Centrafrique : « Notre pays est par terre et on ne va pas laisser l’économie du pays aux étrangers, c’est le centrafricain d’abord » : Dixit, Jean Marie GUEKASSA

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Bangui, le 21 mars 2018

Les missions, les devoirs, les droits, les difficultés des Commissionnaires en douane ainsi que le partenariat qui lie ceux-ci avec la Direction générale de la Douane centrafricaine, sont autant de sujets que M. Jean Marie GUEKASSA (JMG), Directeur Gérant de la Société de Transit et  Logistique  Centrafrique a bien voulu développer au cours d’une interview qu’il a accordée à la rédaction du journal en ligne LE POTENTIEL CENTRAFRICAIN (LPC).

LPC : Bonjour monsieur, présentez-vous à nos lecteurs et dites-nous quelles sont les  objectifs  ou encore  les vraies missions de votre sociétés dénommées Transport et logistique Centrafrique ?    

JMG : Merci monsieur le journaliste, je suis  Monsieur GUEKASSA Jean Marie, je suis le  Directeur Gérant de la Société dénommée Transit et Logistique  Centrafrique. En effet, la société de Transit et Logistique Centrafrique a été créée  par la volonté des centrafricains  qui voulaient promouvoir l’auto- emploi, c’est à dire participer au développement de leur pays. C’est pourquoi avec certains frères nous nous sommes regroupés  pour créer cette société à la capitale d’un million (1.000.000) FCFA répartie entre  quatre (4) associés. Cette société a été  créée après une Assemblée Générale tenue le 4 mai 2013à Bangui.  Elle a été régulièrement   enregistrée  au registre du Commerce sous le N° RCCM/ CABG 2013 B2010 du 13mai 2013. La société de Transit  et Logistique Centrafricaine est une société de droit  centrafricain régis par l’acte de l’uniforme de l’OHADA et au droit du commercial au groupement d’intérêt économique. Le domaine d’activité de cette société est le transit de dédouanement et l’import et export et le commerce général mais pour l’instant et pour un début nous avons misé sur le transit et dédouanement.

LPC : Monsieur le Directeur gérant, parlez-nous concrètement de la manière où vous effectuez vos activités et du partenariat qui vous lie avec la Douane ; 

JMG: La société de transit est une société des Commissionnaires en douane c’est par un terme péjoratif que les gens disent qu’ils sont des transitaires, nous sommes des Commissionnaires en douanes.    Nous sommes là, pour procéder au dédouanement des  marchandises pour le compte des importateurs c’est-à-dire que lorsque les marchandises arrivent et que les clients choisissent un Commissionnaire en douanes, celui-ci calcule les droits et taxes des Douanes qui sont affectés sur cette marchandise et après avoir fini cette opération, le Commissionnaire en douane  doit  les verser à la banque ces droits et taxes perçus sur le compte du Trésor Public. En d’autres terme, quand les marchandises arrivent, Ces commissionnaires en douane procèdent  au dédouanement et au paiement des droits et taxes à l’Etat centrafricain. Voilà la relation primordiale entre le Commissionnaire en Douane et la Douane Centrafricaine.

LPC : Récemment, vous les Commissionnaires vous avez été conviés à une rencontre organisée par la Direction de la Douane centrafricaine. Qu’est-ce que l’on retenir de cette rencontre ?

JMG : Merci monsieur le journaliste, je remercie  vivement le Directeur Général de la Douane  qui a vraiment envie de soutenir les Opérateurs économiques  centrafricains car voyez-vous, pourquoi il y’avait eu dans le passé 42 sociétés de Transit dans le pays mais beaucoup n’étaient pas en règle par ce que, ces gens qui sortent de l’école sans aucune expérience professionnelle qui se lancent  sur le transit et justement c’est ceux-là qui ternissaient l’image de la profession, donc  le ministre des Finances a bien voulu réglementer cet secteur  par les dispositions de la loi 2018, il voulait que  tous ces Transitaires soient en règle vis-à-vis de l’Etat en possédant entre autres, d’un agrément en bonne et due forme. Et le DG de la Douane a décidé d’appliquer ces dispositions et finalement nous sommes retrouvés à 22 Commissionnaires en Douanes qui sont en règle donc les 20 autres qui ont été  écartés pour cause de non-conformité aux textes règlementaires. Et pour ma part, je dis que je  remercie le seigneur par ce que nous ne sommes parmi les poids lourds du secteur de transit tels que Bolloré, TTCI  et autres, mais, en dépit notre capital un peu faible,  nous résistons à la concurrence c’est pourquoi le Directeur Général de Douane a voulu convoqué cette réunion importante afin de mettre les points sur les « i » pour qu’on puisse travailler dans une parfaite symbiose avec l’administration  douanière. Notre pays est par terre et on ne va pas laisser l’économie du  pays aux étrangers, c’est le centrafricaine d’abord ;

LPC : Monsieur le Directeur Gérant, dites-nous en quelques mots les difficultés des sociétés de Transit en RCA ; 

 

 

 

