Bangui, le 12 févr. 21
La crise centrafricaine, on se rappelle, a été au cœur de plusieurs médiations de résolution au niveau national et international. De l’ONU en passant par l’Union Africaine, l’Union Européenne, la CEEAC…la Conférence sur la région des Grands Lacs (CIRGEL) qui vient de tenir de tenir son sommet à Luanda en Angola, a mis également les pieds dans le plat pour tenter à sa manière d’apporter une solution qui, du point de vue de tous les centrafricains, c’est des fiascos.
Même si les participants de ce mini-sommet qui s’est tenu dans la capitale angolaise, le 29 janvier dernier, a d’abord « réitéré la validité des élections du 27 décembre » et affirmé qu’ils « ne permettront pas que des acteurs qui s’opposent aux résultats, prennent le pouvoir par la force », il y’a lieu de comprendre que le message était clair et martial. Et l’on n’a pas besoin de se triturer les méninges pour imaginer les noms des « acteurs qui s’opposent aux résultats » et nourrissent le projet de prendre « le pouvoir par la force ». Donc, il faut les combattre par la force comme voulu par les centrafricains.
Ces circonlocutions ne peuvent désigner que François Bozizé et ses amis de circonstance de la CPC (Coalition des patriotes pour le changement) qui sont en train d’être pourchassés jusqu’à leur dernier lieu de refuge. C’est effectivement ce que les FACA et leurs alliés se font en ce moment pour que toute l’étendue du territoire national soit nettoyée de ces bandits de grands chemins qui doivent se retrouver dans les cachots.
En effet, la feuille de route des mercenaires de la CPC est sans équivoque : chasser le président nouvellement réélu, Faustin Archange Touadéra, par les armes, prendre le pouvoir, asphyxier l’économie du pays et massacrer les centrafricains. Et la communauté internationale ne nous démentira pas qu’elle joue franc-jeu pour accompagner les autorités du pays dans le processus de la stabilité du pays. De ce fait, le putschiste devant l’Eternel et ses comparses de la CPC, se sont mis en toute conscience, dans le viseur de tous les centrafricains que leur place n’est pas dans la République, plutôt en prison afin de purger leurs peines contre la nation.
Dans quel pays où une crise ne profite pas à ceux qui se disent, émissaires, facilitateurs ou garants voire médiateurs ? On est fondé de croire que derrière les initiatives de la résolution de la récente crise provoquée par la CPC et la COD-20, se cache une volonté de remettre en selle, François Bozizé et tous ses complices qui sont dans la loupe de la justice en vue de leur capture dans les jours qui suivent.
Mais, d’une part cette communauté internationale a préféré garder l’arme au pied face aux défiances répétées de la bande de Bozizé. Pire, c’est dans ce contexte de l’offensive des FACA et leurs alliés contre les rebelles que cette communauté internationale se dégonfle comme un ballon de baudruche face aux provocations de la CPC.
Finalement, selon les informations qui nous parvenues de Moundou au Tchad, la rencontre des émissaires de la CEEAC n’a pas vu la présence de Bozizé, plutôt de son fils Jean Francis Bozizé, Abakar Sabone et l’un des leaders anti-balaka, Maxime Mokom qui a quitté le gouvernement pour se ranger derrière Bozizé dans la brousse. La honte !
Bien que l’objectif de ces discussions, à en croire la CEEAC, est d’examiner soigneusement les intentions de François Bozizé et de la rébellion pour tenter de résoudre la crise en cours en RCA, et préparer le prochain sommet de la sous-région prévu pour le 2 mars à Luanda, alors que l’urgence voulue par les centrafricains actuellement est l’arrestation de ces responsables de la CPC. A-t-on besoin aujourd’hui de sonder François Bozizé pour connaître ses intentions ? En effet, ce quidam n’a jamais fait mystère de ses intentions putschistes et criminelles.
Et toutes ses actions, propos et gestes depuis qu’il a été chassé du pouvoir par la Séléka et son retour de l’exil comme un cambrioleur, ont toujours été congruents avec ses intentions putschistes et criminelles. L’on peut donc dire que François Bozizé est cohérent. A contrario, c’est la CEEAC qui ne l’est pas. Et cette incohérence de la structure sous régionale, profite à François Bozizé.
En tout cas, l’on est fondé à croire que derrière ces tractations contre le régime de Bangui, se cache une volonté de remettre en selle, Bozizé sur la scène politique alors que le peuple centrafricain garde de lui des atrocités. L’on est d’autant plus enclin à croire à cette hypothèse que ces discussions se passent à un moment où les forces centrafricaines et leurs alliées russes et rwandais, viennent de reprendre aux mains des groupes armés à chaque jour, les localités des provinces.
@Bienvenu ANDALLA,