Centrafrique : Le Centre de traitement du Covid-19 de l’Hôpital de l’Amitié et le personnel soignant en détresse

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Bangui, le 19 juin 20

Premier Centre d’isolement et de traitement des malades du coronavirus, le  Centre de l’Hôpital de l’Amitié est désormais secondé par celui du Centre National Hospitalier Universitaire de Bangui (hôpital général), et ne reçoit plus que les cas graves, c’est-à-dire les malades dont l’état de santé est vraiment avancé et préoccupant. Seulement, ce Centre manque de tout au point que les responsables et le personnel soignant crient à la démoralisation.

Sur les ondes, le médecin responsable du centre d’internement et de traitement des malades du coronavirus de l’Hôpital de l’Amitié se lamentait du dénuement total dudit Centre en équipement et produits pharmaceutiques pour le traitement correct des malades qui s’y trouvent. Les malades, a déclaré ce responsable, « sont ceux dont l’état de santé, très avancé et préoccupant, mérite une attention particulière et des soins appropriés, ce dont son équipe est incapable d’offrir par manque du nécessaire ».

Ce cri de cœur de ce responsable amène à se poser des questions que seul, peut-être, le Comité National en charge de la lutte contre cette pandémie peut donner la réponse. Ceci dit, il est inconcevable que le Chef de l’Etat ne cesse de s’égosiller  à propos de cette maladie tout en  appelant à une mobilisation sociale et partisane pour pouvoir venir à bout de cette pandémie, que des dons en matériels et en argent dont on peut estimer le montant à près de milliard, effort des fils et filles du pays ainsi que des partenaires au développement, n’arrivent pas jusqu’aux services qui, normalement, en sont les destinataires aux fins de soulager les compatriotes souffrant du covid-19.

Où sont-ils donc passés ces dons ? Comment se fait-il que ceux qui sont en charge des soins des malades du covid-19 de l’Hôpital de l’Amitié se plaignent d’un dénuement total en équipements et matériels  pour faire leur travail ?

Voilà qui met en relief l’inadmissible comportement de certains compatriotes qui, lorsqu’ils bénéficient d’une parcelle de responsabilité, ne pensent qu’à s’enrichir sur le dos des autres. Même si ç’en est le cas, est-ce vraiment ce qu’il y a lieu de faire concernant cette pandémie de coronavirus, une gangrène qui ronge tout le monde, sans distinction de race, de sexe, de religion ni de pays pour ne pas dire continent ?

Il est grand temps qu’avec le cri de détresse du médecin responsable de ce centre de traitement des malades du coronavirus, des efforts soient immédiatement déployés pour doter ledit centre en équipement et produits indispensables tels que les respirateurs, l’oxygène et autres médicaments nécessaires pour permettre au personnel de travailler dans des conditions idoines. Qu’on ne nous fasse pas dormir debout en disant que le Ministère de la santé publique n’a pas les moyens pour y faire face. C’est une situation urgente et dramatique dont on n’est pas très sûr de maîtriser les tenants et les aboutissants.

La mort a déjà grimpé par nos fenêtres. Elle est dans nos maisons. Elle est même en nous-mêmes. Qui qui le sait? Et il n’est plus question de lésiner avec les moyens pour le bouter hors de la Centrafrique. Tout le monde, à commencer par le Ministère de la santé, doit mettre la main à la patte. Le personnel de l’Hôpital de l’Amitié fait déjà sa part, voire même un peu trop et sans moyens.

@John Kpogbotchi,

 

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