Bangui, le 01 aout 18
Ces derniers jours la ville de Kaga-Bandoro vit au rythme des hommes en armes des principales factions des ex-séléka du FPRC de Nourredine Adam, de l’UPC d’Ali Darrassa et du MPC d’Alkathim qui arrivent en masse à bord des véhicules 4X4. Mais pour quel but ces éléments séléka se regroupent-ils dans cette ville ? Et s’agitent-ils ?
Selon les témoignages de certains habitants de Kaga-Bandoro, ces éléments séléka sont lourdement armés et il est signalé la présence du mercenaire tchadien le pseudo général Arda qui était à la tête des premiers éléments de la coalition séléka qui étaient rentrés le 24 mars 2013 triomphalement à Bangui et se sont accaparés sans aucun combat du palais présidentiel mettant ainsi brutalement fin au régime de Bozizé.
Les mêmes sources font également mention de la présence à Kaga-Bandoro d’un autre mercenaire dénommé Issa Issaka et le patron de l’UPC Ali Darrassa qui faisaient partie des grands chefs militaires dans la marche sur Bangui des rebelles de la coalition séléka.
D’autres sources font état de ce qu’à la suite de leur retrouvaille de Kaga-Bandoro, ces factions séléka vont se déporter dans la ville de Sido frontalière avec le Tchad pour tenir une réunion qualifiée de « Grandes décisions ». Mais de quelles décisions s’agit-il ? Seule l’avenir nous dira davantage plus.
Contrairement à la précédente rencontre des factions séléka dans cette même ville de Kaga-Bandoro au mois d’avril dernier où l’objectif était de prendre une décision commune pour marcher sur Bangui, mais qui avait connu un échec à cause de la ferme opposition de certains leaders séléka à cette initiative de l’assoiffé du pouvoir Abdoulaye Hissen qui tient coûte que coûte retrouver les bureaux climatisés de Bangui comme en 2013, rien n’a filtré encore sur les motivations de ce nouveau regroupement.
L’on se demande où est passé les engagements des groupes armés notamment ces factions séléka au programme de Désarmement, Démobilisation Réinsertion et Rapatriement (DDRR) où leurs représentants siègent au Comité consultatif de suivi. Il y en est de même pour l’initiative de paix conduite par un panel des Facilitateurs de l’Union africaine qui avaient recueilli l’avis favorables de ces groupes armés pour leur participation au prochain dialogue inter centrafricain considéré comme ultime voie de sortie de crise.
Ce qu’il y’a lieu de dire c’est le fait de prendre très au sérieux les agitations de ces factions séléka qui se déplacent avec des véhicules et des hommes lourdement armés au vu et au su des éléments de la Minusca sans pour autant être inquiétés. Il est établi que ces gens ne sont aucunement inclinés dans une logique de paix car ils n’ont jamais respecté un seul engagement pris allant dans le sens de la paix.
Aussi le centrafricain lambda s’interroge pour savoir sur les réactions des autorités nationales et la Minusca face à cette nouvelle menace des factions séléka à travers cette présence massive dans la ville de Kaga-Bandoro.
Herman THEMONA,