par les patriotes entre les mains du colon français. La ville de Batangafo depuis 2013 est dans une situation indescriptible par les humanitaires : « Depuis plusieurs années, nous ne vivons que grâce à l’aide humanitaire qui n’est d’ailleurs pas suffisante. Nous sommes toujours dans les sites des déplacés malgré la présence de la Minusca. Nous sommes oubliés par le pouvoir central car, on n’est sevré de nos FAC et de nos FSI quand bien tout le monde sait que la force onusienne n’est pas dans ce pays pour faire la guerre contre les groupes armés. Nous sommes réduits au silence et privés de nos activités quotidiennes », a témoigné une source locale.

Le problème qui se pose dans ce contexte de ni paix et de ni guerre est l’avenir des enfants qui ne peuvent pas aller à l’école comme les autres enfants du pays puisque les enseignants affectés dans la zone ne peuvent pas sacrifier leur vie. Ce sont les maîtres recrutés sur place qui font tout le travail. Ce qui signifie que les jeunes de cette localité ont une éducation au rabais. Pourquoi ne seraient-ils pas un jour tentés de rejoindre les groupes armés comme solution à leur misère : « Nous avons la bonne volonté d’aller à l’école comme les autres enfants de Centrafrique. Malheureusement, on n’a pas d’enseignants qualifiés qui se soucient de notre avenir. Nos maitres sont  recrutés sur place sans aucune qualification, parfois sans diplôme de base. Dans ce contexte, certains parents ont refusé d’envoyer leurs enfants à l’école puisqu’ils disent que cela ne servira à rien lorsqu’ils auront des diplômes sans valeur », a lâché un jeune de Batangafo.

La ville de Batangafo située à 396 de Bangui, est l’une des villes où les populations ne vivent que de l’agriculture et de la chasse. Cependant, depuis l’incursion de ces hommes armés, ces paisibles populations ne peuvent plus vaquer à leurs occupations d’où l’insécurité alimentaire qui frappe cette localité : « Ceux qui tentent souvent sortir des sites des déplacés sont souvent victimes des actes de pillage, des braquages, et même des viols des jeunes filles et des femmes mariées dans les brousses d’où la psychose générale dans la localité », a témoigné un déplacé.

@Bienvenu ANDALLA, 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.