Centrafrique/DDRR : petitement, les opérations font leur chemin de petit bonhomme

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Bangui, le 07 juillet 20

Hier c’était Paoua puis Bouar et ses environs, aujourd’hui c’est  Ndélé, puis ce seront Birao, Kaga-Bandoro,  probablement Bria, Bambari et les autres recoins du pays où nécessité oblige. Voilà que le DDRR est en train de faire son chemin même si les improductifs commentaires fusent encore malgré tout.

La journée du lundi, 22 juin 2020, journée de démarrage des opérations de désarmement à Ndélé, a connu la remise volontaire des armes de seulement 40 ex-combattants sur les presque 600 qui devront être désarmés. Au jour d’aujourd’hui, ce sont plus de 300 élément qui ont remis leurs armes. C’est que les choses sont en marche.

Ce désarment prévu fort longtemps intervient après que la ville de Ndélé ait connu ces derniers temps des affrontements fratricides entre les ethnies Rounga et Gola qui ont fait plusieurs victimes civiles dont des enfants. Selon le Capitaine des Faca, Guy-Gilbert NGOYO qui supervise les opérations, tout se passe dans une quiétude totale parce que les 579 éléments du Front Pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC) d’Abdoulaye Issène et de Noureddine Adam qui doivent être désarmés, y sont déjà préparés par leurs responsables ce qui rend l’opération assez aisée. Ce responsable d’ajouter qu’après leur désarmement, les ex combattants ont 3 options : soit retourner à la vie civile avec l’appui qu’ils auront reçu pour mener diverses activités génératrices de revenu; soit être incorporés dans les Faca pour ceux qui en expriment le souhait et qui répondent aux critères de sélection, ou faire partie des USMS quand ils le veulent et répondent également aux critères de sélection.

Abdoulaye Issène, un des responsables du mouvement se réjouit qu’enfin, ses éléments soient désarmés pour que la paix revienne définitivement dans la région de Bamingui-Bangoran dont les populations ont beaucoup souffert des exactions de certaines brebis galeuses d’entre les hommes en  arme. Ces éléments, ajoute-t-il, ont longtemps attendu ce moment qui tardait à venir. Après la pluie, c’est le beau temps, ainsi pour dire qu’après la guerre, c’est la paix, a dit Abdoulaye Issène pour conclure.

Au-delà du simple fait que le désarmement dans le Bamingui-Bangoran n’est qu’une suite normale d’opérations déjà prévues et qui doivent être mises en œuvre, il convient d’admettre que c’est l’ardent vœu des populations de ces régions infectées par les hommes armés de les voir être dépouillés des armes qui font leur force pour qu’ils cessent de les terroriser, les piller, les violer et de bafouer leurs droits humains.

Hormis les populations des régions où le désarmement s’est déjà déroulé, celles des autres régions qui n’ont pas encore connu cette opération attendent impatiemment de voir les hommes armés de leurs contrées être désarmés également. Cette attente, aussi longue, est devenue une source à la fois d’inquiétude et d’incertitude dans la mesure où les seigneurs de guerre qui sont à la tête des hommes armés de leurs régions tels qu’Ali Darassa et Alkatim, sont des gens imprévisibles capables de changer d’avis à tout bout de chemin, ce qui n’est pas de nature à faciliter leur pleine collaboration pour la réussite de cette opération lorsqu’il s’agira des territoires qu’ils occupent.

Tant bien même que le DDRR est devenu une opération avec du plomb dans l’aile, il est en train de faire son chemin comme un marigot qui coule lentement, tranquillement mais avec l’assurance de déboucher dans une rivière dont il sera un précieux affluant.

@John Kpogbotchi

 

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