Centrafrique : Pourquoi la nation arc-en-ciel et la Russie de Vladimir Poutine font-elles peur à la Séléka ?

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Bangui, le 20 août 2018

Les revendications des groupes armés, on n’en parlera jamais assez. Entre autres, les factions de l’ex Séléka entendent demander au gouvernement de rompre les relations diplomatiques avec l’Afrique du sud et de surseoir, tout autant, à la coopération militaire avec la Russie.

Les  groupes armés ne sont pas si forts que ce que l’on redoute. C’est simplement parce qu’en face, il n’y a pas de répondant en règle. En effet, la présence russe en Centrafrique et l’ouverture de l’ambassade de l’Afrique du sud à Bangui sont sujettes à insomnie dans les états-majors des mouvements de l’ex Séléka. Les raisons sont toutes simples.

S’agissant de l’Afrique du sud, d’aucuns savent de mémoire qu’en 2013, précisément les 22 et 23 mars, de violents combats ont opposé la Séléka au contingent sud-africain basé à l’école nationale de police au pk10. Des combats qui ont eu lieu au village Soh, des pertes en hommes avaient été enregistrées dans les rangs des sud-africains. Aujourd’hui encore, le matériel militaire saisi est utilisé par les extrémistes musulmans armés derrière la mosquée centrale.

Du coup, l’ouverture de l’ambassade de l’Afrique du sud, aux yeux des ex Séléka suppose l’éventualité d’un accord militaire donc, la possibilité d’une revanche. Malheureusement, c’est très peu connaitre  le ressort des relations diplomatiques entre deux Etats qui ne sauraient se rabaisser jusqu’au niveau des élucubrations des bandes criminelles insensées.

S’agissant de la Russie, la peur de la Séléka se justifie par la carrure de l’adversaire si jamais elle devait faire face à une unité russe combattante.

Au demeurant, la logique de la Séléka reste constante, à plus d’un titre. C’est celle de la nature qui a horreur du vide. La Séléka n’est pas si forte. Mais, elle exploite juste un terrain abandonné. Le drame est qu’ayant pris goût  à ainsi pêcher en eaux troubles, la Séléka est pour le statu quo. Elle se montre très rusée et très amicale avec  ceux des acteurs de la crise qui excluent les solutions militaires.

D’ailleurs, c’est dans cette optique que, dans son dernier communiqué de presse, Nourrédine Adam, patron du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique a cajolé Touadéra. En appelant à  son charisme de « diacre » même s’il n’en est pas un afin de ne pas suivre le conseil des va-t-en-guerre et ne poursuivre que  sa politique de main-tendue. Une fois de plus, il s’agit  des délires liés à la montée en puissance des Forces armées centrafricaines (FACA).

Malheureusement, ce tendon d’Achille de la Séléka n’a pas amené le régime Touadéra  à déduire qu’il suffit de changer au moins de rhétorique pour que cette force négative  reparte dans son trou.

Bienvenu ANDALLA,

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