CENTRAFRIQUE : LUDOVIC LEDO, REPOND A LA LETTRE OUVERTE ADRESSÉE PAR Mme MALEZANPA AIMÉE DOROTHÉE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT, PR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA.

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Bangui ? le 30 avr. 18

Chère madame,

Comme beaucoup de nos compatriotes, j’ai lu, hier, avec un vif intérêt, mais aussi et surtout je l’avoue sans fard, avec une profonde indignation, la désormais célèbre LETTRE OUVERTE que vous avez en tant que femme leader, adressée, il y a quelques jours, au Président de la République Chef de l’Etat, le Pr Faustin Archange TOUADERA, via certaines presses écrites, et repris sur les réseaux sociaux par certains qui vous apprécient.

Ayant en effet constaté dans le contenu de ladite lettre, plus de la colère exprimée, sans un vrai fondement d’intérêt général, que de ce à quoi, pour une femme, mère, on se serait plus attendu, c’est-à-dire, des conseils, des orientations, j’ai décidé, en ma qualité de citoyen rempli d’amour, comme vous certainement aussi, pour son pays, et surtout en tant que leader des jeunes, et observateur de la vie politique de ce pays que nous avons en partage, de prendre ma plume, et de vous répondre, ceci sans y être instruit par qui que ce soit, mais simplement parce que je suis convaincu qu’on ne devrait pas s’adresser à un Président de la République, Chef de l’Etat, légitimement élu, avec des propos et termes aussi déshabillés, désinvoltes, voir révoltants.

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, je trouve utile de rappeler que ceux qui comme moi vous ont jadis connu, savent que vous aimez généralement faire état, madame, dans vos écrits comme dans vos propos, de certaines valeurs quasiment considérées comme consubstantielles à la culture et à l’histoire de la nation Centrafricaine.

Il s’agit entre autres des valeurs de respect, de tolérance et d’acceptation de l’autre ; De celles de partage, d’humilité, de retenue, de sagesse et de convivialité, toutes choses dont nos compatriotes sont, à juste titre, très fiers.
Mais en lisant et en relisant, de part en part, votre épître enflammée, adressée au Président de la République, je n’ai retrouvé nulle trace, nulle réminiscence de ces valeurs que vous magnifiez pourtant si souvent.

Ces valeurs, madame, y sont cruellement absentes même si, au détour de quelques phrases convenues, vous en faites le rappel. Hélas, ce rappel sonne comme une banale clause de style et n’a rien de l’expression d’une conviction profondément ancrée.

Ce qui m’oblige, madame, à cette conclusion que feraient certainement plusieurs au sujet de votre lettre, qu’elle n’est rien d’autre que l’expression d’une rancœur due certainement à une vaine attente de nomination, peut-être à vous faites par le Président TOUADERA.

Jugez-en vous-même d’ailleurs : D’appels comminatoires en insinuations désobligeantes, vous dites proprement, à travers votre fameuse lettre, au Chef de l’Etat, qu’il aurait érigé la médiocrité en lieu et place de l’excellence.
Vous l’affublez des qualificatifs au sujet desquels beaucoup étonnamment, ne le reconnaissent pas.

Vous dites en d’autres termes, que le Président TOUADERA aurait démissionné de son engagement du 30 mars 2016 devant le peuple, lui qui pourtant ne travaille que sur la base de cette constitution du 30 mars 2016. Et vous rajoutez, s’il faut paraphraser, qu’avec lui, le mérite dans notre pays aurait foutu le camp.

Vous dites tout ceci dans votre lettre, et avec une désinvolture à nulle autre pareille, d’un sans-gêne confondant.

Et au passage, toujours dans votre fameuse lettre, vous ne loupez pas de traiter de « Griots » ces milliers d’autres centrafricains dont je fais partie, qui comme vous ont soutenu TOUADERA lors des élections passées, et continuent contrairement à vous, en ces moments de turbulences, de le soutenir parce que sachant dans quel état il a hérité de ce pays.

Vous traitez ces milliers de citoyens de « griots », et de « sbires » peu recommandables, pour reprendre vos mots.

Vous dites grossièrement que le Président TOUADERA aurait diabolisé la société civile et l’opposition.

Mais quand est-ce madame ?
TOUADERA a qui, il est parfois reproché de vouloir travailler avec tout le monde ?

TOUADERA a qui, il est reproché d’avoir trop tendue la main?

Est- ce, madame, faire preuve de retenue, de tolérance, de respect que de jeter l’opprobre sur un chef de l’Etat et d’honnêtes citoyens qui n’ont pour seul crime commis que de n’avoir pas la même opinion que vous sur la gestion de ce pays ?
Fait bien plus grave, votre haine viscérale, et sans véritable fondement vous fait dire aveuglément que le Conseil de Sécurité des Nations-Unies aurait dans son rapport du 28 Février 2018, conclu à «l’incompétence de l’équipe gouvernementale du Président TOUADERA »

QUEL MENSONGE GROTESQUE MADAME ?