JMG : Nous avons évoqué  pendant cette réunion avec les autorités en charge des finances douanières, un problème. Le Ministère des Finances a demandé  à ce que tous les commissionnaires  des Douanes se mettent en règle. C’est vrai et c’est normal ce que le ministre a dit mais, il y’a des certaines entreprises qui cherchent à  se mettre en règle mais elles sont bloquées quelque part. Je prends le cas de notre société dont nous avons envoyé notre dossier à la CEMAC  depuis le 27 Juillet 2017 et au dernier Sommet de la CEMAC notre dossier n’a pas été  enrôlé pourquoi ? Par ce qu’il ya eu un laxisme au niveau de la CEMAC ou le nouveau Directeur de la Douane  a oublié d’amener avec lui nos dossiers au sommet de Ndjamena, et cela nous porte préjudice par ce que nous sommes que des prestataires de service. Nous avons besoin de l’administration pour travailler et ce n’est pas nous qui signons les papiers. Et quand le Ministère des Finances nous met la pression pour nous mettre en règle, il faudrait que l’administration nous aide à ce que nous soyons en règle. Au début du mois de  juillet le dossier trainait encore à Bangui  alors que de nos jours, l’on parle maintenant de la délocalisation de la CEMAC pour Malabo et nous se demande combien de fois le siège était  à Bangui  notre dossier est resté dans le tiroir et imaginez- vous que le siège soit délocalisé à Malabo  on ne  s’est pas   quand nous aurons notre agrément. Est-ce que notre dossier sera soumis au prochain sommet de la CEMAC ?  C’est des interrogations qui nous préoccupent et il faut qu’au niveau de la CEMAC les gens nous aident parce que c’est une entreprise qui paye tous les frais d’étude des dossiers à la CEMAC et nous avons  payé ces frais à un million CFA, et les dossiers sont là  et pour le moment nous n’avons aucune autorisation provisoire et au bout d’une année si on n’a pas l’agrément de la CEMAC la Douane va nous sanctionner. Et vous verrez les conséquences, il y aura les personnels qui seront en chômage. On dit souvent chez nous les revenus mensuels d’un travailleur  servent toujours au moins dix (10) bouches. Vous voyez les conséquences d’une telle éventualité sur le plan social ?

LPC : Il y’a des voix qui s’élèvent dans les milieux des opérateurs économiques qui indexent les Commissionnaires en douane d’entretenir la fraude. Que répondez-vous à ces allégations ?

JMG : C’est vraie que parmi nous, il y’a des brebis galeuses, il y a des Commissionnaires en douanes qui perçoivent des droits et taxes  de l’Etat mais qui ne les reversent pas et ça, c’est une faute grave. S’il y a  des Commissionnaires en douane qui négocient  avec les clients des droits des taxes à payer. Cette pratique là aussi c’est la fraude par ce que n’est pas au Commissionnaire de Douane d’aller acheter les  marchandises au pays d’exportation mais, c’est le commerçant  qui connait son fournisseur et il achète auprès de celui-ci. Donc les Commissionnaires en douanes travaillent sur les papiers et donc ils ne voient jamais la marchandise et c’est au moment où les douaniers sont présents que le Commissionnaire se rend compte de ce qui est contenu dans la cargaison. De fois, il y’a des ordinateurs alors qu’on leur a dit sur les papiers que la cargaison contient des stylos. Voilà c’est tout est un tas de problèmes. Il faudrait que les commerçants nous aide à bien travailler si par exemple  on achète  un stylo là-bas à 25F CFA et on vient nous nous dire que ce stylo a été payé  1 F CFA nous ne pouvons qu’adopter qu’à 1FCFA avec les taxes et c’est qui fait qu’il y’a des brebis galeuses parmi nous. Mais Il faudrait situer la part de responsabilité de tout un chacun dans cette mauvaise pratique.

LPC : Avez-vous un dernier mot ?

JMG : Mon dernier mot, c’est d’abord le souhait pour que la Direction Générale de la Douane nous accompagne dans ce travail et je remercie l’équipe actuelle qui nous accompagne tous les jours en nous conviant par exemple aux séminaires sur la nouvelle innovation informatique de la douane qu’on appelle  Sydonia ++. Et nous aimerons que vraiment que la Direction Général nous accompagne dans ce processus pour  que  le  pays se relève par ce que vous voyez-vous, notre pays est par terre  et on ne va pas laisser l’économie du  pays aux étrangers  c’est le centrafricain d’abord qui doit promouvoir l’économie nationale avec les opérateurs économiques nationaux et je dis cela parce l’étranger est là aujourd’hui, après avoir acculé des bénéfices à partir de notre économie tout ça part chez lui. Alors  si c’est le centrafricain  qui a ces mêmes bénéfices, il peut construire des villas, des infrastructures sociales comme les écoles et centres de santé chez nous. Il faut donc encourager les centrafricains à investir à travers les initiatives locales et je crois que ce serait mieux pour le développement du pays. Pour finir, mon dernier appel c’est par rapport à Sydonia++   de la douane. Il faudrait qu’on revoie un peu les choses. Voyez-vous, pour toute l’administration douanière, on ne trouve que  2 ou 3 machines pour toute la République.  C’est un peu grave,  même si, il est dit que chaque commissionnaire  en douanes doit avoir un terminal à son bureau dans ce pays il y’a un problème de connexion internet, et il faut voir tous ces paramètres pour que vraiment  qu’on est les terminaux chez nous afin que le travail  se fasse normalement.

LP : Nous vous remercions pour votre disponibilité

JMG : c’est à moi de vous remercier monsieur le Journalise et j’en profite pour remercier l’ensemble de votre équipe et tous les lecteurs de votre Journal.

Interview réalisée par JLG 

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