RCA dans l’œil du cyclone : les groupes armés s’acharnent sur les ressources naturelles du pays

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Bangui, le 30 août 2020

Il est vrai que pour payer la paix des populations centrafricaines, l’Etat dans sa mission régalienne de garant des vies des citoyens, était contraint de signer le 06 février 2019 un Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation entre le gouvernement et quatorze groupes armés. Malgré les points divergeant sur la signature du document, il n’est nulle part mentionné une quelconque amnistie de ces criminels de grand chemin. Malheureusement, la victoire à la Pyrrhus acquise depuis Khartoum via la capitale éthiopienne, leur donne les ailes des anges pour voler plus haut que la loi. Et pour cause ?

Depuis 2003, la République centrafricaine a vécu une grave crise humanitaire non loin d’atteindre les limites du génocide rwandais. Cette crise a affecté plus de 2.5 millions de personnes civiles. Celle-ci, provoquée par le conflit armé depuis la formation de la coalition séléka dans la partie septentrionale, a conduit à une détérioration de la situation sécuritaire, à la paupérisation et à une surexploitation des personnes vulnérables en particulier des femmes et des enfants, aux violences et abus sexuels, aux mutilations et enrôlement des mineurs dans leurs rangs. Plus de 400.000 personnes se sont déplacées à l’intérieur du pays lorsqu’environ 700.000 personnes se sont réfugiées dans les pays voisins pour protéger leurs vies en attendant la cohabitation pacifique et la stabilité sociopolitique du pays.

Nul n’ignore de nos jours que, le cycle infernal de violences que la Centrafrique a traversé depuis presque 8 années, l’a ruinée sur tous les plans et a même mis en péril la cohésion sociale qui a toujours existé entre la communauté chrétienne et la communauté musulmane. Si bien qu’à un certain moment de la crise, on nous faisait croire qu’il était question d’un conflit interconfessionnel ce qui a été démenti par les différents chefs religieux qui, à défaut de la reconnaître, n’ont ménagé aucun effort pour faire comprendre à l’opinion nationale et internationale que la crise qui frappe ce pays, était loin d’être une crise interconfessionnelle.

Mais il faut reconnaître qu’en réalité, la crise a failli prendre cette tournure, en ce sens que, les deux communautés ne pouvaient plus cohabiter ensemble. Chacun restait de son côté de peur de faire l’objet d’éventuelles attaques et représailles qui pourraient surgir de tout côté. Cela avait compromis la cohésion sociale. Les sujets musulmans ne pouvaient plus quitter leur enclave du km5 de Bangui et vice-versa si bien qu’on se demandait à un certain moment si la cohésion sociale qui existait jadis dans ce pays entre les chrétiens et musulmans pouvait encore retrouver sa noblesse ou encore être rétablie. Malgré la médiation internationale ou encore humaine, la situation n’avait pas changé et les corps sans vie se comptaient par millier et par jour dans l’arrière-pays et même dans la capitale Bangui. Il a fallu attendre l’arrivée du Pape François en RCA pour que les Centrafricains puissent prendre conscience des enjeux de la paix, gage de tout développement durable et efficace. Le Souverain Pontife  a pu insuffler dans les cœurs des Centrafricains, les messages de paix et du vivre ensemble. Dès lors, tous les Centrafricains vibraient au rythme de l’acceptation des autres contrairement à ce que les mercenaires étrangers assoiffés du sang des Centrafricains commettaient sur le terrain.

Malgré tout, les Centrafricains ne pouvaient pas continuer de rester les bras croisés en voir le pays aller droit à sa propre destruction. Les jalons ont été posés depuis le Forum de Bangui. Selon le texte, il faut d’abord passer par le processus du DDRR et la reconstruction de l’armée nationale. Car, on s’était rendu compte que l’armée n’était plus républicaine, en ce sens qu’elle était mise au service d’un seul individu. L’armée centrafricaine doit donc avoir un nouvel visage dans la mesure où n’aimerions pas à ce que ceux dont la moralité douteuse ou qui sont impliqués dans les actes de tueries, exécutaient sommairement dans un passé récent puissent en faire partie.

Comme des bœufs que l’on mène à l’abattoir, il nous souvient que les Centrafricains furent transportés dans l’avion en direction de Khartoum via Addis-Abeba, pour sceller la victoire à la Pyrrhus des groupes armés sur les paisibles populations centrafricaines afin d’acheter la paix à tous les prix même au prix de leur dignité. Les leaders de ces groupes armés sont promus au sein des Institutions républicaines. Le président Touadéra en sa qualité de diacre de l’église, voulait voir son peuple vivre la paix promise par Jésus-Christ.

Malgré sa main tendue, les groupes armés veulent tordre cette main de paix et du patriotisme pour laisser la place à des revendications qui ne bénéficient pas au peuple centrafricain. Depuis la signature du document, les Centrafricains vivent toujours dans l’insécurité comme lot de consolation si bien que les paysans ne peuvent plus vaquer librement à leurs occupations quotidiennes de peur d’être pris pour cibles par les groupes armés qui sont un peu partout dans le pays. Cette insécurité n’est pas restée sans conséquences néfastes sur les autres secteurs. Nous citons entre autres, l’économie, l’éducation, la santé… Le bilan de cette insécurité est lourd avec les attaques ciblées de part et d’autres comme ce qui se passe avec la destruction avec des armes lourdes, de la base des USMS située au pk3 à Bouar par les hommes de Sidiki qui, dès l’annonce de retrait ce mouvement de l’Accord, il s’est très tôt lancé dans sa politique de destruction des vies humaines.

En effet, à l’allure où vont les choses, il y a lieu d’affirmer que les groupes armés ont l’intention de distraire la communauté nationale et internationale afin de mieux exploiter les ressources naturelles du pays et perturber le processus électoral déjà enclenché par l’Autorité Nationale des Elections  (ANE). Il faut donc une mesure hitlérienne comme fut le cas avec le terroriste hors classe Ben Laden pour pacifier le pays avant les élections.

@Herman THEMONA, 

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