Centrafrique : EDCN réaffirme son soutien aux enfants atteint du cancer

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Bangui, le 17 févr. 20

L’association dénommée « Enfant de chez Nous » EDCN du compatriote Frederick Lodjéarem-Ndilbé, l’un des victimes du cancer, a profité de la journée internationale de cette maladie qui est célébrée le 15 février de chaque année, pour féliciter le personnel soignant du Complexe  Pédiatrique plus particulièrement Dr Jean-Chrysostome Ngody et certaines ONGs œuvrant en Centrafrique, qui n’ont aménagé aucun effort pour sauver des enfants souffrant de cette maladie. A cet effet, votre site d’information lepotentielcentrafricain vous propose l’intégralité de l’allocution de Frederick Lodjéarem-Ndilbé responsable de EDCN.

15 Février 2020: Journée Internationale du Cancer de L’Enfant A l’occasion de la journée internationale du cancer de l’enfant qui a lieu tous les 15 Février, l’association Enfants de chez nous (EDCN) Centrafrique, félicite le Directeur du complexe pédiatrique de Bangui, le Professeur Jean Chrysostome NGODY, pour son intervention dans l’émission « priorité santé » sur les ondes de la Radio France Internationale (RFI) en date du 12 Février 2020.

Lors de son intervention, il a soulevé plusieurs manquements auxquels est confrontée la République Centrafricaine en matière du traitement de Cancer de l’enfant. Il s’agit notamment de la prise en charge des malades, de la sensibilisation du public et du manque de registre de la maladie.

Nous remercions également le groupe Franco-Africain d’Oncologie Pédiatrique (GFAOP) qui, à travers le Docteur Michon, est au chevet de la Centrafrique depuis 2013. Comme l’a souligné, le Professeur Claude MOREIRA, membre fondateur du GFAOP et ancien Chef du Service d’oncologie pédiatrique de l’hôpital Le Dantec à Dakar, le lymphome de burkitt reste le cas le plus diagnostiqué en Afrique Subsaharienne.

Pour revenir à ce cas de cancer, un ancien patient Centrafricain traité en France a tenu à raconter son histoire. Je m’appelle Frédérick LODJEAREM-NDILBE. Cependant mon chemin aurait pu s’arrêter de façon prématurée. Je venais d’obtenir mon brevet des collèges et projetais de continuer mon cursus scolaire dans la comptabilité. J’étais un adolescent sportif qui mordait la vie à pleines dents, complètement insouciant de ce qui allait me tomber sur la tête.

Un jour, je ressens des douleurs inhabituelles au ventre. Je pensais que le Doliprane allait régler le problème. Il n’en fut rien. Je maigrissais et me sentais de plus en plus fatigué. Mes parents ont décidé de consulter des médecins. En quittant la maison, j’ai eu le pressentiment, que je n’y reviendrai plus de sitôt. J’ai alors rangé ma chambre, mes documents. Après examens, le couperet est tombé: j’avais une tumeur cancéreuse et j’avais besoin d’une évacuation sanitaire vers un pays dont les structures hospitalières étaient aptes à me donner les soins nécessaires, en l’occurrence, la France.

Je vivais alors au Centrafrique. J’ai eu “la chance” d’être pris en charge par une compagnie d’assurance à laquelle j’étais affilié qui m’avait évacué à l’Institut Gustave Roussy près de Paris afin d’être soigné. On me diagnostiqua un lymphome de Burkitt stade IV médullaire, neuroméningé et testiculaire. Je suis tout de suite entré dans un protocole de chimiothérapie.

Mais mon cas s’est compliqué quand j’ai été infecté par une aspergillose pulmonaire. Vu mon état de faiblesse, les médecins hésitaient à traiter les deux maladies en même temps car cela aurait pu mettre ma vie en péril.

Que faire? Après concertation, mes parents donnèrent leur accord pour la poursuite du double traitement. J’ai alors connu toutes sortes d’effets secondaires : aggravation neurologique, troubles de la mémoire, apraxie, paralysie faciale gauche, dégradation du comportement avec des grandes crises d’agitation, d’hallucination… Mais je me suis battu. Puis, les améliorations sont apparues petit à petit. Quelques mois plus tard, je suis sorti de l’hôpital. La maladie avait rendu ses armes.

Je suis extrêmement reconnaissant à la France qui m’a accueilli. Enfin j’ai une grande admiration pour le personnel du Complexe Pédiatrique de Bangui qui, à mon temps jusqu’au aujourd’hui continue d’apporter un grain de joie à ces enfants. Ma pensée va également à l’endroit de tout le personnel de l’Institut Gustave Roussy qui m’a entouré, mais aussi les chercheurs qui se battent pour les traitements.

Enfin, félicitations à Romain Laboureau qui a bien voulu partager son histoire sur RFI afin de sensibiliser le public. L’association « Enfants de chez nous » dont le but est d’œuvrer pour que les enfants atteints du cancer en Afrique aient accès aux meilleurs soins continuent d’apporter sa part de contribution pour lutter contre ce fléau qui ne cesse de accroître et qui n’est plus un tabou. Ensemble, nous allons planter nos petits grains dans ce monde !

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