Centrafrique : Levée partielle de l’embargo sur les armes pour la Centrafrique, bonne ou mauvaise nouvelle ?

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Bangui, le 18 décembre 17

Tous les Centrafricains meurtris dans leur chair par plusieurs décennies de crises militaro-politique et avec une armée presque inexistante, ne peuvent que s réjouir de cette nouvelle, qui bien que bonne pourtant, suscite de l’inquiétude sur plusieurs points.

L’on attendait beaucoup de la France pour prendre l’initiative et mener la cadence au niveau du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Mais, contre toute attente, c’est plutôt la Russie de Vladimir Poutine qui est curieusement le principal artisan qui a amené le Conseil de Sécurité des nations Unies à fléchir un peu sa position vis-à-vis de la RCA. Le premier d’inquiétude est ici dit un sociologue, enseignant à l’Université de Bangui.

Pour cet universitaire, depuis la période de la guerre froide, l’URSS n’a manifesté que peu d’importance pour la RCA. Toutefois, elle collaborait avec le pays que dans le domaine de l’enseignement des sciences et de la langue russe. Une histoire de marquer aussi sa présence dans certains pays d’Afrique centrale qu’elle ne contrôlait vraiment pas. Même si cet appui avec son importance à travers l’octroi sans hésitation des bourses pour la formation des cadre centrafricains, il n’a pas fait long feu car Jean-Bedel Bokassa, sous la pression des français les a bouté hors du pays et depuis lors, rien de vraiment concret ne lie le pays à la URSS devenue la Russie tout court avec la tombée du mur de Berlin. Pourquoi ce revirement inattendu ?

Sans concertation aucune, la réponse est venue d’un autre universitaire, politologue à l’université de Bangui qui pense que la géopolitique et sans doute l’esprit d’un nouvel ordre mondial insufflé beaucoup plus par la Chine et les autres pays émergeant comme l’Inde, le Brésil et autres,  poussent la Russie à se tailler sa part de zones d’observation et d’intervention si possible. Allié de la Chine au sein du Conseil de Sécurité, la Russie voudrait aider ce pays à consolider sa présence en Afrique en général et particulièrement dans les grands lacs auxquels appartient la Centrafrique. Et devant l’hésitation de la France qui, à cause du cauchemar que sa politique africaine a semé avec l’assassinat de Kadhafi, la Russie a pris le devant de la scène. Il conclut en émettant des réserves sur l’agenda caché de la Russie.

Il est vrai, renchéri un homme politique centrafricain, président d’un parti d’opposition, que s’il y a l’incendie qui se déclare dans une zone d’habitation, on ne voit pas la couleur de l’eau qu’il faut utiliser pour le combattre. Certes devant la situation gravissime de l’insécurité totale en Centrafrique avec la menace  et les agitations permanentes des groupes armés qui ne cessent de croitre en nombre et qui se partagent le pays en zone d’influence, la dotation de la Centrafrique en arme est une bonne chose. Mais comment faire pour que ces armes arrivent dans les bonnes mains et servent réellement à l’armée nationale à défendre les populations civiles et le territoire nationale en proie à une totale occupation par des forces malfaisantes ? Nous hommes politiques ne pouvant que jeter le regard sur le gouvernement et le président élu qu’est le Professeur Faustin-Archange Touadéra qui sont les seuls équipes de la barque.

C’est vraiment à ce niveau la véritable crainte des centrafricains est partagée par tout le monde. Au jour d’aujourd’hui, l’armée centrafricaine, même si on parle de quelques bataillons déjà formés et revenus au pays, ils se pose véritablement un problèmes de capacité de stockage d’armes, de minutions et leur utilisation à bon escient. Les centrafricains n’oublient pas encore que la coalition séléka qui marchait sur Bangui en 2012, n’avait pas véritable d’armement leur permettant de prendre la Capitale. Leur ruse et surtout le dispatching des poudrières dans l’arrière-pays, précisément à Bossembélé et Ben-Zambé, sans véritable et efficace surveillance, ont permis à la séléka de récupérer sans résistance aucune ces armes qu’ils ont utilisé pour combattre Bozizé, pour général d’armé.

La question de stockage, d’immatriculation des armes et leur bon gardiennage et meilleure utilisation doit préoccuper au plus fort, les autorités du pays s’insurge  un haut gradé de l’armée centrafricaine qui se méfie de l’insertion massive des responsables  des groupes armés à des postes de responsabilité dans le gouvernement, à la présidence de la République et dans beaucoup d’autres institution républicaine. Est-ce cette main tendue du Président de la République suffirait-il à gagner leur confiance et leur engagement à respecter le principe de secret d’Etat pour ne pas vendre la mèche de ce qui se passera à l’arrivée de ces cargaisons d’armes et munition s’est-il posé la question sans en être sûr de la bonne réponse?

Tout compte fait, il y a lieu que le gouvernement prenne au sérieux la réaction du peuple que nous publions car, bien qu’ayant signé de multiples accords de cessation des hostilités, de cantonnement et de dépôt des armes, tous les groupes rebelles ne les ont jamais respectés. La récente recrudescence des violences et des tueries à Ippy est l’ultime expression de ces groupes qui ne veulent et ne peuvent jamais déposer les armes tant qu’ils ne trouveront pas en face d’eux une résistance farouche et déterminé à les contraindre au respect de leurs engagements.

De toutes les manières, les armes que la Russie s’est décidée à offrir à la RCA ne doivent pas servir à orner quoi que ce soit. C’est beau d’envisager le dialogue et la voie pacifique pour résoudre la crise Centrafricaine. Mais si on est en face des gens qui sont durs d’oreille et ne comprennent que le langage des armes, eh bien il va falloir leur faire entendre la raison. C’est bien pour cela que les bataillons de militaires centrafricains sont formés, et un militaire formé qui n’est pas utilisé est une bombe à retardement. A bon entendeur, salut…

Le Potentiel Centrafricain,

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