CENTRAFRIQUE : « LES PRESIDENTS S’EN VONT, LE PEUPLE RESTE », DIXIT LE PRESIDENT PORTUGAIS. MAIS EN AFRIQUE…

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Bangui, le 02 mars 18
Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa a effectué une visite éclaire à Bangui le lundi 26 mars 2018. Il a été accueilli sur le tarmac de l’aéroport Bangui-Mpoko par son homologue centrafricain, Professeur Faustin Archange Touadéra.

Depuis l’aéroport jusqu’au Palais de la Renaissance, les Centrafricains se sont massés sur les abords des avenues Martyrs et Barthélemy Boganda pour applaudir leur hôte et lui souhaiter la bienvenue en terre centrafricaine.
Dès son arrivée, il a été reçu en audience par le président Touadéra. A sa sortie, il a déclaré, nous citons : « Les présidents s’en vont, le peuple reste ». Une manière de dire aux dirigeants africains d’entretenir leurs peuples et de ne pas s’éterniser au pouvoir comme ce fut le cas pour bon nombre qui sont au pouvoir depuis plus de vingt (20), voire trente (30) ans. Or, la Constitution prévoit un mandat renouvelable une fois. Force est de constater qu’après avoir accédé à la magistrature suprême de l’Etat, de nombreux présidents africains modifient, tripotent, façonnent la constitution à leur profit. Ils veulent s’éterniser au pouvoir. D’aucuns ne pensent à céder leurs fauteuils présidentiels à d’autres. Ils veulent le pouvoir, rien que le pouvoir. Tous ceux qui se permettent le luxe de critiquer le « raïs », sont envoyés en prison, d’autres exécutés sommairement.
La gestion du pays est entre les mains d’un groupuscule d’individus. Les nominations à de hautes fonctions se font sur la base ethnique, clanique, tribaliste, régionaliste, familiale, et que savons-nous encore. Tous les biens de l’Etat sont confisqués, détournés au profit d’une frange de la population. Cependant, la majorité broie du noir, grince des dents à longueur de journée. Les dignitaires vivent comme des anges aux cieux. Ils ne se soucient guère du peuple qui souffre dans sa peau et dans sa chair. « Tout pour les dignitaires, rien pour les autres », telle est leur devise. Alors qu’ils oublient qu’un jour, ils partiront. Et dès que le moment arrive, ils détalent comme des lapins, laissant les pauvres civils à la merci des reptiles, des bêtes sauvages qui les dévorent. Tel est le cas du déchu président général François Bozizé Yangouvonda avec la coalition Séléka de Michel Djotodia.
Bozizé est parti mais le peuple centrafricain reste, demeure. Si le général s’était occupé de son peuple, nous osons croire qu’il allait finir son 2ème mandat. Et ce qui est arrivé aux Centrafricains, lors de la prise de pouvoir par la Séléka ne devrait pas se concrétiser. Dommage, ce qui devait arriver est arrivé.
Pour ce faire, nous exhortons les dirigeants africains à privilégier leur peuple, l’intérêt général et non à protéger leur pouvoir. Ils sont élus par le peuple. De ce fait, ils doivent agir pour le peuple et non contre le peuple qui leur a confié le pouvoir. Car, la démocratie, c’est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Hélas, en Afrique, c’est le contraire. Le pouvoir, c’est pour un individu et sa suite. Chaque président qui arrive au pouvoir épouse cette logique. C’est devenu un mode de gouvernance. Dépassés par cette histoire qui se répète, certains individus prennent des armes pour faire entendre leur voix. C’est l’exemple typique de la coalition Séléka. Malheureusement pour les combattants Séléka, ils ont pris les armes pour tuer, tuer à n’en point finir ; incendier des maisons d’habitation, des édifices publics et privés, des locaux des ONG nationales et internationales. Ce qui a fait que la coalition Séléka a perdu le pouvoir après seulement dix (10) mois.
D’où nécessité pour les dirigeants africains en général et plus particulièrement les présidents centrafricains qui se succéderont au pouvoir de prendre soin de leur peuple. En agissant ainsi, ils gagneront la confiance de ce dernier. Mais c’est le fait de tourner le dos à son peuple qui est source des malheurs des dirigeants centrafricains. Quand on est président, c’est pour la République toute entière, le peuple tout entier et non pour son clan et sa région. Les dirigeants africains doivent le comprendre une fois pour toute. Et une fois qu’ils ne seront plus au pouvoir, ils seront respectés pour leurs bonnes œuvres. Ils ne s’exileront pas. C’est à cause des actes barbares, inhumains, indignes, bestiaux qu’ils commettent sur leurs administrés durant leur règne qu’ils ne peuvent pas résider sur leur territoire national à la fin de leurs mandats. Parfois, certains sont poussés à la démission ou renversés par un coup d’Etat. A l’issue de ces coups de force, ils s’envolent sous d’autres cieux. Le peuple qui les a élus, propulsés sur la lune reste et demeure sur le sol de ses ancêtres.
Donc les présidents doivent savoir que, en toute chose, il y a un début et une fin. Rien au monde ne peut demeurer éternellement, à part la parole de Dieu. Même les leaders des groupes armés, tels Nourredine Adam et Abdoulaye Hissène du FPRC, Mahamat Alkhatim du MPC, Ali Daras de l’UPC, Bahr du MNLC, Sidiki des 3R, qui se croient tout-puissants et au-dessus de la loi, vont partir un de ces quatre matins. Leurs noms s’évaporeront dans la nature comme une traînée de poudre, mais le peuple centrafricain restera et demeurera jusqu’à la fin du monde. Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, leur fin est proche.
Pour tout dire, les présidents ont l’obligation de mettre en avant l’intérêt du peuple. Dorénavant, tout dirigeant centrafricain doit avoir un seul slogan, « La RCA avant tout, le peuple centrafricain d’abord ». Car tout passera, « les présidents s’en iront mais le peuple restera », comme l’a souligné le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa.

Centrafrique Matin,

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