Centrafrique /Assemblée Nationale : Les députés exigent la libération des 3 FSI détenus dans l’Ouham-Pendé par les 3R d’Abass Sidiki avant la tenue des prochaines élections

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Bangui, le 03 octobre 20

Du ridicule en ridicule, le format de la gestion de la crise militaro-politique en République Centrafricaine est une pullule remise aux pauvres populations pour anesthésier leur conscience. Mais dans leur rôle d’élus de la nation qui doivent rendre compte à la population, les députés réunis à l’Assemblée extraordinaire ont tous comme un seul homme, interpellé le gouvernement et la Minusca, pour la libération pure, simple et sans condition des 3 FSI détenus par le groupe 3R d’Abass Sidiki  dans l’Ouham-Pendé, avant la tenue des prochaines élections.

La première surprise à laquelle nul ne peut échapper, est celle provoquée par la profondeur de la crise, la violence qu’elle déploie et l’anomie qu’elle produit. Certes, on peut dire que l’Etat centrafricain ne s’était pas construit sur un corps social pacifié : de l’économie des Zariba esclavagistes aux migrations forcées induites par la colonisation, l’autorité de l’Etat en RCA n’a pas acquis un caractère routinier sans l’usage, massif de la coercition. La force plus que l’hégémonie a caractérisé la construction étatique. Les dérèglements de l’Etat colonial et le rôle que jouaient ces cadres autochtones sont connus aujourd’hui et cette période autant que les moments autoritaires postcoloniaux pèse encore sur la définition sociale des rapports du pouvoir qu’il soit celui du gouvernement ou celui des gens en armes. Ces représentations de l’arbitraires et de la brutalité propres à l’autorité d’ailleurs cheminent souvent entre deux mondes  pour une bonne partie de la population centrafricaine : le monde invisible qui fournira aux véritables anti-Balaka, les schèmes de la révolte et le courage guerrier et celui dans lequel, nous sommes et vivons où la violence du quotidien s’est réinvestie dans les inégalités du statut et d’accès au bien public.

On se souvient en 2019, lorsque les Centrafricains furent embarqués dans un avion pour une scène théâtrale en direction de Khartoum dans le but de négocier l’achat de la paix dans un pays soumis à des violences aux corollaires communautaires, un document sera paraphé et signé à Bangui, le 06 février 2019 entre le gouvernement et les quatorze groupes armés qui essaimaient officiellement dans ce pays et appelé aujourd’hui Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine ou « Accord de dernière chance » comme aiment le dire les Garants et Facilitateurs.

Pour le commun des Centrafricains, un Accord politique est un engagement pris devant Dieu et devant les hommes qu’il faut respecter si on se respecte. Malheureusement, ces hommes à la moralité douteuse manquent du sens du respect de la parole, voilà pourquoi, ils écorchent ce document plein de promesses pour le peuple centrafricain. Ce dernier temps, Abass Sidiki et ses hommes se sont réveillés de leur sommeil pour défier l’autorité de l’Etat et prouver au grand jour, l’incapacité de la Minusca de protéger les populations civiles selon le robuste mandat confié à cette force mieux équipée et mieux payée. Chose qui suscite au sein  des populations censées des réactions et des réflexions : « On ne peut pas comprendre pourquoi, la force onusienne qui a eu le mandat de protéger les populations civiles se livrent encore à des  négociations et des accusations stériles face aux agissements des 3R. Voilà plusieurs jours que ces 3 éléments des FSI sont dans les mailles des hommes de 3R et les familles toujours abandonnées à leur triste sort alors qu’une action hitlérienne contre les bases de ces criminels aurait déjà été lancée si on veut sauver les populations centrafricaines », a affirmé une source locale de l’Ouham-Pendé.

La prise en otage des hommes en tenue est un crime grave qui intéresse, le Cour pénale internationale. Malheureusement, elle tarde à engager des actions judiciaires contre ces criminels de grand chemin. On se souvient que la recherche de la paix  dans ce pays a conduit à la tenue de nombreux foras à l’issu desquels, des accords ont été signés. De Brazzaville à Bangui, plusieurs foras ont été organisés en vue de mettre un terme aux souffrances du peuple centrafricain. Si aujourd’hui, des rebelles qui ne sont d’ailleurs pas de nationalité centrafricaine se livrent pour défier l’autorité de l’Etat dont l’élection traduit la volonté et l’expression du peuple, il faut se poser des questions sur leurs intentions cachées à quelques jours seulement des élections couplées car, tout Centrafricain digne de ce nom n’aspire qu’à la paix et la libre circulation : « Nous espérons que le mot d’ordre lancé par les élus de la nation par le canal du président de l’Assemblée Nationale, deuxième institution républicaine, portera des fruits et que le gouvernement et son partenaire la Minusca vont se ressaisir pour trouver des solutions pour la libération de ces FSI avant la tenue des élections comme l’a signifié le Président de l’Assemblée Nationale H. Laurent Ngon Baba », a affirmé un élu de la nation.

@Herman THEMONA, 

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