Centrafrique : Que cherche l’ex-président séléka Michel Djotodja au Soudan ?

0

Bangui, le 01 aout 18

L’ancien président Michel Djotodja Am Ndrocko, qui vit dans sa luxueuse villa à Cotonou au Benin depuis son abandon forcé du pouvoir en début d’année 2014, serait aperçu dans une localité du grand Soudan à la frontière avec la République centrafricaine. Du coup, cette présence de Dotodja aux portes de la RCA suscite déjà des interrogations et des inquiétudes.

D’aucuns ne tardent pas à faire un rapprochement de la présence de Ndjotodja, chef séléka au Soudan avec le regroupement ces derniers temps des différentes factions séléka dans la ville de Kaga-Bandoro.

D’autres sources indiquent que, Djotodja est au Soudan pour renouer les relations avec le général mercenaire soudanais dénommé Moussa qu’il a avait recruté pour le besoin de la cause concernant la marche sur Bangui et la prise du pouvoir en 2013 par la coalition séléka.

Si cette information de la présence de Djotodja s’avère vraie, il y’a de quoi à pouvoir s’inquiéter car, l’on se retrouve sur la même stratégie qu’avait mise en place la coalition séléka pour déclencher en décembre 2012 leur marche sur Bangui qui au finish était soldé par la destitution du régime de Bozizé.

L’on se souviendra que la coalition rebelle séléka qui avait chassé Bozizé du pouvoir avait puisé le gros de ses mercenaires du côté Tchad par l’intermédiaire de Nourredine Adam, Abdoulaye Hissen et Alkathim. Du côté Soudan par l’intermédiaire de Michel Dotodja et du général Moussa.

Aussi, il était reconnu parmi ces mercenaires tchadiens qui avaient accompagné en 2013 la séléka dans sa marche sur Bangui, les mêmes qui avaient accompagné Bozizé en 2003 quand il était venu renverser le pouvoir légitime du feu président Ange Félix Patassé.

Tout ceci, démontre à suffisance qu’il existe chez nos voisins du Tchad et du Soudan des gens qui attendent juste une occasion pour semer les troubles et le désordre en Centrafrique afin de piller au maximum les biens de ce pays. L’on a encore en mémoire le pillage à grande échelle, qu’avaient effectué les mercenaires tchadiens sur la base logistique de la société japonaise KAJIMA où les engins lourds destinés aux travaux de construction des routes bitumées et qui sont extrêmement coûteux ont été tous emportés pour être revendus à vil prix aux entreprises tchadiennes.

Cette malheureuse situation avait suscité la colère du Gouvernement qui avait décidé purement et simplement de la fermeture de sa représentation diplomatique à Bangui avec toutes les conséquences que l’on ne peut se permettre d’étaler si ce n’est le seul cas du projet d’exploitation du fer centrafricain dont les japonais s’apprêtaient déjà à lancer mais qui est tombé dans l’oubliette avec ces tristes événements de 2003.

Pour ce qui est du général mercenaire soudanais qui s’était suffisamment enrichi pendant le laps de temps de règne de Michel Djotodja qui l’avait venir en RCA pour l’aider à s’accaparer par la force du pouvoir, il ne fait aucun doute que celui-ci n’hésitera pas un seul instant de marquer son accord pour revenir en RCA par la même voie et méthode employées en 2013 où après la prise du pouvoir de Djotodja, il s’était confortablement installé dans la somptueuse base des sapeurs pompiers situé dans le 1er arrondissement de Bangui. Il est a rappelé qu’ayant conclu un accord avec Djotodja pour son retrait de la RCA, le général Moussa a reçu une importante somme d’argent pour récompenser les mercenaires soudanais qu’il avait recruté et il a emporté avec lui plusieurs gros camions de marque CBH et des camions brétailleurs de la SEGA qu’il a fait rempli des voiture de luxes et objets de grande valeur pillés dans les services administratifs et privés à Bangui. Et ces butins de guerre ont été acheminés par voie routière de Bangui jusqu’au Soudan.

N’est ce qu’un adage bien connu dit que « l’appétit vient en mangeant » ? Ceci étant, personne ne peut s’étonner de voir Djotodja lorgner le fauteuil présidentiel qu’il était contraint de quitté sous la pression de ses pairs de la CEEAC qui l’avaient trouvé d’incompétent pour mettre de l’ordre en RCA. Ceci est aussi vrai pour les autres mercenaires tchadiens et soudanais qui ont goût de s’enrichir par le sang des centrafricains lorsqu’une occasion se présente pour leur permettre de déverser leurs venins sur les pauvres populations civiles.

L’on espère qu’avec cette présence massive des forces onusiennes qui disposent des moyens conséquents pour mettre hors état de nuire tous ceux qui tenteraient de s’en prendre à la population et aux institutions républicaines, selon les affirmations du Porte-parole de la Minusca, ce danger qui guette le pays sera très vite écarté ou encore neutralisé.

Herman THEMONA,

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.