Bangui, le 10 septembre 18
Selon les déclarations faites aux Elus de la nation lors d’une rencontre le jeudi dernier à l’Assemblée nationale, M. Valery Zakarov, Conseiller militaire du Président de la république Faustin Archange TOUADERA a indiqué que dans les douze (12) mois à venir, il faudrait que les Forces Armées centrafricaines (FACA) soient déployées sur l’ensemble du territoire et que le processus du Désarmement démobilisation Réinsertion et Rapatriement (DDRR) soit effectivement mis en œuvre afin que le pays retrouve définitivement la paix.
Ceci étant l’on a raison de penser qu’au-delà de ce délai, les groupes armés qui défient l’autorité de l’Etat et annihilent les efforts de la communauté internationale, tuent, pillent, violent, incendient des villages entiers, sèment la terreur, la panique et la désolation auront le choix difficile car ils seront responsables de leurs actes.
Puisque, dit-on, entre deux maux il faut choisir le moindre, ils se verront obligés de choisir entre la peste et le choléra ; le furoncle et l’abcès ; la migraine et la carie dentaire bref, la vie ou la mort ; l’exil forcé et la prison centrale de Ngaragba autrement dit la réclusion criminelle à perpétuité en attendant une éventuelle et très improbable grâce présidentielle.
Douze mois ? Cela peut paraitre encore lointain au regard de l’impatience de tout un peuple martyrisé à tout – va cinq ans durant. Néanmoins, l’essentiel est que Khartoum soit un déclic, que le compte à rebours commence au moins et que le glas du règne des bourreaux sonne enfin.
D’ailleurs, c’est ce qui a fait défaut à ce jour. Des annonces similaires faites par la Minusca n’ont été que bluff et faux espoirs. En réalité, la force onusienne n’a nullement vocation à mettre fin à la crise centrafricaine moins encore à prendre des mesures énergiques ne-fut-ce qu’à titre dissuasif.
L’annonce de la Russie a, de ce fait, le mérite d’être le bol d’air, le courant messianique tant attendu.
La corrélation entre l’annonce et l’approche russe convainc par sa cohérence stratégique, car la carotte devrait nécessairement précéder le bâton afin de tenir hors de soupçon les salves du projet de salut politique retrouvé porté par le pays de Poutine probablement indigné la déliquescence programmée d’un petit Etat du cœur de l’Afrique qui n’a rien fait pour mériter un complot internationale ourdi et dévastateur.
Peu importe si le concours de la Russie vaut des ressources du sous-sol. Mieux vaut un ami qui aide à pousser la barque avant d’embarquer lui-aussi qu’un corsaire qui pirate le navire et tient l’équipage en otage. Rien de tabou dans la présence russe en Centrafrique qui s’inscrit dans le cadre d’un rapport normal d’Etat à Etat et qui se veut gagnant-gagnant.
La fédération de Russie à des ambitions économiques en RCA, ce qui n’est pas un drame. Mais, à la différence de bien des illuminés de la planète, elle n’est pas là pour presser le citron ni maintenir dans l’arriération le peuple afin de l’exploiter, mais elle est là avant tout pour entretenir la vache avant de tirer le lait.
Et, quand les ressources naturelles de la RCA ont fait l’objet d’exploitation outrancière depuis la période coloniale à ce jour sans réelle contrepartie en termes de volonté d’aider au développement du pays, on peut conclure que n’importe quelle nouvelle expérience à tenter vaut la chandelle.
Et, pour cela, le peuple et ses dirigeants n’ont pas de leçon de coopération à recevoir des canards boiteux. Les temps ont évolué et le peuple est mature. Le temps de savoir, les néo-impérialistes impénitents se retrouveront en très mauvaise posture sur la scène internationale.
Herman THEMONA,