Centrafrique : Marche pacifique à Bozoum pour exiger le redéploiement de l’autorité de l’Etat

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Bangui, le 27 sept. 20

Les Centrafricains n’ont toujours pas oublié les graves violations des droits de l’homme perpétrés par les groupes armés sans foi ni loi. Les cicatrices sont encore ancrées dans leur conscience. Mais avec le retour à l’ordre constitutionnel marqué par l’élection du président de la République et la mise en place des Institutions républicaines, il urge de redéfinir une nouvelle stratégie qui rassure les populations civiles.

Selon le mémorandum remis au sous-préfet de Bozoum dans la préfecture de l’Ouham-Pendé après une marche pacifique la semaine dernière, on peut affirmer sans risque de nous tromper que les populations centrafricaines sont encore dans l’ornière des groupes armés sans conscience ce, malgré un Accord politique signé le 6 février 2019 à Bangui entre le gouvernement et les groupes armés.

Le président Touadéra qui a toujours voulu donner le meilleur cadeau à sa population c’est-à-dire la paix et le vivre ensemble. C’est dans cette optique que dans sa politique de la main tendu à tous ses compatriotes, les Centrafricains furent embarqués dans un avion  comme des bœufs que l’on mène dans l’abattoir  sans mot dire, mais soucieux d’un avenir meilleur, pour Khartoum capitale soudanaise pour négocier l’achat dans la douleur d’une paix confisquée par les ennemis de la nation après plus de 6 ans. Les points étaient donc divergents concernant  les points inscrits à l’ordre du jour mais progressivement d’autres avaient compris que seule la paix était une condition pour son développement.

Selon les manifestants, la ville de Bozoum, vitrine de l’économie du pays avec des gisements miniers inégalables, est soumise depuis un certain temps à des violences de masse qui ne font obstacle la libre circulation des personnes et des biens : « Nous voulons la paix dans notre région et elle ne peut se faire sans une autorité de l’Etat et sans effectif de nos FACA et FSI. Nous demandons au gouvernement de prendre ses dispositions pour sauver notre région. Tel est l’objet de notre marche pacifique. Les Centrafricains ont beaucoup souffert et le temps est donné à la paix et le vivre ensemble »

La vision du président Faustin Archange Touadéra étant de donner le meilleur cadeau à la nation pour que les populations vivent dans toute quiétude, les négociations ont accouché dans la douleur et le prix des sacrifices, l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République centrafricaine qui sera signé devant Dieu et devant les hommes le 6 Février 2019 dans la capitale centrafricaine. Erreur de croire à la sérénité des bandes armées assoiffées du sang des Centrafricains et des ressources naturelles du pays.

Après leurs actes répétitifs de violences inhumaines et de violations graves du droit international humanitaire : rackets, entraves à la libre circulation des biens et des personnes, taxes de différents types, impôts de capitation, incendie de sites des déplacés, arrestations arbitraires, séquestration, tortures, exécutions sommaires ou extrajudiciaires, conquête de nouvelles localités, les leaders des groupes armés sont récompensés après la rencontre d’Addis-Abeba occupant ainsi des postes  de responsabilité à la présidence et la primature.

Malgré cette promotion, il y a malheureusement certains criminels qui continuent de commettre les violations massives et systématiques des droits de l’homme et du droit international humanitaire sur les paisibles populations des villages et villes de la République Centrafricaine en toute impunité. Certes, de graves violations des droits humains demeurent le tronc commun entre les trois conflits  évoqués ci-dessus. Et le traitement de cette situation alarmante des trois évènements regrettables et leur prise en compte par la communauté internationale répondent à la logique d’une guerre géométrie à variable. Autre chose est d’établir un constat inquiétant de ces sombres tableaux de notre époque, une autre est de proposer des pistes de résolution pour mettre un coup d’arrêt à ces guerres barbares  qui ensanglantent notre planète et qui suscitent de fortes actions humanitaires d’ampleur.

Et avec la dernière résolution «il est impératif de traduire en justice de toute urgence tous les responsables de violations du droit international humanitaire, de violations des droits de l’homme et d’atteinte à ces droits quel que soit leur statut ou leur appartenance politique redit que certains de ces actes peuvent être constitutifs, de crimes au regard  du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, dont la République centrafricaine est un Etat partie, et rappelle que le fait de se livrer à des actes d’incitation à la violence, en particulier à motivation ethnique ou religieuse, et ainsi de perpétrer ou d’appuyer des actes qui compromettent la paix, la stabilité et la sécurité en République centrafricaine pourrait constituer un fondement pour des désignations aux fins de sanctions conformément à la résolution » (2454 ; 2019)

Or si la communauté internationale jouait franc-jeu avec le peuple centrafricain, cette résolution devrait déjà être prise en compte par les garants et facilitateurs pour mettre un terme à cette longue crise militaro-politique. Que faut-il de nos jours pour que les leaders armés : Ali Darass, Abass Sidiki, Abdoulaye Hissène puissent être traduits en justice pour les crimes commis dans ce pays durant cette longue crise militaro-politique qui ne fait que perdurer sans raison valable ? Une CPS a été pourtant créée pour répondre à cette sollicitation du peuple centrafricaine.

@Hervé BINAH, 

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