Centrafrique : La politique de la main tendue du président Touadéra ne doit pas donner les ailes des anges aux groupes armés

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Bangui, le 09 décembre 21

Depuis sa prise de fonction en mars 2016 après une longue période de transition politique marquée par les violations systématiques des droits de l’homme, le président Touadéra a opté pour le dialogue avec ses compatriotes et même avec les groupes armés qui faisaient la pluie et le beau temps dans ce pays si cher au président fondateur Barthélémy Boganda.

La politique du président Touadéra est certes, salutaire, mais ne doit pas être une prime à l’impunité. Lorsque le pays allait frôler sa destruction, le peuple souverain a choisi comme commandant du bateau, le candidat Faustin Archange Touadéra, un mathématicien qui a fait ses preuves dans le monde universitaire et aussi dans le milieu politique comme Premier ministre.

Pour gagner la confiance de son peuple, le président Touadéra va opter pour le dialogue car, les ennemis du pays avaient imposé une guerre à connotation communautaire entre la coalition Séléka formée par les sujets musulmans et les groupes Anti-Balaka majoritairement des chrétiens. Les observateurs de la vie politique centrafricaine ne comprenaient pas comment une telle guerre pouvait déstabiliser le pays car, des décennies durant, les musulmans et chrétiens ont partagé un espace commun sans que l’on n’en parle de guerre communautaire.

Les mentalités évoluant, les Centrafricains avaient vite compris que c’était une simple distraction. Le mathématicien centrafricain ne pouvait trouver autre équation que celle d’une rencontre entre les Centrafricains du nord au sud et de l’est à l’ouest. La ville de Khartoum était ainsi celle qui devrait abriter ces assises. C’est ainsi qu’un document fut paraphé le 5 février et sera finalement signé dans la capitale centrafricaine, le 6 février 2019 sous le nom de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APP-RCA) entre le gouvernement et les quatorze groupes armés. Le but était d’acheter la paix à tout prix.

Malheureusement, les groupes armés sont restés dans leur posture de soumettre ce pays dans une situation de ni paix et de ni guerre malgré la bonne volonté du gouvernement de faire de la RCA, un lieu fraternelle où tout le monde peut trouver son compte.

Malgré l’échec de Khartoum avec la création de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) de François Bozizé avec le soutien du criminel Ali Darassa, le président Touadéra toujours dans sa même politique de tendre sa main à tous les mécontents, a opté pour un dialogue et un cessez-le-feu unilatéral.

Dans cette même allure, les groupes armés reviennent encore à charge pour écorcher cette bonne initiative ? Peut-on alors imaginer une République centrafricaine sans groupes armés ? Telle est la question que l’on se pose de nos jours après ces vagues de violations des droits de l’homme en province.

@Hervé BINAH, 

 

 

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