Centrafrique : Deux bœufs des peuls tués mystiquement à Bossongo

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Bangui, le 12 juin 2020

Suite aux violents affrontements entre un groupe armé et les soldats centrafricains qui ont secoué la région de Bobangui tout récemment, les bergers peuls qui y faisaient paître leurs bétails se sont déplacés à la hâte pour se rendre au village Bossongo, situé à 45 kilomètres de Bangui.

A Bossongo, les bergers en quête d’herbes tendres pour paître leurs animaux  ont jeté ceux-ci dans des champs des cultivateurs autochtones. Ce qui a provoqué un malentendu entre ces derniers et les bergers peuls.

Déjà au début de la saison sèche qui vient de finir, les bergers peuls, de passage dans le village, se sont comportés comme des pyromanes en brûlant la forêt qui n’a pas épargné les champs. Leur retour dans la localité n’est pas du goût de tout le monde. Les paysans étant courroucés de voir leurs champs dévastés par les bœufs volontairement entraînés par les bergers, ne sont pas prêts d’accueillir leurs méchants hôtes.

Le mercredi dernier, chose étrange, les bergers peuls qui faisaient paître leurs troupeaux dans la brousse ont vu deux lutins s’approcher des bœufs et qui n’ont pas hésité à tuer deux par des procédés mystiques avant de disparaître sous leurs yeux. Pour ne pas faire de perte, ces bergers ont résolu de les dépecer pour les vendre aux habitants de la localité.

Après le bradage de la viande de ces deux animaux, victimes de ces lutins, les bergers ont si vite quitté le  village Bossongo de peur de perdre quelques bœufs de surcroît, car ces troupeaux représentent toute leur fortune.

Tout cela démontre une fois de plus que la cohabitation entre les bergers et les cultivateurs, ne marchera jamais. Ils sont condamnés à vivre séparément. Les cultivateurs de Bossongo, quant à eux, ont eu la sagesse d’utiliser les procédés mystiques pour chasser ces bergers peuls alors que dans le Nord du pays, c’est la violence qui est de mise.

Il vous souviendra que la semaine dernière, les bergers peuls en provenance du Tchad et du Niger qui voulaient se rendre à Damara pour paître leurs troupeaux via Kabo, Batangafo et Bouca ont fait escale à Batangafo où les bœufs sont allés dans les champs ont eu des altercations avec les agriculteurs qui se sont soldées par des prises d’otage de part et d’autre.

C’est toujours dans ce climat que les agriculteurs et éleveurs étrangers vivent pendant la saison sèche. Il ne manque pas d’année où l’on entend parler de ce conflit récurrent. Tout se passe comme si le gouvernement est insensible à ce problème. Les populations paysannes  sont fatiguées de demander  au gouvernement centrafricain de chercher une solution durable à cet éternel problème.

@Jacques Kossingou

 

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