Centrafrique : Le Ministre Thierry Kamach appelle à la lutte contre la désertification pour le développement durable du pays

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Bangui, le 16 juin 2020

A l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environnement de la lutte contre la désertification et la sécheresse, célébrée le 17 juin de chaque année, le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Thierry Kamach a fait une déclaration y relative. Cette déclaration est en quelque sorte, un appel solennel que le ministre Kamach lancé à l’endroit des partenaires des Organisations de la Société civile à plus  d’engagement pour la lutte contre la désertification dont le thème est : « Aliments, fourrage, fibre, production et consommation durable ». Le potentielcentrafricain.com vous propose l’entièreté de la déclaration du ministre.

DECLARATION

 

Centrafricaines,  Centrafricains

  • Chers compatriotes,

Le 17 juin de chaque année, le monde entier célèbre l’anniversaire de l’adoption en 1994 de la  Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) suite à la décision prise lors de la Conférence sur l’environnement et le développement durable tenue à Rio de Janeiro en 1992.

Le terme « désertification » désigne la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les activités humaines et les variations climatiques. Considéré ainsi, la désertification n’est pas la transformation de la terre en désert. La désertification se produit du fait de l’extrême vulnérabilité des écosystèmes des zones sèches à la surexploitation et à l’utilisation inappropriée des terres.

Notre pays la République Centrafricaine est partie prenante de la Convention sur la lutte contre la désertification. Les enjeux importants et les nombreux défis à relever ont amené le Gouvernement que dirige son Excellence FIRMIN NGREBADA, Premier Ministre, Chef du Gouvernement, sous la très haute clairvoyance de son Excellence le Professeur Faustin Archange TOUADERA, Président de la République, Chef de l’Etat,  à mettre en place par un Décret portant création d’une Coordination Nationale pour la lutte contre la Désertification et la dégradation des terres. Sa mission est d’élaborer et d’orienter la politique du gouvernement en matière de la dégradation des terres et la désertification. En plus de cette avancée structurelle pour une meilleure gouvernance de la question de la désertification, des actions sont engagées pour nous permettre de disposer des documents de politiques et de stratégies.

A ce jour, le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable dont j’ai l’insigne honneur de diriger, est en train d’élaborer avec le soutien de nos partenaires techniques et financiers internationaux,  un plan National de Sécheresse. L’objectif de ce plan est de doter le pays d’un important document de politique pour lui permettre de lutter efficacement contre la sécheresse, de freiner l’avancée du désert tout en contribuant à la réduction de la pauvreté  rurale dans une perspective d’asseoir un développement durable.

  • Centrafricaines, Centrafricains ;
  • Chers Compatriotes.

Cette année, le thème retenu pour la célébration de cette journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse est : « Aliments, fourrage, fibre. Production et consommation Durables». Il met  en exergue la problématique du changement des attitudes vis-à-vis des principaux facteurs de désertification et de dégradation des terres, notamment dans le contexte actuel de pandémie de COVID-19.

La crise de la pandémie du  COVID-19 nous a montré à quel point nous dépendons non seulement les uns des autres, mais aussi des autres espèces et de la nature pour assurer notre santé et maintenir nos systèmes alimentaires et moyens de subsistance.

L’empiétement des êtres humains sur la nature, principalement à des fins de production alimentaire et vestimentaire est le principal facteur associé à l’apparition de pandémies, met en évidence la fragilité de nos systèmes économiques et sanitaires existants. Toutefois, les élans de solidarité suscités dans le cadre de la lutte contre ces pandémies,   redonnent confiance en notre capacité à nous préserver de la maladie, mais aussi à parvenir à des changements environnementaux (et sociaux) transformateurs et durables.

Ces changements transformateurs impliquent de nouvelles manières de fonctionner, qu’il s’agisse de la prise de décisions individuelles permettant d’établir de nouvelles normes sociales ou de changements de nature politique et sociale permettant de nous épanouir dans un « environnement opérationnel sécuritaire ».

Un contrat social en faveur de la nature appelle à l’instauration de nouveaux modèles de gouvernance nationaux et mondiaux fondés sur les droits, les récompenses et les responsabilités, et reconnaissant explicitement les interdépendances intrinsèques entre la nature, la croissance économique et l’avenir de l’humanité. Le contrat social avec la nature viserait principalement à prévenir la dégradation des terres, les changements dans l’utilisation des sols et la disparition des habitats, et permettrait ainsi de réduire le risque de pandémies zoonotiques

La dégradation des terres a une incidence sur la vie de près de la moitié de la population mondiale. Alors que celle-ci continue de croître, les besoins en terres destinées à la production d’aliments, de fourrage pour les animaux et de fibres pour la fabrication de vêtements ne cessent également d’augmenter. À ce jour, 70 % des terres mondiales ont été détournées de leur état naturel et chaque année 12 millions d’hectares de terres se dégradent. Ce qui engendre une pression excessive sur la santé et la productivité des ressources terrestres loin d’être inépuisables.

  • Chers compatriotes ;

Ce thème nous invite tous à la réflexion sur nos modes de vie, de production et de consommation. Nous devons tous, en tant qu’acteurs de développement prendre conscience qu’à travers nos faits et gestes quotidiens nous pouvons influer sur le cours des choses. Par nos choix alimentaires et vestimentaires nous pouvons amener les producteurs à ne pas mettre en péril nos écosystèmes par une surexploitation ou une utilisation inappropriée des terres.

A cet effet, j’invite tout un chacun et plus particulièrement nos partenaires des organisations de la société civile dans le domaine de l’environnement, à plus d’engagement pour la lutte contre la désertification qui est une menace mondiale qui n’épargne pas notre beau pays la République Centrafricaine.

Je saisi cette occasion pour réitérer mes remerciements à tous nos partenaires techniques et financiers internationaux qui ne cessent d’apporter leur appui multiforme au gouvernement centrafricain pour la protection de l’environnement et le développement durable, dans les domaines de l’environnement ressource et de l’environnement cadre de vie.

Enfin, je souhaite à toutes et à tous une bonne journée de la lutte contre la désertification et la sécheresse et que la cérémonie se déroule dans une ambiance conviviale tout en respectant les mesures barrières contre le Covid19.

Vive la Coopération Internationale,

Vive la République Centrafricaine ;

Je vous remercie.

@Propos recueillis par Herman THEMONA,

 

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