Centrafrique : Trois signes avant-coureurs de l’effritement de la solidarité inter factions Séléka

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Bangui, le 26 juin 18

A priori, les différentes factions constitutives de la Séléka semblent être soudées, loin s’en faut. C’est peut-être l’arbre qui cache la forêt.

Souvent, il arrive que des ennemis jurés décident promptement de faire la paix face à un intérêt commun à défendre ou à un ennemi commun à combattre.  Mais, une fois le but commun atteint ou en cas d’échec du projet commun, les causent qui les divisent remontent à la surface. C’est sans doute le cas de la communauté musulmane de Centrafrique plus que jamais divisée, mais qui a artificiellement racolé les morceaux au moyen de la conquête du pouvoir par la Séléka en 2013.

C’est connu qu’il existe un fossé entre islamisés en ceux qui se réclament idéologiquement de cette religion comme étant « musulman de souche » même si cette catégorie n’existe pas. Les arabes tchadiens sont à la base de cet apartheid.

En plus, dans le nord, l’histoire de ce peuple est de tout temps rythmée par des rivalités entre Goula, Rounga, Kara, Youlou….

A cela s’ajoute les réalités du km5 véritable panier à crabes où les résidents ostracisent les musulmans ayant fui la violence dans les autres arrondissements pour  trouver refuge dans le 3ème arrondissement ; où pacifistes s’opposent aux extrémistes ; où musulmans binationaux s’opposent aux nationaux etc…

Pour ces divisions en 2015, une ONG de défense des intérêts des musulmans à travers le monde et basée à Vienne a fait venir en Autriche des centaines de leaders musulmans centrafricains pour en débattre. Donc, le semblant de solidarité observée autour des visées anarchiques ces dernières années n’aura été qu’un mariage factice susceptible de voler en éclat à la première secousse. Evidemment, il en a trois, coup sur coup dns la semaine dernière.

La première secousse vient du km5 avec l’assassinat de la femme soldat des Forces armées centrafricaines (FACA) Aradio Idriss sauvagement violée puis abattue de deux balles par les éléments du chef milicien Apo. La victime est de l’ethnie Goula. Malgré l’intervention du général Arda Akouma depuis Bria, les bourreaux de la pauvre femme ne lui ont donné aucune chance de survivre. Les Goula promettent de se venger.

Ensuite, le deuxième signe vient de Kaga-Bandoro. La tension monte entre Abdoulaye Hissen du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC) et Alkatim du Mouvement patriotique pour la Centrafrique.

Enfin, il y a les combats qui se déroulent déjà toujours à Kaga-Bandoro entre le FPRC et les mercenaires  qui pillent la population de la localité.

Des précédents existent tout autant. Allusion faite aux violents combats qui avaient opposé en 2016 la coalition FPRC – Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) – Rassemblement populaire pour le renouveau de Centrafrique (RPRC) autrement dit la coalition Goula-Rounga  à l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC) d’obédience Peulh pour le contrôle de la ville de Bambari et la mine d’or de Ndassima.

Herman THEMONA,

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