Centrafrique : La peur change de camp

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Bangui, le 10 aout 21

La politique de ratissage des groupes armés mise sur pied par le gouvernement après la tentative de putsch du 13 janvier par la Coalition des Patriotes pour le changement progressivement porte ses fruits escomptés pour le bonheur d’un peuple souverain.

Pour mémoire d’histoire, en 2015 lorsque le candidat indépendant Touadéra décide de se présenter à l’élection présidentielle pendant que le pays frôlait son génocide, il était conscient des enjeux de la stabilité de son pays d’entrer dans le concert des grandes nations démocratiques.

Cependant, le pays qui a connu une longue période de transition politique marquée par les pillages, les vols, les viols, les braquages, les incendies des maisons et des villages entiers, était occupé à 80% par les groupes armés sans foi. Son armée frappée par un embargo, ne pouvait pas défendre l’intégrité du territoire national.

Le mathématicien centrafricain dont le programme de société a pu séduire les électeurs allait dans les négociations avec les groupes armés en possession de faiblesse. Mais comme les équations ne manquent pas dans des cas pareils, l’homme fort de Bangui qui a pris le pouvoir par la volonté du peuple, devrait respecter son engagement vis-à-vis de ce peuple qui lui a fait confiance. Mais comment ?

La question était donc posée et critiques hâtives des opposants laissaient croire que l’enfant de Boy-Rabe ne pouvait pas faire sortir son pays de l’ornière tant les groupes armés étaient les maîtres du terrain sans contestation.

La négociation par le dialogue était donc l’unique piste de sortie de crise. Les néophytes des calculs mathématiciens ne comprenaient pas la thèse selon laquelle « Qui veut la paix, prépare la guerre ».

Ainsi, le mathématicien centrafricain va opter pour la restructuration de son armée et de ses FSI. L’EUTM engera, une réforme qui sera couronnée par les instructeurs russes. Avec l’aide des partenaires comme la Chine, les USA, la France, l’Union-européenne, la Banque Mondiale et autres, les FACA seront équipées malgré l’embargo.

Le chemin de Khartoum ne sera qu’une manière de rallonger le temps et permettre à ce que l’armée retrouve sa forme selon l’esprit de l’homme de Bérengo qui a créé l’armée nationale patriotique, indivisible. Mais comme le président Touadéra a toujours été un homme de dialogue, un document sera paraphé dans la capitale soudanaise et qui sera finalement signé le 6 février 2019 à Bangui sous la bénédiction de nos ancêtres au nom de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA) entre le gouvernement et les quatorze groupes armés.

Durant cette longue période, les groupes armés faisaient du chantage sur le régime de Bangui, au point où les revendications changeaient au jour le jour et sur plusieurs formats. Le gouvernement était toujours en position de faiblesse et devrait négocier à tout moment dans le but de protéger les populations civiles des griffes des criminels comme Ali Darassa, Sidiki, Alkhatim.

Mais comme le temps du régime est arrivé, le président Touadéra dans une diplomatie agissante, a tendu la main aux partenaires qui ont une expérience dans la lutte contre le terrorisme. Le choix de la Russie et du Rwanda était donc une solution salvifique.

Ayant maintenant les pieds sur terre, le régime de Bangui a engagé une guerre contre les groupes armés sur toute l’étendue du territoire national suite au putsch manqué par les rebelles de la CPC de François Bozizé. Et de nos jours, il n’y a plus des groupes armés en Centrafrique, on ne compte que des bandits de grand chemin qui sont dans les brousses comme des maquisards. La peur a donc finalement changé de camp.

@JLG,

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