Bangui, le 29 Décembre 17
Le constat est quasi général : Le représentant du secrétaire général de l’ONU en Centrafrique, le gabonais Parfait Onanga Anyanga se fait de moins en moins médiatique. Les centrafricains entendent désormais peu ou presque pas la voix lyrique de cette homme au verbe facile qui roule l’impertinence et la ruse dans le verbiage. Cette voix devenue fastidieuse et cacophonique pour n’être enclin qu’à distiller de contre-vérités et de faux espoirs a brusquement plongé dans le silence pour des raisons encore méconnues. Cependant, la trêve médiatique de Onanga naguère omniprésent étonne et fait perdre tout le monde en conjecture. D’aucuns imagine un problème d’indisponibilité ou d’opportunité pour le diplomate onusien de se livrer à son sport favori. D’autres par contre ironisent qu’à force de professer du fantasme politico-diplomatique à profusion, l’homme aurait fini par se voir contrarié par les faits au point de se clouer lui-même le bec.
Néanmoins, tout dépend des prismes par lesquels les hypothèses sont émises. Il existe une frange de l’élite centrafricaine qui interprète autrement le silence de Onanga. Ces observateurs expliquent le silence du patron de la Minusca par la défaillance de la partie nationale dans la mise en œuvre du protocole d’entente mutuelle en ce sens que les initiatives régaliennes censées être traduites en actes par la force onusienne font défaut. Plus graves, certaines de ces rares initiatives sont flanquées de scélératesse et d’inadaptation. La distorsion flagrante entre les aspirations du peuple, la complexité des faits sur le terrain et le paquet de réponses prétendument portées par les autorités n’a eu de réel effet que l’immobilisme, l’apathie, le prosaïsme et la résignation politique mue de fatalisme.
Or, l’idéal voudrait que les autorités traces les sillons afin de permettre à la Minusca d’y mouler le béton convenable. Faute de cela, la Minusca qui n’a pas vocation à décider en lieu et place des autorités centrafricaines s’est révélée fatiguée. Touadéra a tout plombé par son illisibilité, son schéma rédhibitoire de dialogue avec des terroristes dont la sincérité restent à prouver, son inconséquence puisque Touadéra n’atterrit jamais en temps et en heure là où il est attendu, il rit lorsqu’il ne faut pas rire et se tait lorsqu’il faut parler, prêche l’évangile lorsqu’il faut taper du poing sur la table.
Herman THEMONA,