Centrafrique : Ultimatum décisif et de dernière énergie pour la levée de l’embargo sur les FACA

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Bangui, le 29 janvier 19

A l’allure où vont les choses actuellement, la communauté internationale qui déjà, est complice de la souffrance du peuple centrafricain, continue de montrer clairement son visage qu’elle demeure bel et bien son éternel ennemi. A trois jours de la prise de décision finale du Conseil de sécurité sur la question de l’embargo sur les FACA, la population centrafricaine toute entière s’est mobilisée face à ce qu’elle qualifie de trahison, du crime et la tyrannie contre ses intérêts.

Bien annoncée à travers des alertes lancées par les organisations de la société civile voire les médias centrafricains, une grande marche de protestation contre l’attitude ubuesque de la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité de l’ONU s’est tenue le lundi 28 janvier 2019 à Bangui. L’ensemble de la population centrafricaine s’est levée ce jour, sans prendre un petit pot de café pour dire non, non et non au Conseil de sécurité qui, pour sauver son honneur, doit prendre la bonne décision d’ici le 31 janvier.

A Bangui, les populations sont sorties du quatre coins. Les habitants du huit arrondissements de la capitale étaient sortis massivement, banderoles à la main, pancartes brandis et des papiers sur lesquels on peut lire : « Non ! Au maintien de l’embargo sur les FACA » ; « le peuple centrafricain exige la levée totale de l’embargo sur son Armée » ; ou encore « Trop c’est trop ! Le peuple centrafricain veut aspirer à la paix, la vraie paix pour son développement ». Voilà en ces termes que la population centrafricaine s’est exacerbée contre le Conseil de sécurité de l’ONU qui se fie toujours au rapport erroné du comité de sanction, justifiant pour leurs intérêts c     achés le maintien de l’embargo sur les FACA alors qu’en réalité, les choses sont différentes sur le terrain. Diantre ! Quelle pure imagination de la part du comité de sanction qui manigance avec les agents de la Minusca ?

Avec comme point de chute au Rond-point des martyrs juste à l’entrée du Stade 20.000 places, cette marche de protestation a sa raison d’être. Tous les leaders de la société civile de toute couche sociale étaient bien là. Les travailleurs, les commerçants, les élèves et étudiants, les chômeurs et bien évidemment les compatriotes musulmans du km5 y étaient de la partie, dans le seul objectif est celui de réclamer la levée totale de l’embargo sur les FACA.

« Nous sommes décidés et le moment est venu pour passer à la vitesse supérieure. Le peuple a trop souffert. Nos enfants n’arrivent pas toujours à suivre leurs études sur toute l’étendue du territoire national. On continue de tuer par-ci et là. Les femmes violées, les villages incendiés et nous sommes limités dans nos occupations faute de la présence des FACA sur le terrain. Ils sont recyclés à travers de programmes établis avec l’Union européenne voire la Russie. Mais comment ne pas les doter en arme en vue de leur redéploiement sur l’ensemble du territoire là où les criminels font leurs lois ? », S’insurge ainsi  une femme qui a pris part à la marche avec son bébé dans le dos.

Pour un leader de l’organisation des jeunes : « le Conseil de sécurité de l’ONU ne peut pas continuer dans ce sens. Les autorités légitimes du pays sont là et ont besoin de leurs forces armées pour accomplir la mission qui leur a été confiée, celle de protéger la population, de sécuriser le pays et lancer le programme du développement. Mais pourquoi imposer injustement cet embargo sur les FACA. L’heure est arrivée pour que cela soit levé définitivement. Le peuple attend de pied ferme et d’ici le 31 janvier si nous entendons parler d’une autre chose, les choses seront graves à Bangui et dans tout le pays ».

Il faut souligner que lors de cette grande marche, ils étaient nombreux à se succéder sur le podium pour lancer un mot d’ordre. Pas question du maintien de l’embargo et l’heure est arrivée pour en finir avec complicité contre le peuple centrafricain. Le premier ministre Simplice Mathieu Sarandji invité à réceptionné le mémorandum adressé au Conseil de sécurité de l’ONU et au Comité de sanction, s’est prononcé également sur la question, en exprimant ses sentiments de désolation face à la communauté internationale. Le PM Sarandji a indiqué clairement qu’il va renvoyer le mémorandum aux concernés, ceux qui doivent absolument faire la volonté du peuple centrafricain en levant cet embargo dès que possible.

Le moins que l’on puisse dire, le virage est à 180 degré et  le Conseil de sécurité ne peut se comporter en opposition à la volonté d’un peuple souverain. L’embargo sur les FACA doit être levé sans formalité en vue du retour définitif de la paix en Centrafrique et surtout, de donner la large attitude aux autorités centrafricaines de réussir en beauté la feuille de route qui leur ait été confiée.

Herman THEMONA, 

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