Centrafrique : Le Doyen de la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université de Bangui prépare les étudiants à une grande insurrection

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Lu pour vous

Bangui, le 28 février 20

Toute société humaine est fondée sur un partage du travail entre ses membres. Par son travail, l’homme cultive et humanise la nature (Marx) et se cultive lui-même. L’enseignement du droit a pour mission de préparer les étudiants à devenir des hommes complets, instruits, consciencieux, utiles à la société centrafricaine. Malheureusement, la Faculté des Sciences juridiques et politiques (FSJP) traverse une crise profonde de son histoire. Dans son parcours, elle a connu une déviation, elle est loin d’atteindre les objectifs qui lui sont fixés par le planning des activités académiques 2018-2019. (Echec !), c’est le Doyen qui est en cause de ce fonctionnement défectueux de la FSJP. Et pour cause !

Le problème s’est posé de tout temps avec celui-ci, il se révèle angoissant aujourd’hui, la détresse des étudiants et des enseignants est indescriptible. La FSJP est dans un système non régulé qui enregistre les taux les plus élevés de déperdition au sein de l’Université de Bangui : 74% des étudiants quittent le système sans diplômes, 50% abandonnent la première année et 40% après deux années.

Cette hiérarchisation conjuguée à une grande rigidité participe à un système verrouillé qui ne favorise pas les passerelles et le changement de parcours pour les étudiants qui ne sont pas aptes. Cette situation est vécue par les parents des étudiants comme une malédiction de la FSJP.

Les maux dont nous souffrons ici-bas sont donc des conséquences du péché. Dieu n’en est pas l’auteur. Une enquête auprès des étudiants fonctionnaires, les parents des étudiants et les enseignants camerounais a permis de recueillir des informations. La régulation devrait permettre de mieux affronter les défis actuels, notamment la baisse de niveau, le dysfonctionnement profond de l’appareil administratif, la discrimination, le tribalisme (200%), la délation, la corruption…

Mais aussi les risques d’une année blanche et une fuite des cerveaux. Comment sans un jugement droit, le Doyen pourrait-il administrer les autres, leur donner des conseils appropriés ? Il n’y a pas de bonne décision sans information de qualité. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde pour dire que le Doyen n’a pas les qualités intellectuelles pour diriger l’institution.

L’érosion des connaissances est un fait comme la mort, contrairement à la vie humaine qui n’est qu’un processus de transformation permanente, perturbée par le vieillissement. C’est la raison déficiente qui indique de mauvais buts à réaliser. Dans le rapport sur la première phrase du processus de sélection des membres nationaux de la Cour Pénale Spéciale (CPS), du 26 mai 2017, le Doyen de la FSJP était candidat pour le poste de juge d’instruction.

A l’issue des entretiens, le Doyen de la FSJP a obtenu 13,7/20, il est classé en 5e position loin derrière un de ses étudiants qui est le majeur du test. Ce n’est pas un secret. Les noms ont été publiés et affichés au Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme ainsi qu’à la Cour d’Appel de Bangui et à la Cour de Cassation.

Pour être Doyen, on ne peut demander à celui-ci d’être un génie, mais il doit posséder un ensemble d’aptitudes moyennes qui lui permettent de bien administrer l’institution. Le manager académique, doit toujours mettre en avant la maitrise intellectuelle des domaines-clés des activités académiques.

C’est la loi du silence. Le Doyen est passif-agressif et antiscientifique. A vrai dire, certains intervenants ne sont pas des enseignants. Il y’a un « maitre-parent » qui enseigne en 2e année de Licence en Droit, chassé à plusieurs fois par les étudiants. Pendant les examens, ce sont les gardiens qui surveillent les candidats en salle.

On peut comprendre dès lors qu’il y’a un malaise profond au sein de la FSJP sur le plan pédagogique, éthique et du management public. Le retard académique condamne les étudiants à ne plus continuer à l’étranger comme les autres. Il n’y a pas de véritable éducation sans un climat de compréhension, de confiance, sans planification…Si la confiance fait défaut, on en arrive très vite aux mesures d’autorité, de dictature, à la contrainte, le harcèlement moral…

Le subalterne devient alors un être passif qui subit l’action de son manager. En guise d’illustration, l’emploi du temps des masters 2, les enseignants nationaux sont exclus du cours sur décision unique du manager sans un conseil scientifique du département portant répartition des cours du semestre 2.

Selon les informations, un enseignant va venir de France pour dispenser toutes les matières du semestre 2 comme l’année dernière. La FSJP est sur-centralisée que les traitements administratifs étouffaient toute initiative de la part des départements, du vice-décanat et que la hiérarchie par sa rigidité engendrait l’inertie intellectuelle. Là où le Doyen passe, le droit trépasse. L’informel est plus puissant que la hiérarchie officielle.

Le Doyen n’est pas à l’école de la justice sociale. Il passe tout son temps à contester les notes des étudiants. Sachant que la notation n’est pas une science exacte. Pour nombre des centrafricains que nous avons rencontrés, le Doyen devra tenir compte de cette différenciation sociale qui marque profondément les étudiants.

La convocation par le Chef de mission d’investigation sur la plainte soumise à la Haute autorité chargée de la bonne gouvernance (HABG) relative aux pratiques de discrimination et de malversation subies par M. NGANABEAM KETTE Bertin, ce serait une bonne nouvelle, rappelons-nous, on est au cœur d’un risque de « cercle vicieux ».

Le phénomène ne cesse de se complexifié. En revanche, le Doyen de la FSJP est en train de préparer les étudiants à une insurrection. Etant donné que depuis une décennie, les problèmes n’ont pas trouvé de solutions, il y’aura éclosion voire une évolution vers un éclatement avec la montée du populisme. Les étudiants d’aujourd’hui sont différents de ceux d’hier.

Il y’a la torture morale dans le management du Doyen qui a des effets sévères sur l’équilibre mental des étudiants et des enseignants qui refusent l’idée de torture. La convention des Nations-Unies contre la torture condamne tous les types de mauvais traitements moraux comme physiques.

A cause d’un abus de confiance, l’une des principales causes de mécontentement des enseignants camerounais contre le Doyen de la FSJP. Cette affaire a eu un impact négatif sur la formation des jeunes centrafricains qui sont innocents dans cette affaire de billets de Banque.

Aujourd’hui, l’affaire est entre les mains de la justice camerounaise. Selon les partenaires camerounais, c’est un Doyen qui ment, il n’est pas digne de confiance. Trop de promesses non tenues de celui-ci est un signe  de malhonnêteté. Le camerounais n’est pas dupe. Nous sommes victimes d’un leadership machiavélique.

Dans cette vision, l’école doctorale est conçue comme une instance de domination qui permet à une oligarchie d’imposer ses points de vue et de faire prévaloir ses intérêts personnels. Le Doyen doit être un haut cadre à forte personnalité, charismatique et doué de débat scientifique…Alors que le Doyen s’assimile à un chef traditionnel, il aime les ragots. Il change constamment d’avis. Il obéit qu’à des stratégies irrationnelles.

Le Doyen actuel de la FSJP a des préférés, voilà ce qui a détruit la FSJP, il ne veut pas travailler avec tout le monde. Si c’était dans une  école privée universitaire, c’est possible ! Mais pas dans un service public, cela risque d’altérer la notion de l’administration d’Etat. Ni caserne, ni prison l’école ressemble plutôt à une famille dont l’enseignant tient le rôle du père et les étudiants celui des enfants. Il faut savoir quitter les choses avant que les choses vous quittent.

@Le Collectif des Etudiants mécontent de la Faculté (FSJP)

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