Centrafrique : La situation sécuritaire encore fragile dans certaines régions du pays

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Bangui, le 14 juil. 21

La République centrafricaine est dans une phase très inquiétante sur le plan sécuritaire au point où l’on se demande si on peut imaginer une RCA sans rébellion.

Cela va sans dire dans ce pays des grands paradoxes lorsqu’on regarde sans peur de le dire les agissements des groupes armés dans certaines régions du pays considérée comme leur chasse gardée. De  Batangafo à Bozoum, les Centrafricains reprennent les chemins de brousse en cette saison des pluies où les enfants et les femmes sont exposés à des maladies contagieuses du fait de leur vulnérabilité : « Ici à Batangafo, il est difficile de nos jours de vaquer librement aux travaux champêtres ou à la chasse à cause de la présence des éléments de la Coalition des Patriotes pour le Changement de François Bozizé. Ils multiplient des rackets et massacres certaines personnes qui s’opposent à leur présence. Pour preuve, une maison a été incendiée non loin de la ville alors que les habitants étaient encore au lit. Que sont-ils devenus après notre fuite ici à Bouar ? Ils ont érigé des barrières illégales juste pour gagner leur pain », a témoigné un déplacé de Batangafo.

Que se passe-t-il exactement dans ce pays ? Telle est la question que l’on se pose. On se souvient que lors de la prise du pouvoir par le président Touadéra en 2016, il a tendu sa main à toutes les populations et même à tous les groupes armés qui essaimaient dans le pays pour une prise de conscience collective afin de faire taire les armes et regarder dans une seule et même direction car, la patrie était menacée.

Cette main tendue a conduit les Centrafricains à se retrouver dans la capitale soudanaise en février 2016 pour un dialogue. Après des discussions houleuses, un document sera paraphé et finalement signé le 6 février 2016 à Bangui entre le gouvernement et les quatorze groupes armés au nom de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA) qui normalement devrait être une solution de sortie durable de crise puisque les garants et facilitateurs en faisaient un accord de dernière chance.

Le malheur des Centrafricains a débuté depuis le retour au pays de l’ancien président François Bozizé qui était considéré comme un homme de la paix alors qu’il y était revenu juste pour reconquérir son pouvoir perdu en mars 2013 par la coalition Séléka. Or, cet ancien homme d’Etat ne devrait pas s’en prendre au régime Touadéra, car, ce n’est pas lui qui a fait le coup d’Etat contre lui : « Nous ne savons pas ce que Bozizé veut contre le régime de Touadéra. C’est son fils en politique et il devrait du moins l’encourager à mener à bien la politique du développement du Centrafrique. Malheureusement, il est la punaise du pays. Il se dit patriote alors qu’il massacre ses concitoyens. Son patriotisme est-il une action de sang ? » S’interroge une source politique.

Depuis son entrée dans la brousse, le pays va droit à une crise alimentaire car, les paysans ne peuvent plus aller aux champs de peur d’être massacrés par les peuhls apatrides, les éleveurs ne peuvent plus paître leurs troupeaux de peur de se voir prendre le fruit de sa sueur. Tout cela ne donne pas de leçon au leader de la CPC. Et s’il parvenait à prendre le pouvoir c’est avec les cadavres qu’il pourrait diriger ce pays ?

@Bienvenu ANDALLA, 

 

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