Bangui, le 13 janv. 18
Dimanche dernier, les autorités équato-guinéennes dénonçaient un projet déjoué de coup d’Etat contre leur Etat – un putsch piloté par Mahamat Kodo Bani cité entre autres comme un « mercenaire centrafricain » recruté par la séléka. Il y a véritablement problème ! Problème parce que parler de « mercenaire centrafricain » tendrait à classer le pays de Barthelemy Boganda – pays de ‘’Zo kwé zo’’ sur la liste noire de l’histoire du monde. Et pourtant, c’est l’œuvre inique de la séléka qui a eu à massacrer tout un paisible peuple et a eu à créer une pseudo-crise intercommunautaire mettant ainsi à mal la cohésion entre Chrétiens et Musulmans. Maintenant, ses mercenaires portent le nom des Centrafricains…
A la faveur de la clairvoyance des forces de sécurité camerounaises, des mercenaires de plusieurs nationalités devant perpétrer un coup d’Etat au pays d’Obiang Nguema Mbasogo, ont été arrêtés vendredi dernier à la frontière entre le Cameroun et la Guinée Equatorial. Dieu-merci, l’on parle aujourd’hui, au passé, d’un projet « déjoué » de putsch. Il est clair que les autorités équato-guinéennes, autour de leur Chef de l’Etat seraient en train de tout mettre en œuvre pour élucider les circonstances, les tenants et les aboutissements, ainsi que les auteurs de ce coup de force avorté. D’ailleurs, ce mardi 9 janvier, le Président Obiang devrait se rendre sur-place au Cameroun pour s’enquérir des faits.
Cependant, il y a problème en ce qui concerne le nom de la République centrafricaine cité comme étant l’un des pays fournisseurs de « mercenaires » pour la cause d’un tel dessein. Evidemment, Mahamat Kodo Bani identifié comme étant le « cerveau » de cette entreprise, est présenté en tant que ressortissant centrafricain. « C’est au Cameroun qu’une quarantaine de mercenaires tchadiens, camerounais, centrafricains et équato-guinéens ont été arrêtés alors qu’ils auraient été en train de fomenter ce coup. Leur commandant sur place serait Mahamat Kodo Bani, un ancien général tchadien », c’est en ces termes que beaucoup de médias ont relaté l’information sur ce projet de putsch contre la Guinée Equatoriale.
Voilà les premières conséquences à long termes de la barbarie de la Séléka, au moment où le peuple centrafricain bat encore de l’aile pour colmater les brèches et tenter de réparer ce qui est réparable suite au passage de la Séléka. L’image de la République centrafricaine s’est vue ainsi ternie par la présence des étrangers qui portent indument le nom des Centrafricains dans les rangs des mercenaires. Pire encore, ce projet de coup d’Etat vise un pays ami, la Guinée Equatoriale de Obiang Nguema dont la contribution pour la résolution de la crise en RCA n’est pas à démontrer.
C’est d’ailleurs pour ce dernier aspect que le Premier ministre, Simplice Mathieu a du intervenir, lundi dernier sur les ondes de la radio nationale pour non seulement condamner un tel acte commis sous les cinq couleurs du drapeau centrafricain, mais et surtout d’exprimer tout le soutien du gouvernement et du peuple centrafricains aux autorités et au peuple guinéens.
En effet, point n’est besoin de rappeler que la Séléka reste le mal jamais connu de la RCA. Outre les centaines des milliers de Centrafricains tués et qui continuent d’être tués dans cette crise créée par la Séléka, comme en est encore le cas à Kémbé et Paoua, il faut regretter que la société centrafricaine ait été sérieusement brisée. Le fossé intercommunautaire ainsi créé par cette crise entre Chrétiens et Musulmans reste un dommage dont la réparation coûtera certes autant de générations, surtout avec l’alimentation continuelle de l’esprit de partition.
Cela va sans compter que le pays est considéré par certaines institutions internationales et certains pays comme un « pays dangereux » où humanitaires et personnels des Nations unies y laissent des plumes. La naissance des Anti-balaka – mouvement de résistance populaire à la Séléka, au départ, a fini par écorner les Centrafricains traités de tous les noms aujourd’hui. L’Unité et la Dignité de ce peuple se sont volatilisées laissant place au conflit intercommunautaire et à l’humiliation à travers la vie sur les sites de fortune appelés communément « ledger ».
Bref, c’est malheureusement à ce tableau sombre qu’il faut ajouter l’acte posé par le tchadien Mahamat Kodo Bani au nom des Centrafricains et qui va certes ternir encore plus l’image de la République centrafricaine ailleurs. Alors que le peuple centrafricain a toujours été un peuple non violent – moins encore un peuple prêt au mercenariat. Regrettable que cela puisse paraître…
Herman THEMONA
Le Potentiel Centrafricain,
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