Bangui, le 21 octobre 20
En politique, chaque acte que l’on pose doit toujours passer au tribunal de la raison et de la conscience humaine. En Centrafrique, les assoiffés du pouvoir oublient souvent cet aspect des choses qui finissent par leur plonger dans l’océan de l’humiliation. La visite du président Bozizé vendredi dernier au km5 n’est qu’une illustration et une leçon pour une classe politique imprudente.
Selon une source digne de foi, la présence de François Bozizé au km5 de Bangui n’est plus en odeur de sainteté tant ces compatriotes ont toujours à cœurs, les sanglants événements de la dernière crise militaro-politique où la communauté musulmane a subi les atrocités des Anti-balaka : « Bozizé en venant dans notre secteur et en osant mettre ses pieds dans notre mosquée fait preuve de la monstruosité sans pareil. Lorsque ce dernier finance les Anti-Balaka pour nous massacrer, il oublie que cette pensée reste encore ancrée dans nos consciences. Qui de nous peut oublier ce que les Anti-Balaka ont fait dans ce pays avec la destruction de nos mosquées qui n’avaient rien à faire dans la crise. Comment comprendre que nous avons perdu tous nos bétails et que le père géniteur revienne sur ses traces prier avec nous un jour sacré comme celui de vendredi qui est pour les musulmans, un jour d’adoration ? Nous ne voulons plus de lui et ses moqueries » a affirmé une source de cette localité.
Pour ces Centrafricains qui résident dans cette localité, le président Fraçois Bozizé durant tout son règne n’a jamais pensé du bien à cet enclave musulmane qu’il a toujours traité des terroristes et des bandits de grand chemin : « Nous sommes tous conscients de toutes les insultes du président Bozizé à notre égard et que jamais, nous n’oublierons cette humiliation et ce dénigrement de toute la communauté. Etre musulman, ce n’est pas une insulte. C’est une conviction ! Tous les musulmans ne sont pas des terroristes comme tous les chrétiens ne sont pas des criminels. La crise centrafricaine n’avait rien de religion. Mais Bozizé ne pense que du mal à notre égard. Et d’ailleurs, celui-là qui nous taxe de terroriste et plus que nous. En formant et finançant les Anti-Balaka c’était dans le sens de faire émerger le terrorisme en Centrafrique. C’est lui, le vrai terroriste centrafricain et non nous » a ajouté une autre source du km5.
Le problème des Centrafricains et surtout de certains politiques, c’est qu’ils ont une courte mémoire après la gestion du pouvoir. Si les accusations portées contre un ancien chef d’Etat comme François Bozizé s’avéraient fondées, cela signifierait alors que les politiques centrafricains n’œuvrent pas pour le bien-être des populations mais pour leurs intérêts égoïstes qui ne profitent jamais aux populations. Et comme l’histoire nous rattrape toujours, l’homme fort et tombeur de Patassé, continue de payer progressivement mais honteusement ces crimes et ses erreurs politiques. Une leçon pour les autres qui refusent de travailler sur les traces du président Barthélémy Boganda dans la paix et la cohésion nationale.
@Bienvenu ANDALLA,
