Centrafrique : Le renouvellement du mandat de la Minusca en ballotage

0

Bangui, le 26 sept.-18

D’ici novembre prochain, le conseil de sécurité des Nations-Unies va devoir renouveler le mandat de la Minusca. Mais, est-ce un pari gagné d’avance ?

MINUSCA, ce mot donne de la nausée aux centrafricains. Et, si besoin en est que cette force onusienne plie bagage, il y aura de quoi jeter un tison ardent. Hélas, seule l’hostilité populaire ne susdit guère pour renvoyer les contingents chez eux. Le mal viendra probablement d’ailleurs.

En effet, les choses paraissent plus ou moins mal embarquées pour novembre prochain. A défaut d’une résolution à l’extrême, ce sera en termes de déflation des effectifs ou de coupe budgétaire qu’on parlera. La raison est toute simple : la jalousie viscérale de la France de la présence russe en Centrafrique.

A priori, le lien n’est pas visible à première vue. Mais si l’on essaie de  reconstituer la genèse du déploiement des casques bleus onusiens en République centrafricaine, on s’apercevra que toutes les résolutions du conseil de sécurité des Nations-Unies sur ce pays ainsi que les réunions de haut niveau ou spéciales dédiées à la crise centrafricaine  ont toutes été initiées par la France.

A ce titre, on voit mal cette ancienne puissance coloniale dompter son gros cœur quitte à donner la chance aux autres membres du conseil de décider de ce qui  est salutaire pour le peuple centrafricain si jamais cela devrait se concocter dans le cadre de la Minusca. Quand bien-même que Macron  prône prétendument le multilatéralisme comme ordre mondial par excellence, cela reste un effet d’annonce susceptible de disparaître devant les intérêts géo-stratégique de son pays. Cela est d’autant plausible à bien des égards puisque la Françafrique donnée pour morte est  un véritable serpent de mer.

L’aigreur de la France s’est quadruplée lorsqu’en dépit des menaces de Jean Yves Le Drian, Touadéra s’en est allé jusqu’à la signature d’un accord de défense avec la Russie. Un tel affront n’a jamais été pardonné par la France. Il est donc à craindre que si ce partenaire véreux et esclavagiste ne bloque pas le renouvellement du mandat de la Minusca, il pourrait  la noyauter à des fins de nuisance, de compromission et de contrôle des actions russes en RCA.

Quoiqu’il en soit, dans l’imaginaire des centrafricains, le mal c’est cette puissance coloniale qui n’a rien pu faire pour tracer les sillons du progrès de ses ex colonies à l’instar des anglais et autres puissances coloniales.  De surcroît, elle traite avec la RCA comme une chasse  gardée, ce qui est désormais inacceptable. Les centrafricains eux, sont bien avec les russes au point qu’il n’y a pas un seul qui reprocherait à Touadéra ce que la France considère comme de l’ « entêtement ». Pour ce peuple, il n’y a pas entêtement, mais de la justice pour un peuple otage d’un paternalisme mal indiqué.

Bienvenu ANDALLA,

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.