Le dernier rapport du Conseil de Sécurité des Nations-Unis sur la Centrafrique auquel vous faites allusion, et dont le communiqué final est disponible sur le site internet de l’ONU, n’a jamais dit ce que vous dites là !

Mais bien au contraire, ses membres réunis le 22 Février 2018, à travers un rapport final signé et publié le 28 Février 2018 par son Président, le Kowétien Mansour Ayyad Sh. A. Alotaibi, ont renouvelé leur appui au Président TOUADERA, à son gouvernement, et se sont félicités à nouveau de leurs efforts pour faire progresser le dialogue avec les groupes armés, ceci dans le cadre de la réconciliation nationale et pour étendre l’autorité de l’État dans toutes les parties du le pays.

Ils se sont notamment félicités du déploiement des préfets et des sous-préfets dans l’arrière-pays, de la reprise des sessions pénales à Bouar et à Bangui, des efforts déployés pour mettre en œuvre la Cour pénale spéciale, ainsi que des premiers résultats du désarmement, de la démobilisation et projet pilote de réintégration avec l’intégration d’anciens éléments de groupes armés dans les forces armées.

Pourquoi donc un tel mensonge de votre part, sachant qu’il serait très vite rectifié?

Est-ce pour enfumer certains qui ne lisent pas les rapports de ce conseil?
Une voix de femme dans le contexte actuel, et comme vous l’avez dit au début de votre lettre, doit se faire entendre, je suis parfaitement d’accord avec vous, mais est-ce de cette façon-là ?

Madame, vous qui êtes considérée par certains dans notre pays comme une femme de culture, une référence intellectuelle, vous devriez donc être bien placée pour savoir que la prise de parole publique, même écrite, suppose d’abord et avant tout une bonne réflexion de celui ou de celle qui s’y risque, et que parfois le silence est véritablement d’or, surtout pour ne femme.

Pour moi qui vous ai connu, et même professionnellement côtoyé parfois de façon éloignée, je pense que vous êtes de loin, sinon disqualifiée depuis fort longtemps, pour prendre la posture du donneur de leçons, en ce qui concerne surtout le sort et l’avenir du Centrafrique, et pire, les compétences qui peuvent aider à mettre en orbite notre cher et beau pays, car, de vos précédents aux affaires, tant à l’international qu’au plan national, certains en gardent encore un goût amère.

Qui en effet, ne se rappelle pas, madame, que vous étiez employé à l’OIF, siège de Paris (France), mais que vous y avez été, juste quelques temps après, limogée pour INCOMPÉTENCE AGGRAVÉE ?

Qui a oublié, madame, qu’après être débusquée de l’OIF à Paris, vous êtes rentré à Bangui, trouvant grâce aux yeux du Président BOZIZE qui vous a fait Ministre Délégué à la Coopération internationale; Et qu’il vous a plusieurs fois été reproché, même par certains ambassadeurs et autres partenaires internationaux de la République, de détourner à des fins purement personnelles, les fonds, dons et legs divers des bailleurs de fonds ?

D’ailleurs à ce propos et à cette époque ou vous étiez aux affaires à Bangui, vous avez placé dans l’administration, à travers magouilles diverses, plusieurs de vos proches, parfois sans niveaux.

Vous avez gracieusement remis à un de vos neveux, fils à BOZIZE, un des véhicules 4×4 hillux, don d’une organisation internationale, et destiné à un projet, ce qui vous a même valu au cours d’un conseil de ministre, des remontrances de la part du Président BOZIZE en personne.

Bien plus madame, et vous vous en souvenez certainement encore, vous avez demandé à notre ambassadeur à Kinshasa (RDC), Elie OUEFIO, pour ne pas le citer, et qui est toujours en vie, de magouiller afin d’obtenir auprès d’un institut Universitaire de renom dans ce pays voisin qu’est la RDC, de FAUX DIPLÔMES pour certains de vos enfants, et certaines autres choses mafieuses que la morale m’interdit de nommer ici.

Et face au refus de ce dernier de verser dans ces genres de magouilles qui n’honorent pas son rang et sa personnalité, lors d’une de vos missions en RDC, pour participer au 14eme SOMMET de la Francophonie en 2012, vous avez publiquement devant les délégations qui étaient à l’aéroport de « Ndjili », refusé de serrer la main à cet ambassadeur venu vous chercher.
Plusieurs témoins sont encore en vie madame, pour confirmer cela.

Tout ce rappel, madame, pour vous dire, que ce que vous semblez de façon raisonnée, mais inutilement reprocher au Président TOUADERA, est bien ce que vous pratiquez il y a quelques temps, pire, quand vous avez occupé certaines hautes fonctions au sein de l’administration Centrafricaine.

