Centrafrique : plus de 2 millions de personnes menacées d’insécurité alimentaire

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C’est OCHA,  dans son  dernier rapport périodique, qui a fait cette annonce qui fait peur mais qui n’étonne aucunement.  OCHA en appelle à la Communauté internationale pour venir en appui alimentaire aux populations centrafricaines, surtout de l’arrière-pays,  qui risquent de mourir de famine. Pour une fois les situations Somaliennes et Éthiopiennes menacent de s’abattre sur la Centrafrique.

La crise en Centrafrique entretenue par les seigneurs de guerre Abbas Sidiki et Ali Daras a fait bouleverser totalement les habitudes agricoles des Centrafricains qui, craignant pour leur vie, ne vont plus ni aux champs, ni à la chasse, ni à la pêche comme ils en avaient l’habitude. Conséquences, plus de récoltes puisque rien a été semé pour être moissonné. Insécurité oblige.

Quand on vit à Bangui, il serait assez difficile d’accepter une telle déclaration car les nourritures ne manquent pas sur les marchés de la Capitale. Toutefois, l’on sent cette rareté des denrées alimentaires à travers leurs prix qui ne cessent de fluctuer sur le marché connaissant des varions en hausse qui vont de 10 à 50%. Beaucoup mettent cette situation sur l’état des routes qui ne sont plus praticables en cette période des pluies, les tracasseries routières qui font que les transporteurs taxent chers les prix des transports.

Mais selon la FAO, le Covid-19 aurait également une forte incidence sur la crise alimentaire qui se pointe à l’horizon parce que, depuis la découverte du 1er cas de cette pandémie en Centrafrique le 14 mars dernier, les autorités ont automatiquement pris des mesures barrières telles que la fermeture des frontières qui n’a pas facilité l’entrée des denrées alimentaires dans le pays qui les importe pour la plupart du Cameroun voisin. Etienne Ngougnogbia Kongba Zézé, Chargé des Programme à la FAO le confirme en ces termes.

« Ces mesures ont mis en évidence la fragilité du système alimentaire en République Centrafricaine du fait  de la dépendance du pays de l’importation des produits alimentaires des pays voisins. Selon les données techniques d’entrée sur le territoire des produits à caractère alimentaire par camion, les fréquences ont fortement baissé ces derniers temps, jusqu’à environ 65% de la normale, ce qui influe évidemment sur les prix. La hausse des prix des produits alimentaires ne s’observe pas seulement  que pour les produits importés mais aussi sur les denrées produites localement tel  que le  qui connait une hausse de 10 à 30%. Conséquence plus d’une personne sur deux est effective en situation d’insécurité alimentaire en Centrafrique ».

Une situation qui est vraiment préoccupante et urgente, nécessitant une intervention rapide du gouvernement et des partenaires qui soutiennent le développement agricole dans le pays. Du côté du gouvernement, il est clair que son intervention ne peut que viser  le secteur de la sécurité qui demeure un grand problème avec les incessants agissements de Sidiki et Daras qui poursuivent encore leurs expansions territoriales, muselant de fait toutes actions des agriculteurs qui puissent apporter une réponse satisfaisante et immédiate à la situation décriée.

La question de la sécurité demeurera toujours la principale préoccupation des Centrafricains qui aspirent à la paix pour librement vaquer à leurs occupations traditionnelles. Des efforts sont en train d’être déployés avec les offensives des Faca contre les positions des seigneurs de guerre, malgré le manque des moyens nécessaires. La seule chose qui aurait pu délier les Faca pour d’autres actions beaucoup plus élargies et neutralisantes, c’est la levée totale de l’embargo qui est attendue à la fin de ce mois de juillet sur la base de tous les efforts fournis par le pays. Mais il y a ce rapport des Nations Unies qui parlent d’entrée massive de mercenaires étrangers venus du Tchad, du Soudan voire de la RD Congo et qui sont à l’origine d’un important trafic d’armes et munitions à destination de la Centrafrique que le Conseil de Sécurité des Nations Unies, selon RFI, voudrait considérer comme base de données pour proroger ou pas l’embargo en Centrafrique.

Cette intention annoncée par la France crée la psychose chez les Centrafricains vraiment meurtris et qui ne veulent plus entendre parler de cet embargo-liement qui ne facilite pas la situation aux braves Faca sur le terrain et qui donne l’avantage à des étrangers mercenaires jamais inquiété par cet embargo qui, au contraire, fait leur fierté.

En tout cas si les Nations Unies, la Communauté internationale et particulièrement les pays voisins de la RCA veulent bien aider la République Centrafricaine à émerger de ce bourbier, il faudrait bien mener des actions de blocus aux guerriers Tchadiens et Soudanais qui attisent les flammes de la crise centrafricaine pour qu’elle ne finisse pas. Le Tchad vient  d’empêcher certains de ses ressortissants qui voulaient passer la frontière pour aller se battre en Libye ; pourquoi ne pas ainsi le faire pour la Centrafrique ?

@John Kpogbotchi,

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