Bangui, le 30 juil. 18
Quelques semaines après l’assassinat du vicaire général du Diocèse de Bambari, l’Abbé Firmin Gbagoua, la Minusca y a lancé un ballon d’essai, mais qui s’est avéré non concluant.
Au moins la Minusca est l’une de ses entités qui, toute honte bue, peut malgré tout, avoir le courage de s’infuser à la manière de l’opium dans la conscience collective histoire d’abroutir les victimes de ses impertinences. Mais, cette fois-ci, le modus operandi n’a pas fonctionné avec le clergé du diocèse de Bambari qui pleurent encore leurs deux confrères dans le sacerdoce Abbé Désiré Angbabata et l’Abbé Firmin Gbagoua.
Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU Parfait Onanga en déplacement à Bambari a demandé à rencontrer les prêtres. Malheureusement, la fin de non-recevoir a été sanglante.
Quelques soient les raisons évoquées par le clergé, la claque n’étonne pas. La Minusca joue au pyromane-pompier et, ce ne sont pas les hommes de Dieu qui doivent tourner autour du pot.
Les corrélations sont toutes simples. Si la Minusca qui avait décrété Bambari ville sans groupes armés n’avait pas simplement leurrer les centrafricains, la vie du vicaire général allait être épargnée.Qu’à cela ne tienne, la récurrente question de la complicité du contingent mauritanien que la Minusca traîne comme un boulet dans cette partie du pays plaide contre une quelconque reprise en mains de la situation en termes de popularité à Bambari.
C’est ancré dans l’imaginaire de la population de cette préfecture que le commandant de la Minusca locale a des affinités prouvées avec le patron nigérien de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC) Ali Daras. Et, toutes les demandes de la population tendant à exiger de la Minusca le retrait de ce contingent impartial ont buté au refus de Parfait Onanga.
Au bout du compte, ce sont ces deux causes jumelées qui expliquent le massacre des prêtres et de leurs paroissiens. Donc, en toute responsabilité, le clergé se doit de prendre position même si cela peut prendre la forme d’une malédiction. Alors, le message est passé.
Hervé BINAH,