Et le Président TOUADERA, du fait d’être un mathématicien, n’est point un ignare en histoire comme vous pensez, il n’a encore moins la mémoire courte pour ne pas s’en souvenir de certaines choses à votre égard. Il doit certainement donc avoir des raisons fondées pour vous tenir jusqu’à lors loin de lui.

Pour revenir à la situation que traverse notre pays, serait-il utile de vous rappeler sans la citer, que l’insécurité vécue aujourd’hui est le résultat d’une bérézina de l’équipe en charge de la transition ?

Laquelle équipe avec à sa tête une femme comme vous, avait pour mission, de désarmer les rebelles, pacifier le pays et organiser les élections.
Mais qu’est ce qui en a été fait ?

Je laisse à vos souvenirs la réponse.

Mais pourtant curieusement, l’on ne vous a pas vu de cette façon extravagante, dénoncer les frasques de cette transition, et certainement parce qu’a votre égard, Catherine SAMBA PANZA vous faisait des clins d’œil important, l’Angola-Gate, et autres, vous comprenez.

Alors, plutôt que d’invectiver, vous devez avoir l’honnêteté de reconnaître que la tâche du Président TOUADERA, que vous apostrophez dans votre célébrissime lettre ouverte, sans aucun égard pour ce qu’il est ou pour ce qu’il a été, n’est pas de tout repos.

Ayant hérité d’une situation politique et sécuritaire profondément détériorée, élu qu’il a été à la tête d’un Etat démembré et affaibli jusque dans ses fondements, le Président TOUADERA mérite bien plus que le dénigrement auquel l’on assiste et auquel vous participez en toute connaissance de cause, le tout avec une jubilation qui frise l’indécence.

Le Président TOUADERA, et la majorité des centrafricains le savent, est l’homme public le plus occupé du pays en ce moment.

Il se bat d’arrache-pied pour ses compatriotes, ceux-là qui l’ont élu, et devant qui, il rendra compte de son mandat en 2021.

La tâche n’est pas aisée !

Mais loin s’en faut, il y a des raisons de croire que ça ira. Les signaux sont au vert, et l’avenir s’annonce certain.

Mais pour un pays comme le nôtre, qui n’est pas à la cour des miracles, je pense qu’au lieu de critiquer aveuglement, et pour des intérêts dans lesquels le peuple ne se retrouverait pas, vous devriez mettre la main à la patte sans attendre que TOUADERA vous positionne!

Faisons ensemble, chacun à son niveau, comme il peut, et les choses avancerons davantage.

Il l’a rappelé lui-même lors de sa rencontre avec les forces vives de la nation le 20 Avril dernier, que tout le monde ne peut pas être Président, ni ministre, ni Directeur, et c’est évident.

Voilà pourquoi chacun à son niveau à une responsabilité pour le relèvement du pays.

C’est le meilleur choix à faire pour aider, et si vous aimez votre pays, car, malgré les efforts que vous déployez vainement dans votre lettre pour dissimuler les avancées en deux(02) ans du Président TOUADERA, nul n’est dupe du but que vous poursuivez et de l’intention qui vous anime.

Il s’agit, pour vous et d’autres pêcheurs en eaux troubles bien connus, d’amplifier le mouvement de contestation qu’a suscité l’opération de désarmement dans le KM5, ceci afin de déprécier le Président TOUADERA de ceux nombreux qui le soutiennent, d’inciter à une déstabilisation du régime en place, et de régler au passage vos comptes avec le Président TOUADERA.
C’est ce dessein abject qui explique votre sortie tonitruante, après une attente vaine de nomination, voire de positionnement comme disent certains.

Votre lettre, dans son fond, beaucoup l’ont compris, est une incitation à la révolte, un appel à l’insurrection populaire contre un chef de l’Etat élu démocratiquement et qui n’est pas Dieu pour opérer un miracle comme le voudrait certains, et vous dans le lot.

Les centrafricains ne sont plus dupes des manœuvres que vous et les autres aboyeurs de l’opposition sont en train de mener.

Le dessein machiavélique qui vous pousse imprudemment dans l’arène ne se réalisera pas madame, car, en face, il se heurtera à une détermination sans faille qui demeurera inaccessible aux complots et aux coups bas.

Les centrafricains dans leur majorité, ont perdu cette crédulité sur laquelle beaucoup ont compté pour déstabiliser notre pays.

Nous sommes au temps de la RUPTURE, et c’est justement parce que vous ne vous retrouvez pas dans cette RUPTURE, nouveau mode de gouvernance, que vous glosez.

Constance de Théis, poétesse française et femme de lettres disait et je cite:
 » On dévoile plus souvent encore ses opinions par son silence que par ses paroles. »

Pour vous dire, madame, de savoir à l’avenir, raison gardée.

Veuillez agréer, madame, l’expression de ma considération distinguée.
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Ludovic LEDO
Citoyen Centrafricain.
Coordonnateur National du Rassemblement des Jeunes de la Majorité Présidentielle (RJMP)

 

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